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L’enseignement donné aux élèves à La Romagne

L’enseignement en milieu rural à La Romagne (Ardennes) s’est développé au XIXe siècle avec le souci de fournir aux élèves à la fois des élémentaires (grammaire, orthographe, calcul, etc.) et des matières spécifiques (botanique agricole)…


Outre l’accent mis sur l’enseignement de l’écriture et de la lecture, la loi Guizot du 28 juin 1833 organise l’enseignement primaire en trois divisions correspondant à l’âge des enfants.


La première regroupe les six/huit ans, qui se doivent d’apprendre l’instruction morale et religieuse à travers le catéchisme et l’histoire sainte, deux matières incluses dans le programme. En outre, l’élève fait l’apprentissage de l’écriture, de la lecture à haute voix et des premières notions de calcul.


Dans la deuxième division, les huit/onze ans voient s’ajouter au programme de base l’étude de la langue française (et notamment de sa grammaire), des rudiments d’histoire et de géographie, avec éventuellement un peu de chant et de dessin.


Quant aux plus grands, ils approfondissent les notions reçues précédemment. Un point concerne l’enseignement particulier donné aux filles : elles doivent être exercées aux travaux de leur sexe, et en particulier à la couture.


Pour toutes ces divisions, le maître doit recommander la propreté du corps ou des vêtements, et punir ceux qu’il trouve en défaut sur ces points.


L’enseignement primaire n’est pas le seul à susciter de l’intérêt pour améliorer le sort de la population : dès la monarchie de Juillet (qui succède en 1830 à la Restauration, après la révolution de Juillet), des tentatives voient le jour pour développer d’autres formes d’instruction (comme l’enseignement agricole, qui vise une meilleure formation des cultivateurs).


Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-1197055, Dupuy, Charles (sous la direction de) ; Matruchot, Louis (auteur), Livret de botanique agricole [opuscule de l’élève] : questions – réponses – sujets de rédaction (L'Année du certificat d'études), Paris : Armand Colin, 1894, 1 vol. (38 p.), page non paginée, vue 3/44, consultable en ligne sur Gallica, texte reproduit d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 8-R-10909 (12,2).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-1197055, Dupuy, Charles (sous la direction de) ; Matruchot, Louis (auteur), Livret de botanique agricole [opuscule de l’élève] : questions réponsessujets de rédaction (L’Année du certificat d’études), Paris : Armand Colin, 1894, 1 vol. (38 p.), page non paginée, vue 3/44, consultable en ligne sur Gallica, texte reproduit d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 8-R-10909 (12,2).

Le ministre de l’Agriculture de l’époque a le projet d’établir des fermes-écoles dans chaque arrondissement : y seraient admis des apprentis âgés de seize à dix-huit ans, fils de cultivateurs et d’ouvriers agricoles, afin de parfaire leurs connaissances. Au-dessus de celles-ci, des écoles « régionnelles[1] » [sic] permettent de former des agronomes perfectionnés.


[1] Comprendre régionales.


Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – quai de la Madeleine et école normale d’institutrices, cliché Limbour (photographe) & J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.
Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – quai de la Madeleine et école normale d’institutrices, cliché Limbour (photographe) & J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.

Dans le but que certains élèves puissent acquérir une formation plus approfondie, les chefs-lieux de canton créent une école primaire supérieure, dans laquelle l’enseignant est titulaire d’un brevet supérieur acquis au cours de sa formation dans une école normale ou privée.


L’enquête de 1848 sur le travail agricole et industriel révèle que les quatre cinquièmes des travailleurs savent lire et écrire, qu’un dixième sait lire mais ne sait pas écrire, et que le dernier dixième ne sait ni lire ni écrire[1].


[1] Archives nationales, C 945 [série C = fonds publics postérieurs à 1789, archives des assemblées nationales (1787-1958), cotes C 943-969 = enquête sur le travail agricole et industriel, prescrite par le décret du 25 mai 1848, exécutée par cantons et portant sur l’état de l’agriculture et de l’industrie dans chaque canton, la condition des ouvriers et des salaires, le chômage, les associations, l’état moral et religieux de la population ouvrière, l’émigration des travailleurs vers les villes 1848-1849].


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52514234, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), France : villes, échelle au 1 : 1 100 000. Paris : Armand Colin, 1885, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 1/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (5/5 BIS-1885). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 5].
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52514234, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), France : villes, échelle au 1 : 1 100 000. Paris : Armand Colin, 1885, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 1/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (5/5 BIS-1885). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 5].

Le département n’est pas indifférent au sort des plus petits, puisque le conseil général des Ardennes, dès 1850, émet le vœu que des salles d’asile pour l’enfance soient établies dans les communes rurales. Il n’est pas possible de déterminer exactement pour La Romagne si ces directives ont été suivies, dans la mesure où les registres des délibérations du conseil municipal de cette époque ont disparu.


La loi Falloux du 15 mars 1850 reconnaît deux types d’écoles : les unes, publiques, relèvent selon leur lieu de l’Etat, du département ou des communes. Les écoles libres dépendant de particuliers ou d’associations.


Ainsi existe-t-il à Wasigny (Ardennes) une école primaire supérieure et privée, avec possibilité d’accueillir des pensionnaires. Quelques années plus tard, la congrégation de l’Enfant Jésus de Reims (Marne) ouvre une école de filles à Lalobbe (Ardennes)[1].


[1] Archives départementales de La Marne, site de Châlons-en-Champagne, 57 V1 [série V = cultes].


C’est aussi à ce moment-là qu’est imposé le français comme seule langue en usage à l’école. Cette décision est confirmée par le règlement modèle pour les écoles publiques du 17 août 1851 adopté par le ministre de l’Instruction publique Marie Jean Pierre Pie Frédéric Dombidau, baron de Crouseilhes[1], de manière que les élèves soient « formés à l’usage habituel de cette langue », selon son article 29.


[1] Pair de France.



Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-10525063, Moreau-Nélaton, Étienne (collectionneur), [recueil de célébrités du XIXe siècle], [entre 1860 et 1880 environ], album de 50 photographies positives sur papier albuminé, format carte de visite, image 33 [portrait de Jules Ferry par Bacard fils photographe], page non paginée, vue 33/116, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 4-NA-109 (2).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-10525063, Moreau-Nélaton, Étienne (collectionneur), [recueil de célébrités du XIXe siècle], [entre 1860 et 1880 environ], album de 50 photographies positives sur papier albuminé, format carte de visite, image 33 [portrait de Jules Ferry par Bacard fils photographe], page non paginée, vue 33/116, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 4-NA-109 (2).

Les lois dites Jules Ferry des 16 octobre 1881 et 28 mars 1882 instituent l’obligation et la gratuité de l’enseignement. Elles affirment la sortie du programme obligatoire d’enseignement de tout dogme, de manière que tous aient accès à la lecture et à l’écriture.


L’enseignement civique et moral est en revanche introduit. L’instituteur est chargé de former l’esprit des enfants en développant le bon sens, l’observation, la réflexion et le raisonnement.

En outre, et surtout dans les communes rurales, il doit fortifier ses élèves dans le goût des travaux qui occupent les gens du village, tout en leur faisant comprendre les bienfaits de l’instruction, les inconvénients de la routine et la nécessité du progrès.


On sait peu de choses sur l’enseignement donné par Joseph Hézelle, maître d’école à La Romagne de 1807 à 1816, si ce n’est que, comme il était chantre, il enseigne le chant à ses élèves, mais aussi le « nouveau catéchisme ». Les livres qu’il utilise montrent la prééminence de la religion dans l’enseignement :

  • L’Instruction de la jeunesse ;
  • La Pensée chrétienne et quelques autres livres de piété ;
  • La Grammaire française.

L’un de ses successeurs en 1823, Pierre Emile Fréal, utilise une méthode d’enseignement ancienne : c’est la première allusion vague et très succincte que l’on trouve sur la méthode pédagogique.


Localement, les maîtres sont surveillés par les maires et les curés, signe d’une mentalité très conservatrice qui met l’accent sur l’importance de la moralité. Elle transparaît dans le commentaire identique émis sur ces deux instituteurs : « Il se comporte bien et instruit bien » : la prééminence du comportement sur la qualité de l’enseignement dispensé est notable.


Jusqu’aux lois de 1882, l’instituteur est constamment surveillé sur sa tenue vestimentaire : il ne peut pas se montrer bras nus, sans cravate ou avec un bonnet de coton. Il l’est également dans sa tenue morale, d’autant qu’il doit accompagner les enfants aux offices des dimanches et fêtes, ou à l’époque de la première communion.


Musée national du Château de Versailles et de Trianon, numéro d’inventaire MV 3899, Van Loo, Louis-Michel, Le comte de Provence, futur Louis XVIII, huile sur toile, 1770, notice descriptive consultable en ligne.
Musée national du Château de Versailles et de Trianon, numéro d’inventaire MV 3899, Van Loo, Louis-Michel, Le comte de Provence, futur Louis XVIII, huile sur toile, 1770, notice descriptive consultable en ligne.

A partir de 1816, le roi crée dans chaque canton un comité chargé de surveiller l’enseignement primaire. On retrouve constamment ensuite et malgré les changements de régime cette surveillance religieuse, puisque l’évêque (ou un de ses délégués) fait partie du conseil départemental de l’Instruction publique au même titre que le préfet et deux membres du conseil général.


On est encore loin des inspecteurs primaires mis en place pour veiller à l’application des lois de 1882, mais aussi pour soutenir et conseiller les instituteurs nommés par la République. Ces derniers, titulaires de chaque canton, participent à l’élaboration de la liste des livres en usage dans le département, en assistant chaque année à une réunion, à l’issue de laquelle ils communiquent à l’inspecteur primaire les additions et les suppressions qu’ils jugent utiles.


Ces propositions remontent ensuite vers le recteur, puis au ministre qui statue en dernier ressort : le département des Ardennes dépend d’abord de l’académie de Douai (Hauts-de-France), puis de celle de Lille (Hauts-de-France) à partir de décembre 1888, avant d’être rattaché à l’académie de Reims (Marne) au milieu du XXe siècle.


La Révolution ne modifie pas la manière de recruter les maîtres d’école, qui se trouvent soumis non seulement à la municipalité mais aussi au curé. L’imbrication du civil et du religieux se marque chez l’instituteur par son double rôle dans les communes rurales où, bien souvent, il est également chantre.


La pratique ancienne et pré-révolutionnaire se poursuit, pour lui, à travers l’entretien de l’église, la sonnerie de l’angélus, des baptêmes, mariages et enterrements, ou le portage de l’eau bénite au domicile des malades. Au milieu du XIXe siècle, l’instituteur ne peut plus être contraint à être clerc laïque, sauf si une convention entre la commune et lui est signée lors de son installation.


Il faut attendre la Troisième République et les lois sur l’obligation scolaire pour que les instituteurs soient nommés par le Gouvernement et ne dépendent plus que de lui, même si le microcosme rural se passionne toujours pour les faits et gestes des maîtres et maîtresses de leur village.


Cette nomination par l’Etat modifie profondément le mode de rétribution. Le salaire devient fixe. L’instituteur n’est plus assujetti aux parents, qui avaient pour un certain nombre beaucoup de mal à le payer. Le maire de La Romagne dresse ce constat en 1833 :

« Sur près de cent enfants capables de fréquenter les écoles, la moitié sont dans l’impossibilité de payer les rétributions, puisque la plupart appartient à des parents pauvres qui se privent d’une partie de leur nécessaire pour les envoyer à l’école deux ou trois mois chaque année, et la modicité des revenus du maître ne lui permet pas d’enseigner gratis. »

Avis émis par le maire de La Romagne (Ardennes) en 1833 sur les moyens limités qu’ont les parents pour envoyer leurs enfants à l’école, et sur l’impossibilté matérielle pour l’instituteur d’offrir ses cours.

La succession en 1857 de Marie Frougniet, femme de Victor Graux (instituteur et chantre), nous apprend qu’il y a des arrérages de traitement, et que pour sa fonction de chantre, il perçoit la somme de 30 francs.


Lors de la création de l’école de filles, la municipalité prend en charge le traitement de l’institutrice, et accorde la gratuité aux seuls enfants dont les parents ne peuvent pas payer la rétribution scolaire. Cet effort budgétaire est si important que, parallèlement, le conseil municipal, malgré la demande expresse du préfet et l’intérêt que présente la création d’une caisse des écoles pour les élèves, décide d’ajourner ce projet.


Elle ne verra le jour que quelques années plus tard : elle devient obligatoire aux termes de la loi du 28 mars 1882 article 17. Elle n’est réorganisée qu’en 1926, après avoir connu un moment de sommeil. Pour cela, des crédits sont mis au budget communal dès 1925 (40 francs), puis en 1926 (20 francs), pour former une dotation.


D’autre part, et pour ne citer qu’un exemple parmi d’autres, la coopérative scolaire reçoit quelques subsides à l’occasion des quêtes effectuées lors d’un mariage, comme c’est le cas lors de l’union de Fernand Taillet et d’Ida Carbonneaux[1].


[1] Archives départementales des Ardennes, DEP/ARDENNAIS 129, « La Romagne. – Au mariage » [chronique locale et régionale], in Le Petit Ardennais : journal politique [« puis » journal républicain] quotidien. Charleville : [s. n.], 1880-1944, cinquante-septième année, n° 3466, lundi 16 janvier 1939, p. 2 [presse locale ancienne, vue 2/6, consultable en ligne].


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52514112, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), Planisphère : colonies françaises, Paris : Armand Colin, XIXe siècle, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 1/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (22/22 BIS-18..). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 22].
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52514112, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), Planisphère : colonies françaises, Paris : Armand Colin, XIXe siècle, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 1/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (22/22 BIS-18..). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 22].

Très souvent, après 1882, l’instituteur est secrétaire de mairie. Afin de pouvoir effectuer cette tâche, il doit recevoir l’autorisation du conseil départemental de l’enseignement primaire. Cette fonction, si elle permet d’améliorer la rémunération du maître d’école, l’attache davantage à la commune dans laquelle il exerce.

Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52514112, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), Planisphère : colonies françaises, Paris : Armand Colin, XIXe siècle, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 2/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (22/22 BIS-18..). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 22 bis].
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52514112, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), Planisphère : colonies françaises, Paris : Armand Colin, XIXe siècle, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 2/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (22/22 BIS-18..). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 22 bis].

Les instituteurs sont répartis en plusieurs classes, si bien qu’en 1905, le traitement annuel varie de 1100 francs pour un stagiaire à 2200 francs pour un enseignant de la première classe, sachant que, pour la même catégorie, une institutrice perçoit 200 francs de moins.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-53236375, Atelier Nadar (photographe), 20470. M. Guizot. Ministre de Louis Philippe, photographie positive sur papier albuminé d'après négatif sur verre, tirage de démonstration, 1 vue consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, NA-238 (50)-FT 4.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-53236375, Atelier Nadar (photographe), 20470. M. Guizot. Ministre de Louis Philippe, photographie positive sur papier albuminé d’après négatif sur verre, tirage de démonstration, 1 vue consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, NA-238 (50)-FT 4.

Jusqu’à la loi Guizot, il n’y a pas de véritable formation pour les maîtres d’école même si, à partir de 1816, la possession d’un brevet de capacité obtenu après un examen devient obligatoire pour pouvoir exercer dans des écoles primaires. Tout d’abord, ce sont les écoles normales pour les maîtres qui sont créées puis, en 1838, celles pour les maîtresses. Cette formation en écoles normales se poursuit, quel que soit le régime.

Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – l’école normale de jeunes filles et l’école maternelle, annexe rue Jean-Baptiste-Clément, J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.
Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – l’école normale de jeunes filles et l’école maternelle, annexe rue Jean-Baptiste-Clément, J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.

Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – école normale d’institutrices – construite en 1884 par M. Jules Racine, architecte départemental, J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.
Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – école normale d’institutrices – construite en 1884 par M. Jules Racine, architecte départemental, J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.

Sous le Second Empire, les candidats à l’école normale font l’objet, avant leur entrée dans cet établissement, d’une enquête assez poussée : elle concerne non seulement leur nationalité (il n’est pas exigible d’être français), leur conduite, mais aussi leur constitution physique et leur aptitude à remplir la fonction de chantre, ce qui démontre une fois de plus les liens étroits entre enseignement et Eglise.


Si tous les critères sont réunis, il ne reste plus au candidat qu’à satisfaire au passage devant une commission, qui établit un classement par ordre de mérite en fonction des places vacantes. En dernier lieu, l’admission est prononcée par le préfet, sur la proposition de l’inspecteur d’académie.


Ce dernier tient compte des vœux du conseil municipal alors que, dans les temps précédents, l’instituteur communal était nommé directement par le conseil municipal, après consultation de la liste dressée par le conseil académique du département. C’est ce conseil qui décide du nombre d’instituteurs que doit avoir une commune et qui, pour ce faire, autorise la nomination d’un instituteur adjoint dès l’âge de dix-huit ans, parfois même avant qu’il n’ait passé son examen de compétence.


Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], 18. Charleville – école normale [Nota bene : la mention « des filles » a été ajoutée à l’encre en écriture manuscrite], Maurice Guillaume (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.
Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], 18. Charleville – école normale [Nota bene : la mention « des filles » a été ajoutée à l’encre en écriture manuscrite], Maurice Guillaume (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.

Quelques jeunes gens et jeunes filles originaires du village sont nommés après leurs études à l’école normale du département, et sont affectés parfois dans les environs. On retrouve parmi ceux-ci :

  • René-Louis Sonnet, né le 7 octobre 1838 à La Romagne, fils de Jean-Charles Sonnet et de Honorine Boudsocq ;
  • Marie-Dieudonnée Davenne, née le 28 mars 1852 à la Romagne, fille de Jean-Baptiste Davenne et d’Aurore Louette. Elle exerce successivement au Fréty (Ardennes) puis à Fépin (Ardennes).
  • Jean-Pierre Ovide Stevenot, né le 1er septembre 1857 à La Romagne, fils de Louis Stevénot et de Marie Madelaine Pélagie Desté ;
  • Léontine Auzanne-Alloy, née le 3 octobre 1861 à La Romagne, fille de Charles Nicolas Auzanne et d’Amélie Mauroy. Elle enseigne tout d’abord à Thiéry-Pré (Ardennes), à Seraincourt (Ardennes) puis à Saint-Jean-aux-Bois (Ardennes).
  • Jean-Baptiste Cambray, né le 19 juin 1867 à La Romagne, fils de Louis Virgile Cambray et de Mathilde Paillon ;
  • Elie-Clovis Dupont, né le 23 décembre 1879 à La Romagne, fils de François Jules Dupont et de Marie Constance Vuilmet.
Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – école normale d’institutrices – construite en 1884 par M. Jules Racine, architecte départemental, J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.
Archives départementales des Ardennes, 8FI 14 [série FI = documents figurés, quelle que soit leur date, sous-série 8FI = cartes postales], Charleville – école normale d’institutrices – construite en 1884 par M. Jules Racine, architecte départemental, J. Winling (éditeur), carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, consultable en ligne.

Dans les communes rurales, chaque enseignant exerce le plus souvent en classe unique, et fait parfois appel aux plus grands pour aider les plus jeunes.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52505592, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), France : départements, échelle au 1 : 1 000 000, Paris : Armand Colin, 1885, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 1/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (4/4 BIS-1885). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 4].
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52505592, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), France : départements, échelle au 1 : 1 000 000, Paris : Armand Colin, 1885, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 1/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (4/4 BIS-1885). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 4].

Pour enseigner, les instituteurs et institutrices du village disposent d’une salle de classe d’une surface d’environ quarante mètres carrés et d’une hauteur de deux mètres (tout au moins pour l’école de garçons), avant la mise à disposition d’une salle plus spacieuse et lumineuse dans la nouvelle école.

Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52505592, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), France : départements, échelle au 1 : 1 000 000, Paris : Armand Colin, 1885, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 2/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (4/4 BIS-1885). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 4 bis].
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-52505592, Vidal de La Blache, Paul (cartographe), France : départements, échelle au 1 : 1 000 000, Paris : Armand Colin, 1885, 1 feuille en couleurs, 117 x 98 cm, vue 2/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE AA-25 (4/4 BIS-1885). [Note : atlas de 22 cartes murales, parlantes au recto, muettes au verso. Document cartographique n° 4 bis].

Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-55008728, Selves, Henri (auteur, éditeur, imprimeur, fabricant), Globe terrestre, dressé pour l'usage des collèges, lithographies et limites coloriées, 15 cm de diamètre, 27 cm de hauteur, objet sur pied en bois tourné, page non paginée, vue 2/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE A-1477 (RES), communication soumise à condition.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-55008728, Selves, Henri (auteur, éditeur, imprimeur, fabricant), Globe terrestre, dressé pour l’usage des collèges, lithographies et limites coloriées, 15 cm de diamètre, 27 cm de hauteur, objet sur pied en bois tourné, page non paginée, vue 2/2, consultable en ligne sur Gallica, image reproduite d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, GE A-1477 (RES), communication soumise à condition.

Le matériel pédagogique de base est constitué de deux ou trois tableaux noirs, de cartes de géographie des départements, de la France, d’un globe terrestre, d’un nécessaire métrique, d’une collection de solides géométriques.

Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6531093, Foncin, Pierre (auteur), La Première Année de géographie, cartes, textes, devoirs, Paris : Armand Colin, 1875, in-4° , 40 p., figures et cartes en couleurs, page non paginée, vue 1/52, consultable en ligne sur Gallica, texte reproduit d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 4-G-292.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6531093, Foncin, Pierre (auteur), La Première Année de géographie, cartes, textes, devoirs, Paris : Armand Colin, 1875, in-4° , 40 p., figures et cartes en couleurs, page non paginée, vue 1/52, consultable en ligne sur Gallica, texte reproduit d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 4-G-292.

En outre, depuis 1865, l’école dispose d’une bibliothèque, qui compte alors environ cent cinquante ouvrages. Mais les prêts ne sont pas nombreux (on en dénombre seulement quatorze pour l’année 1920), ce qui peut s’expliquer par le travail effectué après l’école, qui laisse peu de temps libre.


Centre national du cinéma et de l'image animée (France), numéro d’inventaire CNC-AP-96-69, Radiguet, Honoré ; Massiot, Gaston (fabricants, distributeurs), projecteur de film 35 mm et plaques de verre, poste scolaire mixte Le Stator type 1920, notice descriptive consultable en ligne sur le site de la Cinémathèque française.
Centre national du cinéma et de l’image animée (France), numéro d’inventaire CNC-AP-96-69, Radiguet, Honoré ; Massiot, Gaston (fabricants, distributeurs), projecteur de film 35 mm et plaques de verre, poste scolaire mixte Le Stator type 1920, notice descriptive consultable en ligne sur le site de la Cinémathèque française.

Au fil des années, ces supports sont complétés. Mais, après l’invasion de 1940, le matériel pédagogique, l’appareil cinématographique, les meubles de la bibliothèque et tous ses livres, ainsi que le poêle, disparaissent. Tout est dans un premier temps réparé, et les objets remplacés, à l’exception de l’appareil cinématographique[1]. Ce qui enlève un moyen de réunir les habitants autour d’un film, à un moment où rares sont ceux qui peuvent se rendre en ville pour aller au cinéma.


[1] Archives départementales des Ardennes, 13R 1661 [série R = affaires militaires et organismes de temps de guerre depuis 1800, sous-série 13R = dommages de guerre 1939-1945].


Madame Marie-Madeleine Albertini, maîtresse de couture, photographie ancienne en noir et blanc (collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Marie-Hélène Beltrami née Albertini).
Madame Marie-Madeleine Albertini, maîtresse de couture, photographie ancienne en noir et blanc (collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Marie-Hélène Beltrami née Albertini).

En 1950, le conseil municipal propose comme maîtresse de couture madame Marie-Madeleine Albertini pour remplacer mademoiselle Jonnart dans cette tâche. En 1963, c’est madame Geneviève Fleury, la femme de l’instituteur Pierre Fleury, qui s’en occupe. Cet enseignement ne tarde pas à disparaître des programmes, remplacé par d’autres activités.


Si, au XVIIIe et au XIXe siècles, les changements de maîtres sont fréquents dans la commune, celle-ci connaît progressivement une plus grande stabilité : plusieurs enseignants du XXe siècle restent ainsi plus d’une décennie.


La première trace que l’on ait d’un logement fourni par la commune (qui n’en est probablement pas propriétaire) à son instituteur date de 1823, alors que celui-ci perçoit une rétribution de 40 francs[1].


[1] Archives départementales de la Marne, site de Reims, 7J 53 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963), articles 7J 53-56 = enseignement, cote 7J 53 = enseignement libre. – Brochures (1834-1895). – Généralités sur l’enseignement libre (1840-1850). – Généralités sur les constructions et l’entretien d’écoles libres (1850-1870). – Compte rendu pour les cérémonies du deuxième centenaire de la fondation des écoles chrétiennes des frères (1880). – Budgets et états d’écoles primaires catholiques du diocèse de Reims (1823). – Plaintes contre les maîtres d’école ; contentieux (1823-1832)].


Plan sommaire du nouveau bâtiment scolaire, daté du 25 juin 1949, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.
Plan sommaire du nouveau bâtiment scolaire, daté du 25 juin 1949, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.

En 1849, chaque commune se doit de fournir des locaux décents pour la tenue de la classe et pour l’habitation. A partir de la construction de la première école, puis de la création de l’école de filles, les enseignants sont respectivement logés dans le bâtiment scolaire.


Un rapport daté de 1920/1921 permet de connaître ce qu’est un « logement de fonction » dans une petite commune, quoique la situation varie d’une région à l’autre. A La Romagne, les deux logements sont composés de cinq pièces d’habitation dont quatre « à feu[1] », avec une cave, un puits pour l’eau, une petite remise et un jardin d’environ trois ares. La commune ne fournit ni l’éclairage ni le chauffage du logement.


[1] C’est-à-dire avec une cheminée.


Plan sommaire du rez-de-chaussée et du premier étage de l’ancien bâtiment scolaire, 1921, échelle au 1 : 100, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.
Plan sommaire du rez-de-chaussée et du premier étage de l’ancien bâtiment scolaire, 1921, échelle au 1 : 100, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.

Selon le plan établi, on peut remarquer que le logement de l’instituteur se trouve disposé sur deux niveaux. La cuisine et la salle à manger voisinent avec la classe, alors que les chambres se trouvent au premier étage à côté de la mairie, ce qui n’est ni pratique ni intime.


Plan de masse, esquisse pour la construction d’une mairie-école, échelle au 0,002 pm, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.
Plan de masse, esquisse pour la construction d’une mairie-école, échelle au 0,002 pm, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.

Lors de la reconstruction, un effort tout particulier est fait en ce qui concerne son confort, et le logement est d’un seul tenant. En février 1959, compte tenu de la famille nombreuse de l’institutrice, le conseil municipal décide d’aménager une chambre supplémentaire dans le grenier de l’école. Après la fermeture de l’école, ce logement est loué durant quelque temps.

Plan de l’étage de la nouvelle école, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), calque, avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.
Plan de l’étage de la nouvelle école, consultation des documents sur place à la mairie de La Romagne (Ardennes), calque, avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe.

La journée de classe se déroule jusqu’en 1882 en général de 8 h à 12 h et de 13 h à 17 h. Par la suite, les horaires comportent deux récréations ponctuées par la sonnerie de la cloche installée en 1886. La durée des vacances d’été varie entre le XIXe siècle et le suivant.

  • En 1800, elles durent du 5 août au 20 septembre.
  • En 1894, il y a six semaines de vacances en été.
  • En 1922, deux semaines sont ajoutées pour les vacances d’été.
  • En 1939, elles sont fixées du 15 juillet au 30 septembre.
  • En 1961, elles ont lieu du 28 juin au 16 septembre.

En dehors de celles-ci, le jeudi est le jour hebdomadaire sans classe jusqu’en 1972, moment où il est remplacé par le mercredi. Les élèves ont quelques jours de congés comme le Jour de l’an, les Jeudi, Vendredi et Samedi saints, les lundis de Pâques et de Pentecôte, ainsi que le jour de la fête du roi ou de l’empereur.


C’est en 1894 que les élèves bénéficient d’une semaine à Pâques, et en 1938 d’une semaine à la Noël, avant qu’un remaniement et la création de deux (puis trois) zones scolaires n’interviennent pour favoriser les développements touristiques.


Le repère religieux, bien qu’assez vivace chez de nombreuses personnes, s’efface dans la dénomination officielle, pour faire place aux vacances d’automne, de fin d’année, d’hiver, de printemps et d’été.


Jusqu’à l’application des lois de la Troisième République, le maître d’école, qui doit toujours donner des cours d’instruction religieuse, est aussi tenu de commencer et de terminer la journée de classe par une prière.


L’instruction civique et morale prend la place de l’instruction religieuse mais le jeudi, journée où les élèves vaquent, permet aux parents qui le souhaitent de faire donner celle-ci à leurs enfants. La laïcité à l’école offre ainsi aux élèves la liberté de croire ou de ne pas croire, tout en les préservant de tout prosélytisme idéologique, économique et religieux.