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Les activités spirituelles et temporelles du curé de La Romagne

Plusieurs archevêques de Reims, dont monseigneur Charles-Maurice Le Tellier et monseigneur François II Marty, se sont particulièrement impliqués dans la vie paroissiale de La Romagne (Ardennes).


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 12, Augustin, Cité de Dieu, traduction en langue vulgaire attribuée à Jacopo Passavanti, parchemin, I + 319 ff., 33.5 x 25 cm, Italie, probablement de Florence [origine incertaine], manuscrit du début du XVe siècle, en italien, avec décoration (peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 12, Augustin, Cité de Dieu, traduction en langue vulgaire attribuée à Jacopo Passavanti, parchemin, I + 319 ff., 33.5 x 25 cm, Italie, probablement de Florence [origine incertaine], manuscrit du début du XVe siècle, en italien, avec décoration (peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

Jusqu’à la Révolution, le curé tient une place prépondérante dans la communauté villageoise. Son rôle est si important qu’il mérite un examen soigneux. Il est tout d’abord présenté par l’abbé de l’abbaye de Chaumont-la-Piscine[1], puis le choix de ce dernier est entériné par l’archevêque, qui s’assure avant ratification que la science du candidat est suffisante et sa conduite honorable.


[1] Chaumont-Porcien (Ardennes).


Ensuite, le religieux dessert la paroisse sous le nom de prieur-curé[1]. Au cas où un curé est empêché par une cause grave, il reçoit l’aide d’un vicaire accidentel ou d’un confrère d’un village proche. Cette manière de procéder permet de ne pas priver les paroissiens du secours de la religion. Elle n’altère en aucun cas les droits curiaux du titulaire.


[1] Titre donné à un desservant provenant d’une abbaye.


Lors du décès en octobre 1740 du curé en titre, l’intérim est assuré par le frère R. Doumel. C’est le cas en 1747 de J. Barré chanoine régulier prémontré, ou du frère F. Pierson en 1769/1770.


Parfois, il est fait appel à des prêtres des villages ardennais voisins, tels Montmeillant, Givron, Le Fréty ou Saint-Jean-aux-Bois : Louis Iénot (vicaire de ces deux derniers villages) et le curé-doyen de Rethel (Ardennes) P. Pillas remplacent successivement le curé Bataille lors de la maladie qui précède son décès[1].


[1] Archives départementales des Ardennes, 1 J21-9 [série J = archives d’origine privée (entrées par voie d’achat, don, legs ou dépôt), sous-série 1J = documents entrés par voies extraordinaires : dons, achats, legs, dépôts effectués de 1945 à 1975, articles 1J 21 = histoire du Porcien, dons Didion et abbé Henry, novembre 1949, pièce 1 J 21-9 (Montmeillant et La Romagne. Extraits des registres paroissiaux et d’état-civil (1678-1680). Familles Lantenois, Hamel, Mauroy et Picard, notes par A. Picard, un cahier].


Certains de ces vicaires accidentels aspirent à d’autres destinées. C’est ainsi que Jean Peltier (ou Pelletier), natif de Montmeillant (Ardennes), rejoint la paroisse Saint-Julien de Reims (Marne).


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 161, Thomas d’Aquin, Summa theologica, parchemin, 213 ff., 35.6 x 25 cm, France, Paris, manuscrit du XIIIe siècle, vers 1280, en latin, avec décoration (peinture, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), notation musicale (neumes sans portée), fragments in situ (feuille de garde), reliure du XIIIe au XIVe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 161, Thomas d’Aquin, Summa theologica, parchemin, 213 ff., 35.6 x 25 cm, France, Paris, manuscrit du XIIIe siècle, vers 1280, en latin, avec décoration (peinture, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), notation musicale (neumes sans portée), fragments in situ (feuille de garde), reliure du XIIIe au XIVe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

D’autres souhaitent acquérir les grades canoniques[1], comme François Pierron (vicaire intérimaire à La Romagne) , Guillaume Depagny,  Henri Antoine Duménil, tous deux vicaires accidentels à Rocquigny (Ardennes). Ces derniers s’astreignent à suivre durant deux ans le cours de philosophie de l’Université et pendant trois ans le cours de théologie. Antoine Duménil obtient successivement les grades de bachelier, licencié et docteur en théologie.


[1] On appelle grades les diplômes de bachelier, licencié et docteur en théologie.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8405312, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé en Sotanne, chez N. Bonnart, rue St Jacques à l'aigle, avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 54, Pièces 4776-4880, période : 1675], référence Hennin, 4867, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (54).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8405312, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé en Sotanne, chez N. Bonnart, rue St Jacques à l’aigle, avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l’Histoire de France. Tome 54, Pièces 4776-4880, période : 1675], référence Hennin, 4867, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (54).

La hiérarchie catholique rappelle aux curés ce que doit être leur comportement spirituel[1], et leurs devoirs à l’égard de leurs paroissiens, afin d’être un modèle. Il importe de ne pas donner lieu à des reproches, comme cela a été malheureusement le cas du curé Davaux de Montmeillant (Ardennes), cible de vives critiques et visé par des plaintes assez nombreuses auprès de l’archevêque.


[1] Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 20720, pièce 6, « Les principaux devoirs d’un bon curé », imprimé par l’ordre de l’évêque-comte de Châlons, [Félix Vialart], 1673 [ensemble de 57 documents = XIV (mandements, ordonnances, etc. 1676-1709) de Charles Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims (1642-1710)].


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8452396, consultable en ligne sur Gallica, Jollain, Gérard (16..-1683, éditeur),  La Saincte Bible contenant le vieil et nouveau Testament enrichie de plusieurs belles figures, de l'imprimerie de Gérard Jollain rue S. Iacque à l'enseigne de la ville de Collongne, [entre 1655 et 1675], 1 vol. (120 est.), eau-forte, burin, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RA-41-4.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8452396, consultable en ligne sur Gallica, Jollain, Gérard (16..-1683, éditeur),  La Saincte Bible contenant le vieil et nouveau Testament enrichie de plusieurs belles figures, de l’imprimerie de Gérard Jollain rue S. Iacque à l’enseigne de la ville de Collongne, [entre 1655 et 1675], 1 vol. (120 est.), eau-forte, burin, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RA-41-4.

Il leur  faut  être tournés en permanence vers Dieu, travailler à sa gloire en se considérant comme des hommes séparés du monde, détachés des biens et des plaisirs de la terre. Ils doivent chercher en eux, par la célébration de la messe et la prière, la force, la résignation et la miséricorde de leurs péchés et de ceux de leurs paroissiens.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 187, La Bible Rothschild, parchemin, 597 ff., 18.3 x 15 cm, France, manuscrit de la seconde moitié du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (autre, figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 187, La Bible Rothschild, parchemin, 597 ff., 18.3 x 15 cm, France, manuscrit de la seconde moitié du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (autre, figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

Dans la journée, ils consacrent un moment à la lecture de l’Ecriture sainte et de « bons livres ». Monseigneur Le Tellier, à qui l’on peut attribuer cette remarque, préconise que ces lectures portent sur La Sainte Bible et particulièrement  Le Nouveau Testament. Le Catéchisme du concile de Trente datant de 1562 les conforte dans leur mission : ils y trouvent la manière d’instruire les fidèles, en fonction de leur compréhension et intelligence. Il leur est aussi conseillé de lire Les Confessions de saint Augustin, Les Méditations chrétiennes ou Les Obligations ecclésiastiques

Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6564765, consultable en ligne sur Gallica, Bourzeis, Amable de (1606-1672) ; Sainte-Marthe, Claude de (1620-1690), Lettre d'un abbé a un evesque, sur la conformité de saint Augustin avec le concile de Trente dans la doctrine de la grâce, [S.l.] M.DC.XLIX, [8]-78 p. ;  in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-3960.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6564765, consultable en ligne sur Gallica, Bourzeis, Amable de (1606-1672) ; Sainte-Marthe, Claude de (1620-1690), Lettre d’un abbé a un evesque, sur la conformité de saint Augustin avec le concile de Trente dans la doctrine de la grâce, [S.l.] M.DC.XLIX, [8]-78 p. ; in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Philosophie, histoire, sciences de l’homme, D-3960.

Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8406187, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé de Qualité en sotanelle, chez N. Bonnart, rue St Jacques, à l'aigle avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 58, Pièces 5085-5180, période : 1680], référence Hennin, 5089, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (58).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8406187, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé de Qualité en sotanelle, chez N. Bonnart, rue St Jacques, à l’aigle avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l’Histoire de France. Tome 58, Pièces 5085-5180, période : 1680], référence Hennin, 5089, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (58).

Afin de ne jamais susciter le mépris et la réprobation, il leur est recommandé d’éviter l’oisiveté, et surtout de paraître toujours correctement vêtus d’une soutane ou d’une  soutanelle de taille convenable,  d’avoir les cheveux courts et la « cronne[1] » (ou tonsure) bien nette.


[1] Couronne.


Pour que la confiance s’établisse avec les paroissiens, ils s’efforcent d’avoir un accès facile, et de parler avec douceur. Ils ont l’obligation de les assister à tous les moments où ils ont besoin d’aide matérielle ou spirituelle. Ils se doivent d’éviter dans les villages les querelles, procès ou dérèglements publics. Ils sont censés porter une attention toute particulière aux malades, et visiter chaque famille du village une à deux fois par an.


Monseigneur Charles-Maurice Le Tellier met en place une administration plus moderne du diocèse de Reims, car celui-ci a beaucoup souffert de la situation belliqueuse qui règne sur le territoire picard et champenois depuis le XVIe siècle. D’autre part, par son étendue, il est l’un des plus importants de France.


Conscient d’un certain relâchement dans la discipline ecclésiastique, et de l’urgence des réformes, il enjoint aux prêtres séculiers et réguliers de se rendre auprès de lui, entre le 20 octobre et le 10 novembre 1671. Aussitôt, il défend à tous ceux qui ne sont pas curés de confesser, prêcher, vicarier[1] jusqu’à ce qu’ils aient obtenu ses approbation et permission[2].


[1] Remplir les fonctions de vicaire dans une paroisse.

[2] Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 20721 [ensemble de 205 feuillets = XV (mandements, ordonnances, etc. 1671-1709) de Charles Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims (suite) (1642-1710)].


Reliure aux armes de Léonor d’Estampes de Valençay au plat inférieur « d'azur à deux girons appointés en chevron, au chef d'argent, chargé de trois couronnes ducales de gueules mises en fasce », image consultable en ligne sur Numelyo, la bibliothèque numérique de Lyon, Chomarat 5343, d’après l’original de la Bibliothèque municipale de Lyon, site Part-Dieu, silo ancien, Chomarat 5343, T. 03, Fachinei, Andrea, Andreae Fachinei Foroliviensis Iuris Consulti Clarissimi, Consiliarij Serenissimi Principis ac Domini, D. Gulielmi Palatini Rheni, utriusque Bavariae Ducis, &c. Et in celeberrima Ingolstadiensi Academia Iuris Caesarei Professoris Ordinarij. Controversiarum Iuris [Livre]. Tomi Tres, nunc primum uno volumine editi, quibus variae Iuris Quaestiones solide, erudite & perspicuè ex ipsis iuris fontibus declarantur & definiuntur, Lugduni Sumptibus Ioannis Pillehotte, 1623.
Reliure aux armes de Léonor d’Estampes de Valençay au plat inférieur « d’azur à deux girons appointés en chevron, au chef d’argent, chargé de trois couronnes ducales de gueules mises en fasce », image consultable en ligne sur Numelyo, la bibliothèque numérique de Lyon, Chomarat 5343, d’après l’original de la Bibliothèque municipale de Lyon, site Part-Dieu, silo ancien, Chomarat 5343, T. 03, Fachinei, Andrea, Andreae Fachinei Foroliviensis Iuris Consulti Clarissimi, Consiliarij Serenissimi Principis ac Domini, D. Gulielmi Palatini Rheni, utriusque Bavariae Ducis, &c. Et in celeberrima Ingolstadiensi Academia Iuris Caesarei Professoris Ordinarij. Controversiarum Iuris [Livre]. Tomi Tres, nunc primum uno volumine editi, quibus variae Iuris Quaestiones solide, erudite & perspicuè ex ipsis iuris fontibus declarantur & definiuntur, Lugduni Sumptibus Ioannis Pillehotte, 1623.

Il constate également que les plus anciens de son diocèse n’ont pas été formés. Le plus souvent à cette époque, et ce dans le meilleur des cas, les religieux séculiers ne connaissent avant d’obtenir un ministère que les cours publics de l’Université. S’y ajoutent les exercices spirituels préconisés par monseigneur Léonor d’Etampes de Valençay. Les prêtres issus des ordres religieux ont en comparaison une meilleure formation.

Le Grand Séminaire ouvert par monseigneur Le Tellier à Reims prend pour modèle ceux de Paris, inaugurés par Vincent de Paul et l’abbé Jean-Jacques Olier de Verneuil (fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice). 10. Reims – Façade principale de l’ancien Grand Séminaire, XVIIIe siècle, carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, phototypie J. Bienaimé 1900, cliché F. Rothier 1905.
Le Grand Séminaire ouvert par monseigneur Le Tellier à Reims prend pour modèle ceux de Paris, inaugurés par Vincent de Paul et l’abbé Jean-Jacques Olier de Verneuil (fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice). 10. Reims – Façade principale de l’ancien Grand Séminaire, XVIIIe siècle, carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, phototypie J. Bienaimé 1900, cliché F. Rothier 1905.

Pour remédier à cela, monseigneur Charles-Maurice Le Tellier établit le Grand Séminaire de Reims en 1676, et crée celui de Sedan par l’ordonnance du 29 octobre1693. Il a existé un premier séminaire fondé par le cardinal Charles de Lorraine en 1563/1564, et tombé en désuétude un siècle après.

Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 869.16.5, anonyme rémois, Le Cardinal Charles de Lorraine, 2e moitié du XVIe siècle, vers 1572 [date incertaine], huile sur toile, 56,3 x 43,3 cm [sans cadre], legs Saubinet, 1869, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.
Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 869.16.5, anonyme rémois, Le Cardinal Charles de Lorraine, 2e moitié du XVIe siècle, vers 1572 [date incertaine], huile sur toile, 56,3 x 43,3 cm [sans cadre], legs Saubinet, 1869, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.

Le Tellier, Charles-Maurice, 1642-1710, Rituel de la province de Reims, 1677, consultable en ligne sur MDZ (Münchener Digitalisierungszentrum), centre pour la numérisation, la publication en ligne et la conservation des fonds de la Bibliothèque d'État de Bavière et d'autres centres d'archives, texte numérisé d’après l’original de la Bayerische Staatsbibliothek (Munich, Allemagne), Res/4 Liturg. 345.
Le Tellier, Charles-Maurice, 1642-1710, Rituel de la province de Reims, 1677, consultable en ligne sur MDZ [Münchener Digitalisierungszentrum], centre pour la numérisation, la publication en ligne et la conservation des fonds de la Bibliothèque d’État de Bavière et d’autres centres d’archives, texte numérisé d’après l’original de la Bayerische Staatsbibliothek (Munich, Allemagne), Res/4 Liturg. 345.

Pour l’instruction de tous, monseigneur Le Tellier fait publier un Rituel de la province de Reims renouvelé et augmenté (en 1677), un missel, un bréviaire, de nouveaux livres de chants ainsi qu’un enseignement de la foi et de la morale chrétiennes : Le Petit Catéchisme est destiné aux enfants, et ne contient donc que les plus simples éléments de la religion. Le Grand Catéchisme est pour ceux qui sont plus avancés en âge, et qui ont l’esprit plus développé.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 173, Augustinus Hipponensis, Retractationes, De haeresibus ad Quoduultdeum (Epistulae), parchemin, 99 ff, 12 x 10.7 cm, manuscrit de la deuxième moitié du IXe siècle, d’origine française (nord-est), en latin, exécuté dans la région de Paris-Reims, avec une reliure du XVIIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 173, Augustinus Hipponensis, Retractationes, De haeresibus ad Quoduultdeum (Epistulae), parchemin, 99 ff, 12 x 10.7 cm, manuscrit de la deuxième moitié du IXe siècle, d’origine française (nord-est), en latin, exécuté dans la région de ParisReims, avec une reliure du XVIIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

A partir du dernier quart du XVIIIe siècle, les jeunes prêtres admis à l’ordination consacrent ensuite une période de six mois au moins à l’étude de la morale, avant d’être employés au ministère[1].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 139 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


Musée du Louvre (Paris), département des Arts graphiques, numéro d’inventaire INV 6074, Recto [anciens : NIII 1710 ou MA 1643], Polidoro da Caravaggio (Polidoro Caldara, dit), Célébration d’une messe, dessin (plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc, traces de mise au carreau à la pierre noire, numérotation 301 à la sanguine au verso du papier de doublage en haut à droite, collé en plein), notice descriptive consultable en ligne.
Musée du Louvre (Paris), département des Arts graphiques, numéro d’inventaire INV 6074, Recto [anciens : NIII 1710 ou MA 1643], Polidoro da Caravaggio (Polidoro Caldara, dit), Célébration d’une messe, dessin (plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc, traces de mise au carreau à la pierre noire, numérotation 301 à la sanguine au verso du papier de doublage en haut à droite, collé en plein), notice descriptive consultable en ligne.

Eté comme hiver, le curé de La Romagne dit la messe à dix heures, ce qui a des répercussions sur la vie des bergers, mais aussi sur l’activité des moulins, qui ne doivent pas tourner depuis le premier coup de la messe jusqu’à une demi-heure après sa fin[1]. Il enseigne lui-même le catéchisme, ou le délègue au maître d’école. Il le dispense à une heure. Il célèbre les vêpres à deux heures chaque dimanche. Le religieux rythme ainsi le jour du Seigneur.

Comme il n’y a aucun « secours » (église dépendant d’une paroisse mère) il ne bine pas, comme c’est le cas pour un certain nombre de paroisses dont celle  d’Antheny (Ardennes), dont l’auxiliaire est  Fleigneux (Ardennes).


[1] Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 20710 [ensemble de 133 feuillets = IV (pièces diverses), collection de Charles Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims (1642-1710)], Instructions aux marguilliers de chaque paroisse du duché de Mazarin en date de MDCLXXXIII.


Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Latin 12834, Maître Honoré (enlumineur) ; groupe de Cholet (enlumineur), Robertus (copiste), Martyrologe-Obituaire de Saint-Germain-des-Prés, parchemin, manuscrit en latin, 190 feuillets précédés et suivis d'une garde parchemin, reliure XXe siècle de cuir blanc, folio 30v, vue 40/401, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Latin 12834, Maître Honoré (enlumineur) ; groupe de Cholet (enlumineur), Robertus (copiste), Martyrologe-Obituaire de Saint-Germain-des-Prés, parchemin, manuscrit en latin, 190 feuillets précédés et suivis d’une garde parchemin, reliure XXe siècle de cuir blanc, folio 30v, vue 40/401, consultable en ligne sur Gallica.

En dehors de la célébration du culte dominical, le curé se doit de dire les messes de fondation et les obits[1]. Ainsi, le curé Dehaulme consacre quatre célébrations aux trépassés chaque année. L’une concerne le repos de l’âme de Mademoiselle Zenarte, bienfaitrice de la paroisse : elle a légué en 1699, par testament, 50 livres et une nappe.


[1] Messes célébrées pour un défunt à la date anniversaire de son décès.


Musée des Beaux-Arts (Tours), numéro d’inventaire Inv. 1963-2-25, anonyme, Flandres, La Messe de saint Grégoire, peinture sur bois, fin XVe siècle, 26 x 19 cm, legs Octave Linet, 1963, notice descriptive consultable en ligne.
Musée des Beaux-Arts (Tours), numéro d’inventaire Inv. 1963-2-25, anonyme, Flandres, La Messe de saint Grégoire, peinture sur bois, fin XVe siècle, 26 x 19 cm, legs Octave Linet, 1963, notice descriptive consultable en ligne.

Environ un siècle plus tard, en 1785, celui de Rocquigny (Ardennes) recueille, après autorisation de l’archevêque, les volontés de deux de ses paroissiens pour la création d’une fondation : Pierre Monnois et sa femme Marie-Louise Porreau, préoccupés par le sort de leur âme[1].  En contrepartie d’une rente de 100 pistoles « sur le clergé de France », il doit dire six messes et six saluts.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 268 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, cotes 2G 267-268 = doyenné de Rethel (1248-1790)]. Cité par Demaison, Louis, Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790 rédigé par M. L. Demaison, archiviste, Marne, archives ecclésiastiques – série G, clergé séculier, tome 1, Reims : Henri Matot, 1900, in-fol., IV-380 p., page 245, vue 270/404, consultable en ligne sur Internet Archive [La cote G 268 de l’archevêché de Reims est décrite dans cet ouvrage comme une liasse de 199 pièces, 31 sceaux et 11 cachets. Le fonds désormais déposé aux archives départementales de la Marne porte aujourd’hui la cote 2G 268].


Le curé est amené à faire de très nombreux déplacements à La Romagne ou dans ses écarts pour le service religieux ou pour ses fonctions sacerdotales. Il porte notamment le viatique aux malades et aux mourants.


Le curé effectue en 1699 plusieurs voyages à Charleville (Ardennes) et à Rethel (Ardennes) pour prendre des objets nécessaires pour le culte. Il va d’autre part à Reims (Marne) auprès de l’archevêque, et se rend sans compter dans les villages voisins pour traiter de commandes auprès des artisans locaux.


Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.
Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.

La tenue des registres est d’abord prescrite par les évêques, puis par le pouvoir royal avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts[1] de 1539. A l’origine, ces registres ne sont le plus souvent composés que de feuilles volantes, qui ne sont pas toujours toutes conservées.

C’est pourquoi le pouvoir royal s’en mêle.  L’ordonnance de Louis XIV en 1667 unifie les règles de rédaction : la minute[2] reste dans les mains du clergé, et la grosse[3] est déposée au baillage. Celle de 1674 impose que le papier destiné à recevoir les actes porte le timbre de la généralité[4].


[1] Aisne.

[2] Original d’un acte.

[3] Copie d’un acte authentique.

[4] Circonscription financière.


Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.
Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.

Parfois, le curé insère d’autres actes comme le baptême des cloches, le serment des sages-femmes et les abjurations. Les registres que l’on possède de nos jours pour La Romagne commencent en 1693, avec des lacunes au cours du XVIIIe siècle (de 1702 à 1712, de 1722 à 1732, de 1743 à 1752). Or, dans l’enquête de 1774, le curé affirme que ces derniers sont en bon ordre, non séparés, et qu’ils remontent à 1678. Dans quelles circonstances ont-ils disparu ?


Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.
Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.

Malgré l’injonction de garder les originaux et de transmettre les copies, le curé de la Romagne, comme nombre de ses confrères, reçoit en 1702 un avertissement pour sa négligence. Il doit faire savoir au greffe desdits registres établi à Reims où ont été remises les grosses de la paroisse depuis 1667 jusque 1691. Cette requête est assortie d’une menace d’amendes pour lui, la fabrique et les marguilliers.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 30, Calendarium, Biblia latina, Liber Psalmorum, Cantica biblica, Orationes, Hymni, etc., parchemin, 163 + 16 ff., 22.7 x 15.7 cm, Allemagne du Sud, manuscrit du XIIe au XIVe siècle, en latin et allemand, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 30, Calendarium, Biblia latina, Liber Psalmorum, Cantica biblica, Orationes, Hymni, etc., parchemin, 163 + 16 ff., 22.7 x 15.7 cm, Allemagne du Sud, manuscrit du XIIe au XIVe siècle, en latin et allemand, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

Aux yeux de l’Eglise, les naissances légitimes sont celles qui sont survenues au sein du mariage. Dans le cas d’une conception et d’une naissance antérieure à celui-ci l’enfant est « réhabilité » dans sa légitimité par le mariage subséquent de ses parents. Il est placé sous le dais nuptial et, « reconnu sous le voile », reprend tous ses droits.

C’est ce qui se passe pour Jean-Baptiste[1], l’enfant né le 12 décembre 1782, qui est légitimé par le mariage de ses parents[2] Robert Dupont et Marie-Jeanne Deschamps le 16 février 1783.


[1]Archives départementales des Ardennes, EDEPOT/ROMAGNE[LA]/E 6 [série EDEPOT = archives communales déposées, sous-série ROMAGNE[LA]/E 6 = registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne, baptêmes, mariages, sépultures, 1773-1782], acte de naissance, vue 44/44, consultable en ligne.

[2] Archives départementales des Ardennes, EDEPOT/ROMAGNE[LA]/E 7 [série EDEPOT = archives communales déposées, sous-série ROMAGNE[LA]/E 7 = registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne, baptêmes, mariages, sépultures, 1783-1792], acte de naissance, vue 2/42, consultable en ligne.


Baptême d'un enfant par l'abbé Pierre Médéric Buché dans l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Tirage photographique d'après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l'ecclésiastique à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).
Baptême d’un enfant par l’abbé Pierre Médéric Buché dans l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Tirage photographique d’après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l’ecclésiastique à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).

En général, le baptême a lieu le jour même de la naissance, ou le lendemain, tant sont fortes la peur de la mort du nourrisson avant son baptême et la crainte de son séjour dans les limbes. Les prescriptions de l’Eglise et du roi sont très strictes sur ce point : des déclarations royales promulguées en 1698, puis en 1724, rappellent que la cérémonie doit être faite dans les vingt-quatre heures suivant la naissance de l’enfant.


L’acte doit nommer le père et la mère, contrairement à un usage antérieur où seul le père est inscrit, et être signé par le père[1]. C’est le curé qui officie. Très rares sont les indications concernant les nourrissons ondoyés par la sage-femme, tout au moins à La Romagne. Cet acte est pratiqué en présence de deux témoins et, si l’enfant survit, on peut avoir recours à un supplément de cérémonie du baptême.


[1] Cette dernière obligation date de 1667.


Au cours de cette célébration, et très traditionnellement jusqu’à la Révolution, l’enfant reçoit trois prénoms. Le premier, si c’est un garçon, est celui de son parrain. La fille porte celui de sa marraine, ce qui fait que parfois, dans une famille, plusieurs enfants héritent un même prénom. Le deuxième est celui d’un aïeul, et le dernier est le prénom d’usage.


Il n’est pas rare d’assister à des échanges familiaux lors de naissances rapprochées : les adultes deviennent alors respectivement les parrains et les marraines de l’enfant de l’autre couple. Ainsi, le 8 février 1696, la fille de Jean Prunier et de Poncette Maupin reçoit le prénom de Marie : sa marraine est Marie Godelle, femme de Nicolas Goulard.

Le 12 mars suivant, la fille de Nicolas Goulard et de Marie Godelle reçoit le prénom de Poncette, car sa marraine n’est autre que Poncette Maupin et son parrain Jean Prunier. Ces choix permettent de tisser des liens au sein d’un réseau familial.


Communiants à La Romagne (Ardennes). Tirage photographique d'après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l'abbé Pierre Médéric Buché à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).
Communiants à La Romagne (Ardennes). Tirage photographique d’après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l’abbé Pierre Médéric Buché à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).

Le dénombrement religieux n’a pas pour premier but le décompte de la population, mais celui des habitants qui accomplissent scrupuleusement leurs Pâques. Sous le terme de « communiant », on ne répertorie que les personnes de plus de douze ans, et l’on estime que celles-ci représentent les deux tiers de la population.

Année de la communionNombre de communiants
167180
1678120
1710150
1745150
1774203
1779200
1786220 (dont 56 habitent dans les cinq écarts)
1833130
Dénombrement des communiants de La Romagne (Ardennes) à partir de 12 ans établi à partir des comptes rendus de visites ecclésiastiques.

Communion à La Romagne (Ardennes). Tirage photographique d'après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l'abbé Pierre Médéric Buché à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).
Communion à La Romagne (Ardennes). Tirage photographique d’après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l’abbé Pierre Médéric Buché à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).

Par la suite, il n’est pas possible de retrouver une estimation chiffrée, tandis que le curé Grégoire signale vers 1890 qu’il y a beaucoup de monde à la communion pascale.


Julia Mauroy (en haut à droite), née le 22 février 1899 au Mont de Vergogne, † le 17 février 1940 à Montmeillant (Ardennes). Photographie de sa communion à l'église Saint-Jean de La Romagne (Ardennes) vers 1911 [date incertaine]. Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Raphaël Lacaille.
Julia Mauroy (en haut à droite), née le 22 février 1899 au Mont de Vergogne, † le 17 février 1940 à Montmeillant (Ardennes). Photographie de sa communion à l’église Saint-Jean de La Romagne (Ardennes) vers 1911 [date incertaine]. Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Raphaël Lacaille.

Si l’instauration de la communion solennelle (ou profession de foi) remonte au XVIIe siècle, force est de constater que la cérémonie réservée aux enfants n’apparaît pas dans les registres d’avant la Révolution. Elle est alors parfois notée dans les registres tenus par le curé, comme il apparaît pour quelques années à la fin du XIXe siècle. La date n’est pas toujours précisée, même si la liste en est dressée assez régulièrement entre 1884 et 1900.

GarçonsFilles
Devie, JudeBoudsocq, Marie
Fougne, ArthurLépinois, Sidalie (Marie Louise ?)
Marandel, ErnestMiclet, Adèle
Mauroy, EmileRoncin, Aline
Pailliot, Honoré
Première communion en 1884 (jour non précisé). Tableau établi à partir des registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne (Ardennes), baptêmes, mariages, sépultures, entre 1884 et 1900. Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].
GarçonsFilles
Dupont, HippolyteCarbonneaux, Marie
François, AlbertDela, Orphise
Maquin, EugèneLarchet, Marthe
Roncin, CalixtePanneaux, Marie
Mauroy, Augustine
Millet, Léontine
Première communion le 28 mars 1886. Tableau établi à partir des registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne (Ardennes), baptêmes, mariages, sépultures, entre 1884 et 1900. Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].
Année de la communionGarçonsFilles
188454
188646
1887 (5 juin)57
1890 (27 avril)69
1892 (8 mai)66
1894 (15 avril)65
1896 (19 avril)105
1898 (15 mai)74
190043
Répartition des communiants entre 1884 et 1900. Tableau établi à partir des registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne (Ardennes), baptêmes, mariages, sépultures, entre 1884 et 1900. Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].

Confirmation dans l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) par Monseigneur François Marty, 105e archevêque de Reims. Tirage photographique d'après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l'abbé Pierre Médéric Buché à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).
Confirmation dans l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) par Monseigneur François Marty, 105e archevêque de Reims. Tirage photographique d’après une diapositive en couleurs des années 1960, fonds déposé par l’abbé Pierre Médéric Buché à la mairie (avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune).

Là encore, peu de détails sont donnés sur le sacrement de confirmation jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. L’archevêque (c’est le cas pour monseigneur Le Tellier) profite des tournées pastorales pour donner le sacrement de confirmation aux paroissiens des villages visités.


En général, cette cérémonie se déroule dans l’église du chef-lieu de canton, lors du déplacement de l’évêque ou de l’archevêque. Dans le dernier quart du XIXe siècle, cette célébration a lieu dans d’autres églises du canton. L’une d’entre elles s’est ainsi tenue le 25 août 1808, et une autre le 9 juillet 1816 à Chaumont-Porcien (Ardennes). A chaque fois, le nombre des confirmés est impressionnant.


Vidéo Veni Creator Spiritus, hymne latine chrétienne, version consultable en ligne sur Youtube pour la chaîne Graduale Project, qui vise à enregistrer tout le Graduale romanum, livre de chant officiel de l’Église (édition de 1974).

Le prélat est accueilli avec tous les honneurs dus à son rang. Il se rend ensuite processionnellement à l’église de Chaumont-Porcien (Ardennes), tandis que l’on chante le Veni Creator Spiritus, le Benedictus et le Magnificat.

Après la messe, l’ecclésiastique se présente au portail, prêche, puis procède à la cérémonie de confirmation par vagues successives, en fonction des paroisses.

Vidéo Te Deum laudamus, hymne latine chrétienne, version consultable en ligne sur Youtube pour la chaîne Graduale Project, qui vise à enregistrer tout le Graduale romanum, livre de chant officiel de l’Église (édition de 1974).

Cette célébration terminée, on entonne le Te Deum laudamus avant que l’officiant ne donne la bénédiction. Il se retire ensuite chez le curé du lieu pour se reposer et poursuivre ensuite ses déplacements[1].


[1] Archives départementales de la Moselle, 29J 1355 [série J = archives privées, sous-série 29J = évêché de Metz (1093-1999)].


En 1878, une tournée pastorale a lieu le 1er mai à La Romagne, mais aussi à Montmeillant (Ardennes) et, deux jours plus tard, à Rocquigny (Ardennes) et à Saint-Jean-aux-Bois (Ardennes)[1]. Il s’agit probablement d’une visite au cours de laquelle sont confirmés les enfants de ces lieux.


[1] Archives départementales des Ardennes, PERE6, Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Bulletin du diocèse de Reims : revue religieuse, historique et littéraire, Reims : [s.n.], 1867-1961, onzième année, n° 18 du samedi 4 mai 1878.


Médaille commémorative, remise en souvenir de confirmation par monseigneur Benoît Langénieux, archevêque de Reims.
Médaille commémorative, remise en souvenir de confirmation par monseigneur Benoît Langénieux, archevêque de Reims.

Le 5 avril 1886, monseigneur Langénieux confirme les enfants de La Romagne, puis la confirmation se déroule à Rocquigny en 1890. A Lalobbe (Ardennes), le 28 avril 1894, les enfants de La Romagne reçoivent ce sacrement.


Archives de l'Institut catholique de Paris, 1_I_1.010, Otto et Pirou (firme), S. Ex. Monseigneur Neveux, évêque d'Arsinoé auxiliaire de Reims, épreuve argentique d'époque contrecollée sur carton, 30 x 22 cm, 1932, consultable en ligne sur le site de la bibliothèque numérique de l'Institut Catholique de Paris.
Archives de l’Institut catholique de Paris, 1_I_1.010, Otto et Pirou (firme), S. Ex. Monseigneur Neveux, évêque d’Arsinoé auxiliaire de Reims, épreuve argentique d’époque contrecollée sur carton, 30 x 22 cm, 1932, consultable en ligne sur le site de la bibliothèque numérique de l’Institut Catholique de Paris.

En 1920, la cérémonie de confirmation a lieu à Chaumont-Porcien (Ardennes), et est célébrée par monseigneur Neveux.  Elle commence par une messe, puis le sacrement est donné à chacun des enfants en présence au moins d’un parrain pour les garçons, et d’une marraine pour les filles. Pendant l’onction, les adultes mettent la main droite sur l’épaule droite du confirmant, qui peut n’être âgé que de dix ans.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8400565, consultable en ligne sur Gallica, Cochin, N. R. (dessinateur), Le Concile de Trente, [S.l.] : [s.n.], [s.d.], 1 estampe. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 6, Pièces 526-607, période : 1563-1568], référence Hennin, 544, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (6).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8400565, consultable en ligne sur Gallica, Cochin, N. R. (dessinateur), Le Concile de Trente, [S.l.] : [s.n.], [s.d.], 1 estampe. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l’Histoire de France. Tome 6, Pièces 526-607, période : 1563-1568], référence Hennin, 544, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (6).

Pour ce qui est des mariages, ils doivent être célébrés par un prêtre de la paroisse, en présence de deux ou trois témoins, et de jour, selon les prescriptions du concile de Trente.


Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 2v, vue 1/1 (arbre de consanguinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).
Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 2v, vue 1/1 (arbre de consanguinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).

L’annonce se fait par trois fois au prône[1] du dimanche, la première trois semaines avant l’événement. Quelques dispenses pour liens de parenté, ou pour mariage en « temps défendu », sont accordées. En effet, le droit canon interdit certains mariages en raison des degrés de parenté effectifs jusqu’au 4e degré, à cause des liens par affinité, ou lors de certaines périodes liturgiques (en particulier le Carême ou l’Avent).


[1] Homélie, prêche, sermon.


Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 3, vue 1/1 (arbre d'affinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).
Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 3, vue 1/1 (arbre d’affinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).

Il est possible d’obtenir une dispense, dont le coût est fixé en fonction de la condition des demandeurs, et du degré de parenté. Cela demande la constitution d’un dossier complet, qui comprend la supplique des fiancés, avec les causes dites honnêtes ou infâmantes. A ce dernier s’ajoutent l’enquête menée dans la paroisse, et l’accord de l’évêque. C’est ce qu’ont fait Nicolas Robin et Jeanne Meunier, parents au 4e degré[1].


[1] Aujourd’hui, en droit civil, des cousins germains ont, entre eux, un lien de parenté au 4e degré.


Biblioteca apostolica vaticana, Pal. lat. 963, Petrus Pictaviensis, Cancellarius, Arbor consanguinitatis et affinitatis, Compendium historiae in genealogia Christi, Allemagne, parchemin, manuscrit du XVe siècle, I + 6 ff. + I, 43 x 31 cm, avec décoration (peinture, or), consultable en ligne sur la bibliothèque numérique de l'Université de Heidelberg.
Biblioteca apostolica vaticana, Pal. lat. 963, Petrus Pictaviensis, Cancellarius, Arbor consanguinitatis et affinitatis, Compendium historiae in genealogia Christi, Allemagne, parchemin, manuscrit du XVe siècle, I + 6 ff. + I, 43 x 31 cm, avec décoration (peinture, or), consultable en ligne sur la bibliothèque numérique de l’Université de Heidelberg.

En 1702, François Barré et Barbe Morceau qui désirent s’épouser quoique parents du deuxième au troisième degré[1] pour le droit canon, et dépendants de liens d’affinité reçoivent, après le passage de leur demande en cour de Rome[2], l’autorisation de se marier, et le curé, celle de célébrer ce mariage.

Les démarches, mais surtout les interrogatoires sont stéréotypés : invocation du scandale créé par la situation, relation « incestueuse » pour l’Eglise, nécessité de « réparer son honneur », etc.


[1] Actuellement, au regard de la loi, des petits-enfants, vis-à-vis de leurs grands-parents ont un lien de parenté au 2e degré. Des neveux et nièces par rapport à leurs oncles et tantes ont un lien de parenté au 3e degré.

[2] Ce n’est qu’à partir du 3e degré de consanguinité que les autorisations sont données par les archevêques ou évêques.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 28, Biblia latina, parchemin, 416 ff., 35.7 x 25 cm, peut-être du nord de la France [origine incertaine], manuscrit du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), fragments in situ (feuillet inséré), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 28, Biblia latina, parchemin, 416 ff., 35.7 x 25 cm, peut-être du nord de la France [origine incertaine], manuscrit du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), fragments in situ (feuillet inséré), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

La dispense donnée au futur couple Barré Morceau l’est moyennant une double pénitence, consistant en un versement d’une somme d’argent destinée aux pauvres de la paroisse, soit 20 sols ou1 livre, et des prières à dire « à genoux et à voix basse » dans l’église paroissiale durant plusieurs dimanches consécutifs[1].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 1995 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, articles 2G 1757-2020 = officialité métropolitaine et diocésaine de Reims (1483-1790), pièces 2G 1983-2004 = dispenses de Rome pour mariages, requêtes pour fulmination de bulles et brefs par l’officialité, enquêtes et interrogatoires (1666-1789)].


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 188, Guillaume de Conches, Dragmaticon, Comput pour le calcul du calendrier, parchemin, 33 ff., 21 x 13.6 cm, Allemagne de l'Ouest (Rhénanie), manuscrit du XIIIe siècle, vers 1230, en latin, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, initiale, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 188, Guillaume de Conches, Dragmaticon, Comput pour le calcul du calendrier, parchemin, 33 ff., 21 x 13.6 cm, Allemagne de l’Ouest (Rhénanie), manuscrit du XIIIe siècle, vers 1230, en latin, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, initiale, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

La dispense de bans s’obtient un peu plus facilement, parce que les mariages sont interdits durant certains temps liturgiques comme l’Avent ou le Carême, et qu’il est préférable pour des raisons morales que le couple vive dans la légitimité.

Un exemple nous est donné à travers le mariage de Jean Baré et Nicolle Boudsocq, célébré le 28 novembre 1702 avec dispense de deux bans pour temps prohibé. En revanche, rien n’est dit sur la raison de la dispense de deux bans lors du mariage de « messire Firmin Canel et demoiselle Louise Duguet » le 18 avril 1697.


L’une des périodes propices à la célébration d’un mariage est l’hiver, en janvier ou février. A partir de 1783, apparaissent dans les registres de La Romagne des actes intitulés « promesse de mariage ». Il s’agit d’une sorte de publication de bans quelques semaines avant ledit mariage, puis de la célébration de fiançailles impérativement trois jours avant le mariage.


Il se trouve aussi dans les actes la notion d’opposition (par exemple des parents envers un enfant mineur) ou d’empêchement. Les mariés, hommes ou femmes, qui ne sont pas âgés respectivement de trente et vingt-cinq ans, sont considérés comme mineurs[1] et doivent obtenir le consentement de leurs parents. La présence de ces derniers lors de la cérémonie vaut consentement exprès.


[1] Selon les arrêtés de monsieur de Lamoignon datant de 1702.


A partir de la fin du XVIIe siècle, chaque acte mentionne que le prêtre a recueilli  le consentement de chacun des époux devant témoins (au moins quatre). Ce qu’atteste l’acte de Toussaint Fondrillon et de Poncette Gouverneur le 30 juin 1696. Le curé (N. Dehaulme) signale que les vœux de mariage ont été exprimés devant les membres de la famille (qui sont nommés), et en présence de plusieurs autres habitants.

Le prêtre doit désormais s’assurer du consentement personnel des futurs époux. Cela répond à une nouvelle prescription de l’Eglise, qui entend ainsi s’opposer au mariage contraint.


Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 2019.1.37, Pille, Henri, La Messe à Pavant (Aisne), huile sur  toile, 100,8 x 81,7 cm, dépôt de l’État, transfert de propriété de l’État à la ville de Reims en 2019, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.
Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 2019.1.37, Pille, Henri, La Messe à Pavant (Aisne), huile sur  toile, 100,8 x 81,7 cm, dépôt de l’État, transfert de propriété de l’État à la ville de Reims en 2019, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.

Environ dans la moitié des cas, le conjoint est originaire d’une autre paroisse que celle dont est issue la mariée : sur les huit mariages célébrés en 1783 et 1784, quatre des mariés sont originaires de Rocquigny, Lalobbe, Chappe et Marlemont (il est à noter que tous ces villages sont situés dans le département des Ardennes).

Cette proportion de 50% est généralement respectée depuis longtemps. C’est ce que l’on constate lorsque l’on analyse les registres de cette époque.


La plus grande mortalité de femmes encore jeunes est la cause principale des remariages. Ils se produisent dans un délai de quelques semaines à quelques mois après le décès de la conjointe. Pour la deuxième ou troisième fois, une nouvelle union est célébrée. La femme ne peut se remarier qu’une année environ après son veuvage. Le remariage est une nécessité sociale et économique pour élever des enfants en bas âge, ou pour gérer et cultiver les terres.


Le curé en charge de la paroisse en 1806 signale qu’il a célébré quatorze baptêmes, une bénédiction nuptiale et cinq sépultures, ce qui correspond, tout au moins pour les deux derniers faits cités, rigoureusement aux actes d’état civil enregistrés à la mairie.


Il semble donc que les habitants soient alors redevenus fidèles à l’Eglise, alors que des villages avoisinants montrent une percée du mariage civil et du concubinage. C’est le cas au Fréty (Ardennes) ou à Saint-Jean-aux-Bois (Ardennes), où l’on signale que le prêtre a œuvré pour ramener « des ménages égarés ».


En 1833, le curé de ce village signale qu’il y a dix ménages en union civile et « incestueuse » (selon l’expression de ce prêtre), et un séparé sans autorisation expresse. Cette note traduit une montée sensible de la déchristianisation.


Cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

L’inhumation d’un défunt a lieu le jour même de son décès, et au plus tard le lendemain. Après la Révolution, comme l’état civil a été mis en place, le rôle du curé se trouve modifié : le prêtre doit attendre pour célébrer un mariage religieux un acte de l’officier d’état civil, prouvant que celui-ci a bien été célébré à la mairie.

Pour les inhumations, le prêtre ne peut procéder à la levée d’un corps sans une autorisation donnée par ce même officier d’état civil, sous peine d’être poursuivi comme contrevenant au lois[1].


[1] Décret impérial du 4 thermidor an XIII (23 juillet 1805).


Le curé est également un lien entre le pouvoir royal et les paroissiens : il est à ce titre chargé de la communication des nouvelles importantes. Même si un édit d’avril 1695, confirmé par une déclaration de décembre 1698, dispense les curés de publier des avis temporels à leur prône[1], un certain nombre continue de le faire tout au long du XVIIIe siècle.


[1] Sermon du prêtre pendant la messe.


En 1774, les curés des différents villages sont chargés de transmettre les diverses instructions royales qu’ils reçoivent, par l’intermédiaire d’un messager qui va chercher les lettres tous les jeudis à Rethel (Ardennes) et les porte à Wasigny (Ardennes) le vendredi, jour de marché[1].


[1] Enquête ecclésiastique de 1774.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8600506, page non paginée, vue 1/8, consultable en ligne sur Gallica, Noailles, Louis-Antoine de (1651-1729) ; Eglise catholique. Diocèse (Paris), Mandement de Son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles, Archevesque de Paris, pour demander par des prières publiques la bénédiction de Dieu sur la résolution que le Roy a prise de gouverner l'Etat par lui-même, A Paris, chez Jean-Baptiste Delespine, imprimeur-libraire ordinaire du roy, & de Son Eminence Monseigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, ruë S. Jacques, à l'Image S. Paul. M.DCCXXVI. Avec privilege du roy, 1726, 7 pages, in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Droit, économie, politique, F-21102 (88).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8600506, page non paginée, vue 1/8, consultable en ligne sur Gallica, Noailles, Louis-Antoine de (1651-1729) ; Eglise catholique. Diocèse (Paris), Mandement de Son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles, Archevesque de Paris, pour demander par des prières publiques la bénédiction de Dieu sur la résolution que le Roy a prise de gouverner l’Etat par lui-même, A Paris, chez Jean-Baptiste Delespine, imprimeur-libraire ordinaire du roy, & de Son Eminence Monseigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, ruë S. Jacques, à l’Image S. Paul. M.DCCXXVI. Avec privilege du roy, 1726, 7 pages, in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Droit, économie, politique, F-21102 (88).

Il a aussi pour mission de transmettre les mandements de prières publiques pour la prospérité des armées du roi. Deux exemples peuvent être cités : l’un, du 4 juin 1707, demande des prières, une procession, une exposition du Saint-Sacrement jusqu’au 16 octobre 1707.

L’autre, daté du 24 mai 1709, œuvre pour « le rétablissement de la paix et le secours de Dieu dans les nécessités publiques et la conservation de la personne du roy[1] et de toute la famille royale ».


[1] Graphie utilisée jusqu’au XVIIIe siècle. Sa forme moderne est attestée en 1740 par l’Académie française.


Les prières doivent être dites jusqu’au 3 novembre. Depuis des mois, la population connaît de très grosses difficultés économiques, liées aux conséquences d’un terrible hiver.   


Après la Révolution, le soutien du représentant du diocèse de Reims est acquis au roi Louis XVIII. Ce prélat, donnant le sacrement de confirmation en 1816, profite de cette grande réunion pour apporter son soutien au gouvernement en place.

Pour persuader les fidèles des diverses paroisses de suivre ses recommandations, il retient l’assemblée pendant plus d’une heure pour la persuader de s’attacher aux Bourbons et au meilleur des rois[1].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


On retrouvera ce soutien appuyé sous le Second Empire. Mais d’autres voix s’élèvent pour s’opposer à cette direction des consciences. Il n’en reste pas moins vrai que dans les villages, surtout durant les périodes de guerre, les paroissiennes et les paroissiens trouvent auprès du curé du village aide et réconfort spirituel…