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Guerre mondiale (1914-1918) Militaires

Les natifs de La Romagne mobilisés en 1914-1918 (G-L)


Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6350372, Historique du 30e régiment de dragons : campagne 1914-1918, Nancy ; Paris ; Strasbourg : Berger-Levrault, [19..], 36 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-180401, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6350372, Historique du 30e régiment de dragons : campagne 1914-1918, Nancy ; Paris ; Strasbourg : Berger-Levrault, [19..], 36 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-180401, consultable en ligne sur Gallica.

Gingembre, Emile, boucher (« sait tuer »), classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 1825[1], né le 8 octobre 1889 à La Romagne, fils d’André Emile Gingembre et de Marie Aline Ronsin.

Emile Gingembre, mobilisé au 30e régiment de dragons, passe au 1er génie à Versailles le 7 janvier 1916 puis au 21e génie le 1er avril 1918. Il a été démobilisé le 27 juillet 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 221 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Grade de caporal-chef ou brigadier-chef.
Le grade de caporal-chef ou brigadier-chef a remplacé celui de caporal-fourrier.

Gosset, Emile Fernand, instituteur, classe de mobilisation 1898, n° matricule du recrutement 2135[1], né le 24 janvier 1879 à La Romagne, fils de Jean Nicolas Joseph Emile Gosset et d’Anne Philomène Trébuchet.

Grade de sergent-chef.
Le grade de sergent-chef a remplacé ceux de sergent-fourrier et de sergent-major.

Emile Fernand Gosset, en unité combattante du 5 août 1914 au 18 février 1918, a été promu caporal-fourrier le 26 juin 1915, sergent-fourrier le 26 janvier 1916, puis sergent-major le 27 juin 1916. Il a été affecté au 9e bataillon du 135e régiment d’infanterie le 14 février 1918 puis au 9ème bataillon du 43ème régiment d’infanterie. Son congé de démobilisation a eu lieu le 20 janvier 1919.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1156 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Le monument aux morts d'Aubérive honore le 103e régiment d'infanterie.
Le monument aux morts d’Aubérive honore le 103e régiment d’infanterie.

Hézette, Louis Julien, manœuvrier puis meuleur, classe de mobilisation 1898, n° matricule du recrutement 796[1], né le 20 mai 1881 à La Romagne, fils de Philomen Paulin Hezette et de Marie Catherine Léa Boudsocq.

Louis Julien Hézette est en unité combattante au 255e régiment, du 3 août 1914 au 13 avril 1916, puis du 9 août 1916 au 27 juillet 1918. Il est ensuite affecté au 103e régiment d’infanterie, où il se trouve du 9 septembre 1918 au 11 novembre. Il se rengage à la fin de la guerre.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 161 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 (avers).
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 (avers).

Lacour, Marcel Georges, ouvrier agricole, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 2184[1], décoré de la médaille de la victoire, de la médaille commémorative française de la Grande Guerre et de la médaille militaire (par décret du 9 juillet 1928), né le 6 novembre 1880 à La Romagne, fils d’Auguste Lacour et de Florestine Dela.

Barrette Dixmude de la médaille interalliée commémorative de la première guerre mondiale dite de la victoire.
Barrette Dixmude de la médaille interalliée commémorative de la première guerre mondiale dite de la victoire.

Marcel Georges Lacour, parti en 1901 dans le 16e régiment de dragons et envoyé dans la disponibilité le 22 septembre 1904, a rejoint par ordre de mobilisation générale la 6e légion de gendarmerie le 2 août 1914. Il s’y est rengagé après la première guerre mondiale. Il a été admis comme officier de carrière le 1er avril 1928.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1266 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

Barrette Dixmude de la médaille militaire.
Barrette Dixmude de la médaille militaire.

Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 (revers).
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 (revers).

Lallement, Elie Abel Félicien, ouvrier maréchal-ferrant, puis maréchal-forgeron, classe de mobilisation 1902, n° matricule du recrutement 2093[1], décoré de la médaille de la victoire et de la médaille commémorative de la Grande Guerre, né le 1er juin 1889 à La Romagne, fils d’Arsène Lallement et de Marie Clotilde Eugénie Cugnart.

Médaille interalliée commémorative de la première guerre mondiale dite de la victoire (revers).
Médaille interalliée commémorative de la première guerre mondiale dite de la victoire (revers).

Emile Abel Félicien Lallement, mobilisé au 3e régiment de cuirassiers, passe ensuite au 33e régiment d’artillerie (le 31 janvier 1916) puis au 49e régiment d’artillerie (le 8 décembre 1916). Du 25 décembre 1916 au 27 mai 1917, il est dirigé sur l’armée d’Orient, non combattante. Il passe au 115e régiment d’artillerie lourde avant d’être réaffecté au 49e (le 27 mai 1917), puis au 33e régiment d’artillerie (le 23 février 1918). Il est démobilisé le 13 février 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 224 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


La croix de guerre de 1914-1918 avec étoile de bronze correspond à une citation à l'ordre du régiment (ou de la brigade).
La croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze correspond à une citation à l’ordre du régiment (ou de la brigade).

Lallement, Victor Elie, maréchal-ferrant, conducteur d’automobiles, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 193[1], décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze, né le 25 février 1886 à La Romagne, fils d’Arsène Lallement et de Marie Clotilde Eugénie Cugnart.

Barrette Dixmude de la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze.
Barrette Dixmude de la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze.

Victor Elie Lallement est cité à l’ordre du 155e régiment d’infanterie du 28 novembre 1918 : « soldat brave et dévoué, a toujours donné entièrement satisfaction dans l’accomplissement de ses fonctions et principalement pendant les combats offensifs d’août et septembre 1918 ».


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 200 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6336275, Labrousse-Fonbelle, Louis-Jean-François, Le 61e Régiment d'artillerie de campagne : du 1er août 1914 au 23 juillet 1919, Nancy : Berger-Levrault ; Metz : T. Schneider, 1920, 64 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-181980, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6336275, Labrousse-Fonbelle, Louis-Jean-François, Le 61e Régiment d’artillerie de campagne : du 1er août 1914 au 23 juillet 1919, Nancy : Berger-Levrault ; Metz : T. Schneider, 1920, 64 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-181980, consultable en ligne sur Gallica.

Lambert, Auguste Julien, ouvrier agricole puis poseur au service des voies, classe de mobilisation 1902, carte du combattant n° 7734, n° matricule du recrutement 1351[1], né le 25 juin 1893 à La Romagne, fils de Jules Emile Lambert et de Marie Léontine Fétrot.

Auguste Julien Lambert a été incorporé au 61e régiment d’artillerie de campagne puis au 13e régiment d’artillerie de campagne le 1e juillet 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 270 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

Le Bleuet de France est une œuvre caritative intégrée à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre. La fleur des champs bien connue des ouvriers agricoles est aujourd'hui un symbole du souvenir.
Le Bleuet de France est une œuvre caritative intégrée à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. La fleur des champs bien connue des ouvriers agricoles est aujourd’hui un symbole du souvenir.

Plus de cent ans après, les entonnoirs résultant d'explosions de mines sont toujours visibles aux Éparges.
Plus de cent ans après, les entonnoirs résultant d’explosions de mines sont toujours visibles aux Éparges.

Lambert, Auguste Ulysse, domestique de culture, puis jardinier, classe de mobilisation 1904, n° matricule du recrutement 162[1], carte du combattant délivrée le 28 février 1930, né le 10 avril 1890 à La Romagne, fils de Jules Emile Lambert et de Marie Léontine Fétrot.

Auguste Ulysse Lambert, mobilisé au 132e d’infanterie, est fait prisonnier aux Éparges le 8 mai 1915. Il est évacué par le centre de rapatriement de Nancy et arrive au dépôt transition isolé de la 6e région le 16 décembre 1918, selon un avis du 132e régiment d’infanterie du 14 janvier 1919. Son congé de démobilisation débute le 17 juillet 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 234 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Lange, Pierre Arthur, cultivateur, classe de mobilisation 1887, n° de matricule du recrutement 123[1], né le 29 juillet 1867 à La Romagne, fils d’Auguste Lange et d’Aglaé Eliacime Larmigny.

Cet insigne du Bleuet de France rappelle l’uniforme bleu horizon des jeunes recrues.
Cet insigne du Bleuet de France rappelle l’uniforme bleu horizon des jeunes recrues.

Pierre Arthur Lange, parti le 10 novembre 1888 au 37e régiment d’infanterie, caporal maître-armurier le 25 septembre 1890, rappelé par ordre du 1e août 1914, puis libéré le 2 septembre 1914, est resté en pays envahi pendant toute la durée de l’occupation allemande.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R1128 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Cette émission philatélique commémore le centenaire de la mobilisation générale.
Cette émission philatélique commémore le centenaire de la mobilisation générale du 2 août 1914.

Larchet, Alfred Zéphirin, manœuvrier, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 632[1], décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre avec palme, né le 29 avril 1882 à La Romagne, fils de Léon Ponce Larchet et de Désirée Lebrun.

Cette enveloppe premier jour a été émise à l'occasion du cinquantenaire de la croix de guerre 1914-1918.
Cette enveloppe a été émise pour le cinquantenaire 1915-1965 de la croix de guerre 1914-1918.

Alfred Zéphirin Larchet a été cité à l’ordre du régiment par décision 1218 du grand quartier général le 31 juillet 1915 : « A eu les pieds gelés à la suite d’un séjour prolongé dans les tranchées. Il a été amputé du pied gauche et a subi la désarticulation du gros orteil droit. S’est toujours bien conduit, très bon soldat sous tous les rapports ». Il a fait une campagne contre l’Allemagne du 12 août 1914 au 29 avril 1916.

Médaille militaire (revers).

[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 169 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Les Éditions Terres Ardennaises et le Geschichtsverein des Kreises Euskirchen e.V. ont publié ce livre sur l'occupation allemande dans les Ardennes en 1914-1918.
Terres Ardennaises et le Geschichtsverein des Kreises Euskirchen e.V. ont publié ce livre sur l’occupation allemande dans les Ardennes pendant la première guerre mondiale.

Ledouble, Jean Baptiste Jules, sans profession, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 2256[1], né le 31 août 1892 à La Romagne, fils de Jean Baptiste Ovide Ledouble et de Marie Catherine Brodier.

Jean Baptiste Jules Ledouble est exempté de service militaire. Il est pris dans les lignes allemandes le 28 août 1914 et sera délivré de l’occupation le 6 novembre 1918.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 259 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Une croix de guerre pour citation à l'ordre du corps d'armée se distingue par une étoile vermeil.
Une croix de guerre pour citation à l’ordre du corps d’armée se distingue par une étoile vermeil.

Legros, Victor Auguste, boulanger, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 112[1], décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze, né le 1er novembre 1883 à La Romagne, fils de Charles Adolphe Auguste Legros et de Maria Devie.

Victor Auguste Legros a rejoint la 3e section de COA[2] le 15 décembre 1915. Il est affecté au 5e régiment d’infanterie le 23 avril 1916, est incorporé au 35e régiment d’infanterie le 25 septembre 1916, au 242e régiment d’infanterie le 15 décembre 1916, puis au 372e régiment d’infanterie le 30 septembre 1917. Il a fait une campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 27 mars 1919. Il est cité à l’ordre du régiment n° 484 du 21 juin 1918 : « Très bon sous-officier au cours de l’attaque du 10 juin 1918, a fait preuve de la plus belle endurance et d’une énergie remarquable ». Son congé de démobilisation date du 27 mars 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 177 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

[2] Commis et ouvriers militaires d’administration.


Le Kronprinz (prince héritier) a dirigé l'occupation des Ardennes en 1914-1918 depuis son quartier général à Charleville.
Le Kronprinz (prince héritier) a dirigé l’occupation des Ardennes en 1914-1918 depuis son quartier général à Charleville.

Lelong, Jules Alcide, cultivateur, classe de mobilisation 1889, n° matricule du recrutement 1502[1], né le 16 octobre 1869 à La Romagne, fils de Jean Baptiste Joseph Lelong et de Zélie Canneaux.

Jules Alcide Lelong, mobilisé, est dégagé de ses obligations militaires le 2 septembre et pris dans les lignes allemandes à La Romagne le 9 septembre 1914. Il a participé à une campagne contre l’Allemagne du 1e août au 2 septembre 1914.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1151 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

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Guerre mondiale (1914-1918) Militaires

Les natifs de La Romagne mobilisés en 1914-1918 (M-Z)


Affiche de la Compagnie des chemins de fer de l'Est pour les Ardennes françaises.
Affiche de la Compagnie des chemins de fer de l’Est pour les Ardennes françaises.

Macquin, Brice Adolphe, menuisier puis épicier, classe de mobilisation 1900, n° matricule du recrutement 1013[1], né le 8 mai 1884 à La Romagne, fils de François Aristide Macquin et de Marie Sidonie Brodier.

Brice Adolphe Macquin a été maintenu à son emploi de temps de paix au titre des sections de chemins de fer de l’Est. Il a fait une campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 20 mars 1919. Il n’a pas sollicité la carte de combattant.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 185 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Le 16e régiment de dragons a occupé la caserne Jeanne-d'Arc à Reims jusqu'en 1914.
Le 16e régiment de dragons a occupé la caserne Jeanne-d’Arc à Reims jusqu’en 1914.

Macquin, Joseph Emile, cultivateur, classe de mobilisation 1906, n° matricule du recrutement 157[1], né le 27 mars 1890 à La Romagne, fils de François Aristide Macquin et Marie Sidonie Brodier.

Joseph Emile Macquin est au 16e régiment de dragons puis au 9e de dragons, avant de rejoindre le 1er groupe de remonte. Il est touché à la joue gauche et au thorax par éclats d’obus le 9 janvier 1918 : « Grenadier d’élite, blessé à son poste qu’il a occupé avec beaucoup de décision et courage sous un bombardement très violent (certificat n°21/4 par ordre du régiment n°27 au 1er février 1918) ». Il a fait une campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 29 mai 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 234 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Portrait en uniforme de Paul Eugène Macquin, parti le 12 novembre 1895 au 161e régiment d'artillerie (collection privée, avec l'aimable autorisation de monsieur Raphaël Lacaille).
Portrait de Paul Eugène Macquin, parti le 12 novembre 1895 au 161e régiment d’artillerie (collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Raphaël Lacaille).

Macquin, Paul Eugène, vannier, classe de mobilisation 1891, n° matricule du recrutement 1882[1], né le 1er mars 1874 à La Romagne, fils d’Antoine Jude Macquin et de Marie Elvire Devie.

Paul Eugène Macquin est mobilisé au 46e régiment territorial d’infanterie. Il effectue une campagne contre l’Allemagne du 1er août 1914 au 22 novembre 1914. Il est libéré des obligations militaires comme père de six enfants. Il sera rappelé le 5 mars 1915 au 46e régiment d’infanterie territoriale mais sera renvoyé dans ses foyers à la même date.

Le monument aux Morts des 132e, 332e et 46e d’infanterie a été transféré en 1933 place-Léon Bourgeois.
Le monument aux Morts des 132e, 332e et 46e d’infanterie a été transféré en 1933 place Léon-Bourgeois à Reims.

[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1201 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Pendant la première guerre mondiale, le cheval ardennais est très sollicité pour tirer les chariots d'artillerie (photographie d'illustration).
Pendant la première guerre mondiale, le cheval ardennais est très sollicité pour tirer les chariots d’artillerie (photographie d’illustration).

Marandel, Célestin Alfred, maréchal-ferrant, classe de mobilisation 1890, n° matricule du recrutement 403[1], né le 28 octobre 1870, fils de Jean Louis Marandel et de Marie Ernestine Millet.

Célestin Alfred Marandel est convoqué dès la mobilisation à la commission de réquisition des chevaux et voitures du camp de Châlons, puis libéré le 12 août 1914. Il reste ensuite en pays envahi pendant toute l’occupation allemande.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1159 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Grade de caporal ou brigadier.
Grade de caporal ou brigadier.

Marandel, Ernest Florentin, classe de mobilisation 1894, boulanger (« sait cuire »), n° matricule du recrutement n° 1896[1], né le 4 janvier 1874 à La Romagne, fils de Jean Louis Marandel et de Marie Ernestine Millet.

Ernest Florentin Marandel, caporal depuis le 1e décembre 1897, est mobilisé à la 6e section de COA[2], passe ensuite à la 1ère section de COA le 1er février 1916, puis à la 17ème section de COA le 16 mars 1917. Il effectue une campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 10 janvier 1919.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1201 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

[2] Commis et ouvriers militaires d’administration.


Affiche de la Compagnie des chemins de fer de l'Est pour la destination de Charleville.
Affiche de la Compagnie des chemins de fer de l’Est pour la destination de Charleville.

Mauroy, Frédéric Henri, manœuvrier, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 239[1], né le 31 octobre 1887 à La Romagne, fils de Louis Alfred Mauroy et de Marie Léonie Devie.

Frédéric Henri Mauroy est maintenu dans son emploi de temps de paix au titre des sections des chemins de fer de campagne du 2 août 1914 au 23 octobre 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 207 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


L'Agence internationale des prisonniers de guerre est un service du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) fondé en 1914.
L’Agence internationale des prisonniers de guerre est un service du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) fondé en 1914.

Mauroy, Henri Alphonse, menuisier en voitures puis charron carrossier, industriel, permis de conduire 8178 (toutes voitures) classe de mobilisation 1900, n° matricule du recrutement 1001[1], né le 28 juin 1884 à La Romagne, fils de Napoléon Mauroy et d’Irma Varlet. 

Henri Alphonse Mauroy est mobilisé au 5e régiment d’artillerie à pied. Il est fait prisonnier à Givet[2] le 26 août 1914 et passe sa captivité à Konigsbrück. Il est rapatrié le 28 décembre 1918 puis rejoint le 5e régiment d’artillerie en janvier 1919. Il a fait une campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 18 mars 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 185 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne. Voir aussi les archives départementales des Ardennes, 3R2 160 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 3R = anciens combattants et victimes de guerre].

[2] Le dossier d’ancien combattant dit « à Longwy ».


Un entonnoir (ici sur la crête des Éparges) est une cavité artificielle creusée par des mines ou des obus.
Un entonnoir (ici sur la crête des Éparges) est une cavité artificielle creusée par des mines ou des obus.

Mauroy, Louis Emile, couvreur puis plombier, conducteur d’automobiles, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 356[1], né le 9 mai 1881 à La Romagne, fils de Napoléon Mauroy et d’Irma Varlet.

Louis Emile Mauroy est mobilisé au 132e Régiment d’infanterie. Caporal le 24 mars 1915, il est détaché à la maison Barthe à Toulouse le 10 mars 1916. Il passe au 23e régiment d’artillerie le 1er juillet 1917. Il est détaché une seconde fois le 25 février 1918 dans une fabrique de Pont-de-Claix (Isère). Il passe le 28 février au 147e régiment d’infanterie. Il, est blessé aux Éparges le 5 avril 1915 par balle au coude gauche. Son congé de démobilisation date du 2 mars 1919.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1272 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6347738, Historique du 37e régiment territorial d'infanterie pendant la guerre 1914-1918, Nancy ; Paris ; Strasbourg : Berger-Levrault, [19..], 18 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-179772, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6347738, Historique du 37e régiment territorial d’infanterie pendant la guerre 1914-1918, Nancy ; Paris ; Strasbourg : Berger-Levrault, [19..], 18 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-179772, consultable en ligne sur Gallica.

Mauroy, Louis Paul, garçon charcutier, classe de mobilisation 1896, n° matricule du recrutement 392[1], décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze, né le 13 juillet 1876 à La Romagne, fils de Pierre Evangéliste Mauroy et de Marie Léa Bolle.

Commémoration philatélique du centenaire de la croix de guerre.
Commémoration philatélique du centenaire de la croix de guerre 1914-1918.

Louis Paul Mauroy est mobilisé au 37e territorial d’infanterie. Ensuite, il passe au 204e régiment d’infanterie le 28 janvier 1915, puis au 27e régiment d’infanterie territoriale le 17 juin 1917. Il a été blessé le 14 juin 1915 à Notre-Dame-de-Lorette (plaies par éclats d’obus). Il a été cité à l’ordre du régiment n° 131 en date du 21 octobre 1917. Son congé de démobilisation date du 27 janvier 1919.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1220 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6347911, Historique du 6e escadron du train des équipages militaires. Campagne 1914-1918, Châlons-sur-Marne : Impr. A. Robat, 1922, 24 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-181186, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6347911, Historique du 6e escadron du train des équipages militaires. Campagne 1914-1918, Châlons-sur-Marne : Impr. A. Robat, 1922, 24 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2012-181186, consultable en ligne sur Gallica.

Mauroy Paulin Pierre, charpentier, classe de mobilisation 1898, n° matricule du recrutement 2190[1], né le 19 avril 1878 à la Romagne, fils de Pierre Evangéliste Mauroy et de Marie Léa Bolle.

La garde mobile de la Marne est l'ancêtre de l'infanterie territoriale développée pendant la première guerre mondiale.
La garde nationale mobile est l’ancêtre de l’infanterie territoriale développée pendant la première guerre mondiale.

Paulin Pierre Mauroy rejoint tout d’abord le 6e escadron du train, puis est détaché auprès de la maison A. Masson : matériel de guerre du génie, rue Preuilly à Auxerre. II passe au 46e régiment d’infanterie le 1er juillet 1917. Il est en congé de démobilisation le 27 février 1919. Il a effectué une campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 1er décembre 1915.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1 R 1246 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6216971, 9e Régiment du génie : historique de la compagnie 6/1 pendant la guerre 1914-1918, Nancy ; Paris ; Strasbourg : Imprimerie Berger-Levrault, [19..], 16 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2011-320394, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6216971, 9e Régiment du génie : historique de la compagnie 6/1 pendant la guerre 1914-1918, Nancy ; Paris ; Strasbourg : Imprimerie Berger-Levrault, [19..], 16 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2011-320394, consultable en ligne sur Gallica.

Millet, Irénée Alfred, ouvrier agricole, classe de mobilisation 1890, n° matricule du recrutement 400[1], né le 21 avril 1870, fils de François Xavier Millet et d’Elisabeth Esther Deville.

Irénée Alfred Millet a été mobilisé, alors que son pays était envahi. Il rejoint le 9e régiment de génie le 7 septembre 1914. Il est renvoyé dans ses foyers en décembre 1914, mais est rappelé toujours au 9e régiment du génie à partir d’avril 1915. Il passe ensuite au 1er puis au 5e avant d’être affecté au 37e régiment d’infanterie en novembre 1917, pour être ensuite détaché agricole compagnie B à la préfecture de Troyes (Aube). Il est renvoyé dans ses foyers le 1er décembre 1918. Il a effectué des campagnes contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 12 décembre 1914 puis du 1er Avril au 26 août 1917.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1159 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6253889, 6e Groupe d'artillerie à pied d'Afrique : historique du corps pendant la campagne contre l'Allemagne 1914-1919, Alger : impr de Imbert, [19..], 76 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2011-320980, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6253889, 6e Groupe d’artillerie à pied d’Afrique : historique du corps pendant la campagne contre l’Allemagne 1914-1919, Alger : impr de Imbert, [19..], 76 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2011-320980, consultable en ligne sur Gallica.

Millet, Edmond Abel, ouvrier agricole, classe de mobilisation 1895, n° matricule du recrutement 736[1], né le 27 février 1877 à La Romagne, fils de François Xavier Millet et d’Elisabeth Esther Deville.

Edmond Abel Millet a d’abord été mobilisé au 5e régiment d’artillerie à pied. Il passe ensuite au 6e groupe d’artillerie à pied d’Afrique puis au 10e régiment d’artillerie à pied. Son congé de démobilisation commence le 31 janvier 1919.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1232 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Le lundi 21 février 1916 à 7 h 15, un déluge de feu s'abat sur Verdun.
Le lundi 21 février 1916 à 7 h 15, un déluge de feu s’abat sur Verdun.

Noël, Jean-Baptiste Hubert, ouvrier agricole puis mécanicien sur locomotive, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 127[1], décoré de la croix de guerre, carte du combattant n° 11388 délivrée le 28 mars 1935, né le 7 juin 1885 à La Romagne, fils de Pierre Emile Noël et de Clémence Mauroy.

Le fort de Vaux est aujourd'hui un lieu mémoriel (jeton frappé par la Monnaie de Paris).
Le fort de Vaux est aujourd’hui un lieu mémoriel (jeton frappé par la Monnaie de Paris).

Jean Baptiste Hubert Noël est mobilisé au 19e régiment de chasseurs (le 3 août 1914). Ensuite, il passe au 10e régiment de chasseurs (le 17 février 1915), au 4e régiment des chasseurs d’Afrique (le 31 juillet 1915), au 97e régiment d’infanterie (le 7 septembre 1915), au 152e régiment d’infanterie (le 9 novembre 1916), et enfin au 68e régiment d’artillerie (le 18 septembre 1917). Il est cité à l’ordre du 152e régiment d’infanterie n° 100 en date du 14 juin 1917 : « Fusilier mitrailleur d’un courage et d’un sang-froid au-dessus de tout éloge. S’est distingué d’une façon toute particulière le 28 mai 1917 pendant l’attaque et au moment de la contre-attaque ». Il a été blessé par éclats d’obus à Vaux (Meuse).


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 193 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

Barrette Dixmude de la croix de guerre 1914-1918.
Barrette Dixmude de la croix de guerre 1914-1918.

Carte illustrée allemande de 1914-1918 par Wilhelm-Rögge (1870-1946).
Carte postale allemande du dessinateur de presse Wilhelm-Rögge (1870-1946).

Pagnié, Antoine Elie, cultivateur, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 192[1], né le 16 février 1888 à La Romagne, fils de Jules Pagnié et de Marie Adeline Alixe Noiret.

Antoine Elie Pagnié été convoqué à la mobilisation générale puis renvoyé dans ses foyers le 18 août 1914. Rappelé le 7 novembre 1914, il n’a pas rejoint son régiment : il est présumé être resté en pays envahi, pris dans les lignes allemandes à La Romagne le 28 août 1914 (selon l’avis de la gendarmerie de Chaumont-Porcien en date du 1er mai 1919).


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 215 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Archives municipales de Toulouse, 16Fi22/63, vue intérieure du bâtiment de l'usine de produits explosifs, dite la Poudrerie nationale, photographie consultable en ligne.
Archives municipales de Toulouse, 16Fi22/63, vue intérieure du bâtiment de l’usine de produits explosifs, dite la Poudrerie nationale, ouvrières en habit de travail blanc avec coiffe, photographie numérisée consultable en ligne.

Pagnié, Frédéric Lucien, cultivateur puis propriétaire éleveur, classe de mobilisation 1897, n° matricule du recrutement 315[1], né le 24 septembre 1885 à La Romagne, fils de Jules Pagnié et de Marie Adeline Noiret.

Frédéric Lucien Pagnié est mobilisé au régiment d’infanterie de Toulouse (ville dans laquelle il réside alors). Il est ensuite au 57e régiment d’artillerie, puis détaché à la poudrerie de Toulouse avant d’être au 14e régiment d’infanterie (le 1er juillet 1917). Il est démobilisé le 4 avril 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 193 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6216904, Historique du 14e régiment d'infanterie, Toulouse : Imprimerie et librairie Edouard Privat, 1920, 110 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2011-324147, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6216904, Historique du 14e régiment d’infanterie, Toulouse : Imprimerie et librairie Edouard Privat, 1920, 110 p., texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2011-324147, consultable en ligne sur Gallica.

La Fondation des aveugles de guerre redonne l'espoir aux victimes de confits qui ont perdu la vue.
La Fondation des aveugles de guerre redonne l’espoir aux victimes de confits qui ont perdu la vue.

Petitti, François Désiré, patron boulanger, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 2288[1], né le 18 septembre 1884 à La Romagne, fils de Bernard Petitti et de Marie Angèle Dupont.

François Désiré Petitti, borgne de l’œil droit, est tout d’abord exempté par la commission de réforme mais, le 26 mai 1917, il doit rejoindre la 22e section COA[2]. Il est placé ensuite en sursis du 15 janvier au 30 juin 1918. Mais ce sursis est annulé et il rentre au corps le 13 avril 1918. Il est démobilisé en mars 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 186 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

[2] Commis et ouvriers militaires d’administration.


Médaille des 46e, 132e et 332e régiments d'infanterie.
Médaille des 46e, 132e et 332e régiments d’infanterie.

Roncin, Calixte Sulpice, maréchal-ferrant, classe de mobilisation 1894, n° matricule du recrutement 1887[1], né le 2 novembre 1874, fils de Chrysostome Sulpice Roncin et de Stéphanie Fressencourt.

Calixte Sulpice Roncin, mobilisé au 46e territorial d’infanterie, est libéré le 20 août 1914. Il a effectué une campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 20 août 1914. Il est décédé le 15 août 1917 à Labry (Meurthe et Moselle).


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 1R 1201 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Croix de guerre 1914-1918 (revers).
Croix de guerre 1914-1918 (revers).

Sinet, Jules, ouvrier agricole, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 17[1], décoré de la croix de guerre avec une citation à l’ordre du régiment, carte du combattant n° 10158, né le 24 mai 1879 à La Romagne, fils de Paulin Sinet et de Marie Olive Lelong.

Chemin de fer industriel de la plaine Saint-Denis et d'Aubervilliers.
Chemin de fer industriel de la plaine Saint-Denis et d’Aubervilliers.

Jules Sinet est mis en sursis d’appel (prolongé jusqu’au 31 janvier 1917) au titre de la société anonyme du chemin de fer industriel de la plaine Saint-Denis et d’Aubervilliers. Il est ensuite détaché au 19e régiment de chasseurs à cheval, puis au 72e régiment d’infanterie comme éclaireur monté. Il est démobilisé le 30 janvier 1919. Il a obtenu une citation : « A, sous un bombardement d’une extrême violence, assuré la liaison avec un bataillon engagé dans des circonstances particulièrement difficiles ».


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 149 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.


Le Souvenir français est une association créée en 1887 qui entretient la mémoire des soldats morts pour la France.
Le Souvenir français entretient la mémoire des soldats morts pour la France.

Vuilmet, Lucien Hubert, vannier, classe de mobilisation non indiquée, n° matricule du recrutement 1009[1], né le 18 mai 1884 à La Romagne, fils de Pierre Marcellin Vuilmet et d’Appolline Adoxie Noël.

Lucien Hubert Vuilmet a été maintenu dans son emploi de temps de paix au titre des sections des chemins de fer de l’Est. Il a effectué une campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 20 mars 1919.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1R 185 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 1R = préparation militaire et recrutement de l’armée, mobilisation, recensement des classes], registre matricule consultable en ligne.

Catégories
Guerre mondiale (1914-1918) Militaires

La Grande Guerre (1914-1918) à La Romagne


Le samedi 1er août 1914, à 16 heures, la guerre est déclarée. Le lendemain, tous les hommes de La Romagne en âge de l’être sont mobilisés et doivent rejoindre leurs régiments. Pour beaucoup d’entre eux, c’est le 332e régiment d’infanterie de Reims. Certains de ces mobilisés (principalement ceux qui sont cheminots à la Compagnie des chemins de fer de l’Est) se voient confirmés dans leur activité de temps de paix puisqu’ils sont affectés à l’acheminement des troupes et à l’entretien des voies ferrées de la zone des combats. Quant aux mobilisés les plus âgés, ce sont des territoriaux ; ils gardent les ponts, les gares.

Médaille de la Compagnie des chemins de fer de l’Est par Jean Vernon, 41 mm, avers (femme aux seins nus assise sur une locomotive, jetant des grains de la main gauche et tenant une corne d’abondance de la main droite).

L’entrée en guerre se fait au moment des moissons, ce qui inquiète la population du village, essentiellement paysanne. Dans son manifeste, le gouvernement français demande « de faire la moisson et de se mettre à la culture » mais on peut imaginer les difficultés que cela représente avec le bouleversement des cultures, du fait de l’absence d’une grande partie de la main-d’œuvre masculine. Désormais, les travaux agricoles vont être confiés aux femmes ou aux hommes non mobilisables (donc âgés de plus de 48 ans).

Dès le lendemain (2 août), des trains de troupes et de matériel passent en gare de Liart en direction de la frontière. En même temps, les chevaux sont réquisitionnés pour l’armée française, mais lorsque les Allemands envahissent la région rethéloise, ces derniers procèdent à de nouveaux prélèvements parmi les chevaux qui restaient.


Le blason communal de Givet est coupé au premier de gueules au sautoir d'or, au fusil du même brochant en pal, la gâchette à dextre, au deuxième d'azur à trois tours d'or, maçonnées de sable, ajourées du champ, celle du milieu ouverte d'argent, celles des flancs ouvertes du champ, rangées et posées sur une terrasse de sinople.
Le blason communal de Givet est coupé au premier de gueules au sautoir d’or, au fusil du même brochant en pal, la gâchette à dextre, au deuxième d’azur à trois tours d’or, maçonnées de sable, ajourées du champ, celle du milieu ouverte d’argent, celles des flancs ouvertes du champ, rangées et posées sur une terrasse de sinople.

Très rapidement la Belgique (quoique neutre) est envahie. Des combats sont livrés et c’est aux environs du fort de Charlemont (près de la frontière belge), à Givet ( dans les Ardennes), qu’Henri Alphonse Mauroy est fait prisonnier avant d’être envoyé en captivité à Königsbrück (Saxe) en Allemagne. Il ne sera rapatrié qu’en décembre 1918. Le récit des combats, fait par une population belge qui fuit les troupes allemandes, sème l’affolement parmi les habitants des villages ardennais qui avaient déjà subi l’invasion de 1870. C’est ainsi que le village de Fraillicourt voit arriver une masse de réfugiés dans le courant du mois d’août 1914.

Blason communal de Königsbrück.

L’étude de la cartographie en ce début de guerre renseigne sur la position des troupes françaises et allemandes. On peut noter que, du côté français, le 274e régiment d’infanterie se trouve, à la date du 13 août 1914, entre Novion-Porcien et Faissault, que le 239e est dans le secteur de Signy-l’Abbaye et Poix-Terron. Les troupes allemandes sont à Signy- l’Abbaye le 28 août et vont englober dans les jours suivants tout le secteur qui s’étend de Signy à Novion en passant par La Romagne, Ecly, etc.

Alors que la bataille entre Signy et Rethel est proche, le curé Aubenton de Fraillicourt voit arriver vers 8 heures du soir le doyen de Chaumont et le curé de La Romagne. Quelque temps après, ils décident (comme le calme est un peu rétabli) de rentrer dans leur village respectif. Ce ne sont pas les seuls à avoir été troublés en cette journée puisque, dans le même temps, « La Romagne » s’en va à Wadimont tandis que des personnes de la rue Gibourdelle (Rocquigny) vont coucher à la Hardoye. D’autres, très nombreuses, partent de Chaumont[1].

La population est terrorisée et ne sait quel parti prendre. Dès que cette première effervescence est passée, les uns et les autres regagnent leur village[2] où ils découvrent des réfugiés du Nord ou de l’Aisne. Un couple originaire d’Aguilcourt (Aisne) passe ainsi toute la durée de la guerre à La Romagne. Les registres de l’état civil témoignent de cette présence par l’inscription d’une naissance.

Durant toute la période de la guerre, le curé reste dans sa paroisse et peut apporter du réconfort à ses paroissiens. Il ne connait pas le sort peu enviable qui est celui du curé de Rocquigny[3]. Arrêté en 1915, puis retenu d’abord à Hirson il est envoyé dans un camp de prisonniers en Westphalie[4].

Blason régional de la Westphalie (Allemagne)
Blason régional de la Westphalie (Allemagne).

[1] Lefebvre, Marie, « Journal d’une jeune fille de Rocquigny pendant la première guerre mondiale », in Terres ardennaises, Charleville-Mézières : Fédération des œuvres laïques, 1982- , n° 64, octobre 1998, p. 6 et suivantes.

[2] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 25J 6 [série J = documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 25J = fonds du grand séminaire de Reims (an XII-1945)].

[3] Archives départementales des Ardennes, 1J 534, Miette-Mermoz, Roland, A travers 3 guerres ou les souvenirs d’un Ardennais [série J = archives d’origine privée (entrées par voie d’achat, don, legs ou dépôt), sous-série 1J = pièces isolées et petits fonds d’origine privée].

[4] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 25J 6 [série J = documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 25J = fonds du grand séminaire de Reims (an XII-1945)].


Le 27 août, les tunnels des environs sautent, tandis que la ville de Rethel est incendiée le 1er septembre 1914.  Dès le 30 août 1914, le village est traversé par des troupes allemandes (une compagnie cycliste) qui ne s’arrêtent pas. Ce ne sera pas la seule fois. Le dernier jour du mois, le département tout entier est placé dans la « zone des armées » et, à ce titre, des laissez-passer sont désormais nécessaires pour les déplacements dans toutes les Ardennes. L’isolement va se poursuivre avec l’installation de troupes allemandes dans les villages et leur mainmise sur la vie des habitants.

La ville de Rethel, détruite par un incendie le 1er septembre 1914, est toujours en ruines en 1922.

La Romagne reçoit des ordres allemands de Liart, Signy-l’Abbaye et Rethel, puis est rattaché à la Kommandantur de Chaumont-Porcien (ou Kommandantur d’étapes, comme dans tous les chefs-lieux de canton) qui est installée à partir du 19 octobre1914 dans les locaux de la mairie, avant d’être transférée à Rocquigny[1] à partir de décembre 1915 (ou Kommandantur de rattachement, qui contrôle plusieurs villages).

Les réquisitions commencent et sont de plus en plus fortes. Tout est saisi : chevaux, vaches, moutons, porcs, blé, avoine, œufs, lait et même les groseilles qui doivent être ramassées et apportées[2]. Toutes les cultures doivent être obligatoirement déclarées ainsi que les surfaces cultivées et c’est une véritable occupation agraire qui se met en place avec une politique agricole dictée par l’occupant. Durant toute la guerre, le canton de Chaumont-Porcien est occupé intégralement.

Il faut rappeler que le département des Ardennes est le seul en France à être occupé en totalité par les Allemands. De ce fait, tout ce qui y est produit est razzié, réquisitionné en quantité fixée à l’avance et une administration allemande (Etappen-Inspektion) organise tout au long de ces quatre années la production au profit de l’occupant[3]. Ce dernier ira jusqu’à emmener toutes les vaches laitières restant dans les villages.

Ces réquisitions posent le problème de la nourriture des habitants et de leur ravitaillement car les produits de première nécessité manquent. Le conseil municipal décide de participer à « un syndicat intercommunal » formé entre les communes des Ardennes qui adhèrent aux statuts du « Syndicat ardennais de ravitaillement pour la région de Rethel » et fixe la première année la part contributive à 30 francs par habitant, part qui augmentera régulièrement tout au long des hostilités pour atteindre dans les derniers mois de la guerre le montant de 100 f.

Maquette du billet de 100 francs créé le 2 janvier 1908 par Luc-Olivier Merson (peintre), Romagnol (gravure) ; Frédéric Florian (filigrane).
Maquette du billet de 100 francs créé le 2 janvier 1908 par Luc-Olivier Merson (peintre), Romagnol (gravure), Frédéric Florian (filigrane).

[1] La Revue rémo-ardennaise : paraissant le 25 de chaque mois. Reims : [s.n.], 1915-1919, n° 1 (25 août 1915) – n° 40 (25 mars 1919), n° 19, 25 février 1917, p. 302, à propos de Rocquigny : « Le presbytère a été pillé à peu près complètement. Le tribunal et un ‘casino’ y sont établis ». Le périodique donne régulièrement des « nouvelles du clergé en pays envahi ».

[2] Archives de la Marne, centre de Reims, 25J 6 [série J = documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 25J = fonds du grand séminaire de Reims (an XII-1945)].

[3] BDIC [Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, établissement désormais nommé La contemporaine], dossier Bx.009, Ardennes : réponses au questionnaire sur le territoire occupé par les armées allemandes. [Enquête du 24 mai 1920 au 10 juin 1920, 122 pièces]. Cote du carton à indiquer : F° Ä 1126 / 5. Voir la description du fonds par Battaglia, Aldo, La Guerre dans le ressort de l’Académie de Lille. 1914-1920, Nanterre : Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, août 2002, 115 p., p.59, consultable en ligne.


Les Allemands s’installent dans la commune en mars 1915, sans escarmouches ni combats, et sans qu’il n’y ait tout au long de cette occupation des actes de barbarie ou de sauvagerie. Si les troupes ennemies font preuve de suffisance, on ne signale que deux comportements inadmissibles : l’un, d’un officier allemand (pris d’ébriété) qui rudoie et menace un vieillard romanais ; l’autre, consistant en une gifle donnée par un soldat à un gamin.

Néanmoins, les contraintes sont nombreuses pour la population : entre août et octobre 1915, les habitants des lieux isolés du village proprement dit (hameaux du « Bois Diot », de la « Cour Avril » et du « Mont de Vergogne ») sont obligés de quitter leurs maisons et doivent vivre obligatoirement à La Romagne.

Dès leur installation, les Allemands imposent une contribution des habitants aux frais de l’armée allemande. La toute première, de 2500 francs (or, argent et billets de banque), date de novembre 1914 et est exigée par le commandant allemand de Chaumont-Porcien. La municipalité est obligée d’emprunter cette somme pour satisfaire à cette demande.

Avers (ou droit) d'1 Mark Wilhelm II type grand aigle.
Avers (ou droit) d’1 Mark Wilhelm II type grand aigle.

Les contributions suivantes (demandées chaque année) sont encore plus exorbitantes. Par exemple, les autorités allemandes réclament à toutes les communes composant le syndicat de Rethel la somme de 2 100 000 marks. La commune (comme toutes les autres qui sont dans le même cas) n’a pas le choix et accepte le projet d’émission de bons intercommunaux pour solder solidairement cette contribution. A la fin de la guerre la commune est exsangue.

1 Mark Wilhelm II type 2 grand aigle (revers).
1 Mark Wilhelm II type 2 grand aigle (revers).

Il est à noter que l’administration française (civile et militaire) ne fait pas preuve d’une grande perspicacité à l’égard des jeunes gens des classes 1915 et suivantes : étant dans l’impossibilité de répondre à la conscription en raison de l’occupation du village et de son classement en « pays envahi », ils sont déclarés insoumis. Or, ils sont en fait dans l’incapacité de répondre à tout appel. Sans être exhaustif, on peut citer Jules Henri Douce ou Axile Fernand Modeste pour avoir connu cette situation. On peut se demander quel en a été l’impact sur les familles et les intéressés, d’autant que le premier a vu son frère disparaître dans cette guerre. La mention qui figure sur leur fiche matricule est rectifiée pour ces deux-là, assez tardivement (en avril et août 1918), et transformée en « insoumis à tort » puisque « le recensement n’avait pu être fait en temps utile par suite d’un cas de force majeure ».

Les plus anciens mobilisés (comme Pierre Lange, né le 29 août 1867 ; Jules Alcide Lelong né le 16 octobre1869 ; Célestin Marandel, né le 28 octobre 1870) ont été libérés le 2 septembre 1914. Mais ils ont été pris dans les lignes allemandes et sont restés en pays envahi, comme l’attestent des avis de la gendarmerie de Chaumont-Porcien. Deux autres soldats natifs du village (Jean-Baptiste Alfred Devie et Antoine Elie Pagnié) se sont retrouvés prisonniers civils :

  • le premier à la fin août 1914, à l’issue d’un congé de convalescence ;
  • le second en octobre de la même année : après avoir tout d’abord été renvoyé dans ses foyers le 18 août, il ne peut répondre à son rappel par l’armée en novembre, en raison de la situation du village occupé.

Dans les Kommandanturen, on recense les hommes qui n’ont pas été mobilisés et on les convoque en groupe ou individuellement à se présenter à un endroit convenu pour que les autorités allemandes constatent leur présence. Ce genre de réunion se déroule au moins deux fois par mois si ce n’est plus. Les Allemands prennent des otages (sur une liste établie par les autorités occupantes) dans les villages du canton de Chaumont et les envoient à Liart où ils restent trois mois. Au bout de ce délai, ils regagnent leurs villages et sont remplacés par d’autres[1]. La docilité de la population est ainsi acquise. Ils réquisitionnent également dans le village des habitants et des habitantes pour former chaque jour la « colonne » ; ils sont contraints d’effectuer des journées de plus de 10 heures d’un dur labeur.

Tout d’abord, ce sont les élèves des écoles (tant en 1917 qu’en 1918) qui, à partir de 12 ans, sont contraints au travail : ramassage d’orties, destruction de chardons, fenaison, cueillette de mûres, etc. Ces jeunes manifestent leur aversion de plusieurs manières : en se tenant à l’écart des troupes de passage lorsque celles-ci veulent se montrer agréables aux enfants, en travaillant le moins  et le plus mal possible, ou en jetant à l’eau tout ce qu’il trouvent appartenant aux soldats (armes ou cartouches, etc.). Ensuite, ce sont des habitants valides qui n’ont pas été mobilisés soit en raison de leur situation militaire comme Alfred Devie ou Théophile Bocquet (réformés), soit à cause de leur jeune âge, comme pour André Carbonneaux[2]. Décrit comme jeune et fort, il décède à la veille de ses 18 ans après avoir reçu quelques soins d’un infirmier allemand et avoir été contraint de travailler alors qu’il était malade. Les femmes ne sont pas épargnées non plus.

La population subit une très forte pression psychologique car elle est sans cesse menacée d’amendes ou d’emprisonnement. De plus, il lui est interdit de communiquer avec les villages voisins ou de correspondre avec les siens. Il semblerait qu’un léger adoucissement ait été apporté à partir de 1916 puisque l’Allemagne permet que « fussent envoyés de l’intérieur des télégrammes transmis par la Croix-Rouge ». Mais bon nombre de ces messages n’ont jamais atteint les destinataires[3].

Ce vitrail de l’ossuaire de Douaumont (monument à la mémoire des soldats de la bataille de Verdun), réalisé par le peintre George Desvallières et le maître-verrier Jean Hébert-Stevens, représente une infirmière de la Croix-Rouge.
Ce vitrail de l’ossuaire de Douaumont, réalisé par le peintre George Desvallières et le maître-verrier Jean Hébert-Stevens, représente une infirmière de la Croix-Rouge.

[1] Archives départementales des Ardennes, 1J 534, Miette-Mermoz, Roland, A travers 3 guerres ou les souvenirs d’un Ardennais [série J = archives d’origine privée (entrées par voie d’achat, don, legs ou dépôt, sous-série 1J = pièces isolées et petits fonds d’origine privée].

[2] Archives départementales des Ardennes, 3R 3-4 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 3R = anciens combattants et victimes de guerre].

[3] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 25J 6 [série J = documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 25J = fonds du grand séminaire de Reims (an XII-1945)].


L’infanterie allemande passe le mois de février 1916 à La Romagne, Montmeillant et ses environs. A partir du 6 juin 1916, arrivent à La Romagne des pontonniers et des fantassins allemands venant de Verdun. On fait aussitôt des logements pour les chevaux d’artillerie et les hommes en proportion[1]. La vie est particulièrement difficile avec les restrictions de toutes sortes mais, en 1917, s’ajoute à tout cela un hiver rigoureux.

Le blason communal de Verdun est d’azur à une cathédrale avec quatre flèches, derrière laquelle s’élève un beffroi, entouré de murailles, le tout d’or, maçonnée de sable.

En octobre 1918, deux ordres mettent en émoi le village : le premier est interprété comme « l’enlèvement de jeunes gens pour les conduire en Belgique » (et même peut-être plus loin) et le second comme « l’enlèvement de 26 jeunes femmes et jeunes filles ». En réalité les premiers sont de retour quelques jours après. Quant aux jeunes femmes, elles ont été conduites à Marlemont, où elles restent deux semaines pour faire le terrassement d’un champ d’aviation.

Portrait du général Adolphe Guillaumat.

Des offensives sont lancées à partir de juillet 1918 pour arracher dans une lutte acharnée la ligne Hindenburg mais surtout les défenses de la Hundig Stellung qui bordait la rive occidentale de l’Oise, de Mont-d’Origny jusqu’au confluent de la Serre. Les 31e, 116e et 149e régiments d’infanterie qui, pour certains, comprennent des troupes coloniales sénégalaises, participent aux combats pour ouvrir un passage sur l’Aisne. Le 31e, après avoir livré bataille à Nizy-le-Comte, libère Saint-Quentin-le-Petit, Sevigny et atteint Maranwez le 7 novembre avant de cantonner dans le secteur de Saint-Jean-aux-Bois. Le 6 novembre 1918, Chaumont-Porcien et Rethel sont enlevés par le général Guillaumat, aidé du premier corps d’armée américain.


[1] Lefebvre, Marie, « Journal d’une jeune fille de Rocquigny pendant la première guerre mondiale » in Terres ardennaises, Charleville-Mézières : Fédération des œuvres laïques, 1982- , n° 64, octobre 1998, p. 5-68 ; n° 65, décembre 1998, p. 1-75.


Les Français arrivent à La Romagne très exactement le 7 octobre 1918 à 7 heures du matin et progressent successivement dans cette même journée à Wasigny et Novion-Porcien, avant de se diriger sur Renwez. En parallèle, il faut noter dans ce secteur les interventions de certaines compagnies (les 5/1, 5/3 du 21e régiment du génie), chargées d’ouvrir la voie en détruisant les réseaux puis de rétablir des communications entre Sevigny-Waleppe, Renneville, Wadimont et Rocquigny (des routes étaient coupées par des entonnoirs de mines)[1].


[1] Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6440036, Campagne 1914-1918. Historique des 1er et 21e régiments du génie, Versailles : Imprimeries Jupas et Machard, [19..], 199 p., p. 44, texte numérisé d’après le document original du Service historique de la Défense, 2011-320108, consultable en ligne sur Gallica.


Le conflit prend fin le 11 novembre 1918 mais ses traces dans les esprits ne disparaîtront jamais. Des rumeurs de « fraternisation » circulent et atteignent principalement des femmes. Sept habitants mobilisés trouvent la mort durant ces combats. Ils figurent sur le monument aux morts (ainsi qu’une victime civile, René Dubois). Quant à ceux qui en sont revenus et qui ont été blessés parfois à plusieurs reprises, ils restent hantés par d’horribles visions, dont ils n’ont pas toujours pu parler leur vie durant.

La joie de l’armistice du 11 novembre 1918 fait oublier temporairement aux soldats les traumatismes subis.

Ensuite, il faut dresser un bilan des pertes matérielles tant pour le village que pour les particuliers. C’est l’architecte de l’arrondissement de Rethel qui est chargé de procéder à l’estimation des dommages de guerre aux immeubles communaux. Quant à l’enquête de la commission cantonale de Chaumont-Porcien, elle fait apparaître que la commune de La Romagne a subi la somme de 560 122 francs de dommages agricoles et que toutes les exploitations avaient été touchées par des dégâts dont la moyenne était d’environ de 25 à 40%[1].

Médaille de la Compagnie des chemins de fer de l’Est par Jean Vernon, 41 mm, revers (train roulant dans un paysage vallonné.

La ligne de chemin de fer est endommagée dès le début de la guerre. Des réparations[2] sont nécessaires en divers points du territoire de La Romagne : c’est le cas des deux ponts qui permettent le passage au-dessus de la ligne pour les communications de La Romagne et Givron avec Draize et Wasigny et la voie le long de la Bouloi, aux Minières et au ruisseau Commelet. A l’issue de ce conflit, des enquêtes diligentées par le juge d’instruction de Rethel demandent aux diverses gendarmeries et en particulier pour les villages du canton de dresser un bilan des comportements individuels et économiques des habitants. Il en ressort que « dans les 20 communes du canton » (parmi lesquelles La Romagne est incluse), aucune personne n’a été désignée comme « ayant fait commerce avec l’ennemi en échangeant de l’or, des billets de banque ou des valeurs contre des bons de monnaie moyennant une certaine prime[3] ».


[1] Archives départementales des Ardennes, 10R 81 [série R = affaires militaires, organismes de temps de guerre, sous-série 10R = services temporaires de la période de guerre 1914-1918].

[2] Archives départementales des Ardennes, 9O 21 [série O = administration et comptabilité communales, sous-série 9O = reconstruction et urbanisme].

[3] Archives départementales des Ardennes, 5U 470 [série U = justice, sous-série 5U = tribunal de première instance de Rethel].


Bien que l’armistice soit effectif, la démobilisation ne va pas se faire immédiatement, même pour ceux qui habitent les régions envahies et qui n’ont pas pu durant ces quatre ans retrouver les leurs. Seuls les mobilisés des classes 1887 à 1889 peuvent rentrer chez eux dès la fin novembre 1918. Pour les autres, le retour a lieu entre le premier et le troisième trimestre de 1919. Cela a été très certainement une période compliquée à vivre pour ceux qui venaient de passer des mois et des années difficiles et éprouvants loin de leur foyer, d’autant qu’ils souhaitaient reprendre leur vie d’avant.

Blason régional de la province de Haute-Silésie (Allemagne).
Blason régional de la province de Haute-Silésie (Allemagne).

Il reste que les hommes des classes 1916, 1917 et 1918 doivent accomplir néanmoins un service militaire de trois ans et c’est ainsi que des jeunes gens de ce village se trouvent impliqués dans les conséquences de ce conflit, ne serait-ce que par leur participation au cours de leur service à l’occupation de la Haute-Silésie et de la Rhénanie (Marcel Carbonneaux) ou dans la Sarre (Albert Victor et Paul Emile Devie).

Blason de la Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne)

Cette occupation se veut dissuasive. Elle a pour but d’empêcher les Allemands de reprendre les armes. Mais elle met à jour bien d’autres sentiments (tant chez les occupés que chez les occupants qui, pour certains, rêvent de vengeance et de loi du talion) quand elle ne fait pas découvrir d’autres façons de vivre.

Blason régional de la Sarre (Allemagne).

Un autre problème surgit encore : c’est celui des prisonniers de guerre. Certes, leur rapatriement est imposé par l’article 10 des clauses de l’armistice, mais leurs souffrances sont masquées voire niées puisqu’ils sont assimilés à des non-combattants. Il leur faudra attendre une bonne dizaine d’années pour qu’ils soient enfin reconnus à l’égal des combattants et puissent percevoir, comme ces derniers, des primes compensatrices…

A l'occasion des cérémonies commémoratives de l'armistice du 11 novembre 1918, les communes pavoisent les édifices publics.
A l’occasion des cérémonies commémoratives de l’armistice du 11 novembre 1918, La Romagne pavoise ses édifices publics.
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Le monument aux morts de La Romagne


Après la première guerre mondiale, la municipalité de La Romagne élève un monument aux morts contre le mur de l’école limitant la cour de récréation et la place du village. Une simple liste gravée sur pierre repose sur un obélisque. Elle est ornée de la croix de guerre et de palmes, dont l’une avec ses feuilles très serrées symbolise la victoire et le sacrifice.

Le monument aux morts de la Romagne se trouvait autrefois sur le mur de la mairie-école.
Le monument aux morts de la Romagne se trouvait autrefois sur le mur de la mairie-école.

En 1929, à la suite de la demande d’un des conseillers, une délibération du Conseil municipal prévoit de placer un coq (emblème de la nation et du patriotisme) à son sommet. Cette réalisation n’a semble-t-il pas vu le jour. Ce monument aux morts est donc d’une très grande simplicité. Contrairement à celui d’autres villages, où les éléments commémoratifs sont déposés dans l’église, lui a été dissocié de la sphère religieuse pour se trouver au centre de l’espace villageois.

Aux enfants de la Romagne morts pour la patrie (1914-1918 et 1939-1945) !
Aux enfants de la Romagne morts pour la patrie (1914-1918 et 1939-1945) !

En 1957, à la suite de la construction de la nouvelle mairie-école, la plaque a été déplacée et apposée sur le mur de ce bâtiment qui fait face à la rue principale. Les passants peuvent y découvrir les enfants de La Romagne tombés pour la patrie lors des guerres de 1914-1918 et de 1939-1945.


Les fiches ci-dessous sont, en ce jour de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, toutes issues de la base des morts pour la France de la première guerre mondiale présente sur le site Mémoire des hommes.

Les illustrations des fiches sont toutes issues de la base des morts pour la France de la première Guerre mondiale et du site Mémoire des hommes.

Carbonneaux, Adolphe Alfred Edmond, classe 1898, né le 17 avril 1878 à La Romagne, mort pour la France le 26 septembre 1915 dans les tranchées du bois 402, soldat du 150e régiment d’infanterie. Dès le début septembre 1915, cette unité militaire se trouve dans  le secteur de Saint-Hilaire-le-Grand. Le 26 de ce même mois, l’ennemi est repoussé sur les crêtes qui dominent la vallée de la Py.

Portrait d'Adolphe Carbonneaux
Adolphe Alfred Edmond Carbonneaux (1878-1915), photographie ancienne (collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Marie-Helène Beltrami Albertini).

Début octobre, le régiment attaque à L’Épine. La bataille est rude, nombre d’hommes sont tués mais le régiment se maintient sur le terrain conquis tout en étant au contact des défenses ennemies. Il est inhumé par le 94e régiment d’infanterie territoriale à Mourmelon-le-Grand.

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Les illustrations des fiches sont toutes issues de la base des morts pour la France de la première Guerre mondiale et du site Mémoire des hommes.

Créquy, Marcel Jean, classe 1908, né le 28 juin 1888 à Sévigny-Waleppe, mort pour la France le 6 juillet 1916 à Revigny, caporal au 41e régiment d’infanterie. Son régiment se trouve à Verdun le 24 juin 1916. Le lendemain, il est dans le secteur de Fleury, entre Souville et Froideterre.

Le surlendemain, malgré un violent bombardement, le régiment se met en position de récupérer le village de Fleury. La reprise est un échec malgré des assauts multiples jusqu’au 5 juillet 1916 qui occasionnent de multiples pertes. Marcel Jean Créquy succombe à ses blessures de guerre le lendemain. Ce même 6 juillet, le régiment est relevé afin de se retirer jusqu’au 20 juillet à Pargny-sur-Saulx.


Les illustrations des fiches sont toutes issues de la base des morts pour la France de la première Guerre mondiale et du site Mémoire des hommes.

Davenne, Léon, classe 1916, né le 9 mai 1896 à Condé-lès-Herpy, mort pour la France le 9 juillet 1915 à Aix-Noulette, soldat de 2e classe, puis cavalier de 2e classe de l’escadron du 2e hussard, il est tué à l’ennemi. Ce régiment se retrouvera à Beauval, Givenchy-le-Noble, etc. C’est à cette époque que les Allemands font usage pour la première fois  de  gaz asphyxiants.

Le 20 juin 1915, c’est le départ pour aller sur la Somme à Villers-Mareuil. Dès le début juillet, le 2e hussard se retrouve dans un secteur beaucoup plus dur à Neuville-Saint-Vaast et à Aix-Noulette (lieu-dit de la « fosse 10 »). Les tranchées sont bouleversées. Les soldats n’ont aucun abri contre la pluie.

Les pertes de l’escadron s’élèvent rapidement : pour les périodes du 8 au 11 juillet 1915 et du 13 au 21, le Journal des marches et opérations (JMO) du 2e régiment de hussards [1] mentionne 44 blessés et 13 morts, dont Léon Davenne. Le soldat tué à l’ennemi a été cité à l’ordre de la 4e division de cavalerie.


[1] Service historique de la Défense, 26N 894/10 [série N (1871-1940), sous-série 26N = JMO (Journal des marches et opérations des corps de troupes), cotes 26N 571 à 1370 = JMO des régiments et des bataillons, JMO du 2e régiment de hussards [cavalerie], 1er avril 1915-31 décembre 1916, consultable en ligne sur le site Mémoire des hommes].


Les illustrations des fiches sont toutes issues de la base des morts pour la France de la première Guerre mondiale et du site Mémoire des hommes.

Douce, Jean-Baptiste Emile, classe 1910, né le 21 novembre 1890 à La Romagne, mort pour la France le 1er juin 1917, au mont Cornillet, soldat de 2e classe au 166e régiment d’infanterie, 6e compagnie. Cette unité militaire relève à la fin du mois de mai 1917 le 9e régiment territorial dans le secteur du mont Blond (massif de Moronvilliers).

L’ennemi a d’excellentes troupes et une forte artillerie. Les positions françaises sont soumises début juin à de violents bombardements et tirs ininterrompus. Mais le secteur est conquis. C’est au cours d’un de ces combats que Jean-Baptiste Emile sera tué dans une  tranchée.


Les illustrations des fiches sont toutes issues de la base des morts pour la France de la première Guerre mondiale et du site Mémoire des hommes.

Dubois, Victor Gabriel, classe 1916, né le 19 avril 1896 à Bazeilles, mort pour la France le 31 mai 1918 à Blanzy-lès-Fismes, soldat au 14e régiment d’infanterie, porté disparu, réputé mort à cette date à la suite par un jugement du tribunal de Sedan rendu le 6 décembre 1921.


Fortin, Henri Louis Adalbert, classe 1909, né le 16 juillet 1889 à Sermaize-les-Bains, marié avec Marie Rose Varlet le 2 mai 1914 à La Romagne, mort pour la France le 13 janvier 1917 à Fère-en-Tardenois dans l’ambulance 3/69, sous-lieutenant au 161e régiment d’infanterie. Louis Henri Fortin est décédé à la suite d’une maladie contractée au front, d’après l’acte transcrit le 14 février 1919.


Les illustrations des fiches sont toutes issues de la base des morts pour la France de la première Guerre mondiale et du site Mémoire des hommes.

Quentin, Stéphane Gaston, classe 1910, né le 6 février 1890 à Sery, marié le 23 février 1914 avec Marie Elisa Mauroy, mort pour la France le 17 juillet 1916 au lieu-dit « la  Maisonnette » devant Biaches, caporal au 164e régiment d’infanterie. Dès le 6 juillet 1916, cette unité militaire est cantonnée à La Neuville-lès-Bray et doit se porter sur Herbécourt, où elle s’établit dans des tranchées.

A partir du 9 juillet, elle tente d’enlever des tranchées allemandes. C’est là que Stéphane Quentin trouve la mort à la mi-juillet.  Cité à l’ordre de son régiment le 27 juillet 1916 n° 252, il est décrit comme un soldat très dévoué a été tué à son poste de combat après avoir fait preuve du plus grand courage. Il est décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze.

 Il a été inhumé « au coin est de la Maisonnette ». Ce lieu était une propriété située au sud-est de Biaches et dominant Péronne.


Les illustrations des fiches sont toutes issues de la base des morts pour la France de la première Guerre mondiale et du site Mémoire des hommes.
Une recherche sur la base des morts pour la France de la première guerre mondiale permet d’accéder aux fiches des soldats tombés au champ d’honneur en 1914-1918.
Croix de Maurice Trochain, caporal 230e RI, mort pour la France le 16 octobre 1918.

Trochain, Maurice Albert, classe 1898, né le 29 avril 1878 à Grandrieux, marié en 1902 à La Romagne avec Berthe Emma Mauroy, mort pour la France le 16 octobre 1918 à proximité du lieu-dit « bois de la Sarthe » à Olizy-Primat, caporal au 230e régiment d’infanterie. Son décès est transcrit à Revin le 22 février 1921. Il est inhumé à la nécropole nationale de Chestres dans la tombe n° 515, où il repose au milieu de 2484 soldats Français.

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Le carré militaire allemand du cimetière communal de La Romagne


Un plan tiré au bleu, coté H3 (série « clergé régulier ») des Archives départementales des Ardennes, montre les tombes de 28 soldats allemands inhumés dans le cimetière communal de La Romagne (celle qui est non numérotée et marquée d’un point blanc correspond à un soldat français).

Drapeau de guerre (Kriegsflagge) de l'Empire allemand.
Kriegsflagge (drapeau de guerre) du Deutsches Kaiserreich (Empire allemand).

Leurs décès sont intervenus entre le 17 octobre et le 3 novembre 1918, avec des « pointes » les 25 et 30 octobre. Ce qui montre la violence des combats lors du dernier repli ennemi.

Carré militaire allemand du cimetière communal de La Romagne [aujourd'hui disparu].

Les tombes ont été enlevées en 1923, et 27 dépouilles alors transférées de La Romagne au cimetière militaire allemand d’Asfeld (l’une d’entre elles aurait été rendue directement à la famille). En 2020, elles sont toujours sous la responsabilité du VDK (Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e. V.), connu en France sous l’acronyme SESMA (Service pour l’entretien des sépultures militaires allemandes).


Cette association à visée humanitaire, reconnue d’utilité publique, a envoyé depuis l’Allemagne à l’auteure du blog laromagne.info une liste complète des soldats allemands concernés, assortie des mentions suivantes :

  • Verlustame (nom de la victime de guerre) ;
  • Verlustvorname (prénom de la victime de guerre) ;
  • Todestag (date de la mort) ;
  • Block (bloc = division du cimetière militaire d’Asfeld) ;
  • Grab (tombe du cimetière militaire d’Asfeld avec son numéro de registre) ;
  • Erstbestattungs-Ort (premier lieu d’inhumation avant transfert) ;
  • Truppenteil (unité militaire).
Cimetière militaire allemand d'Asfeld (Ardennes).
Cimetière militaire allemand d’Asfeld (Ardennes).

Frédéric-Guillaume Ier de Prusse.
Frédéric-Guillaume Ier de Prusse, ici peint par Samuel Theodor Gericke (1665-1730), a donné son nom à un régiment de grenadiers.

Le vendredi 25 octobre 1918, temps perturbé dans les Ardennes pour le régiment de grenadiers « Frédéric-Guillaume Ier de Prusse », deuxième de Prusse-Orientale et troisième de l’Empire allemand !

Armoiries du Reich allemand entre 1889 et 1918.
Armoiries de l’Empire allemand entre 1889 et 1918.
  • Bahr, Eduard, † le 25 octobre 1918, soldat du 4. Gren. R 3 [Grenadier-Regiment n° 3 = régiment de grenadiers n° 3], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 356 bloc 6).
  • Hoffmann, Gustav, † le 25 octobre 1918, soldat du 1. Gren. R 3 [Grenadier-Regiment n° 3 = régiment de grenadiers n° 3], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 355 bloc 6).
  • Kneifel, Paul, † le 25 octobre 1918, soldat du 4. Gren. R 3 [Grenadier-Regiment n° 3 = régiment de grenadiers n° 3], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 360 bloc 6).
Armoiries du Reich allemand entre 1889 et 1918.
Armoiries de l’Empire allemand entre 1889 et 1918.
  • Wegner, Fritz, † le 25 octobre 1918, soldat du 4. Gren. R 3 [Grenadier-Regiment n° 3 = régiment de grenadiers n° 3], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 331 bloc 5).
  • Wolff, Hermann, † le 25 octobre 1918, soldat du 2. Gren. R 3 [Grenadier-Regiment n° 3 = régiment de grenadiers n° 3], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 335 bloc 5).
  • Zipprick, Gustav, † le 25 octobre 1918, soldat du 2. Gren. R 3 [Grenadier-Regiment n° 3 = régiment de grenadiers n° 3], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 333 bloc 5).

Mourir au combat entre la Toussaint et le Jour des Morts est très singulier. C’est pourtant ce qui est arrivé à cinq soldats allemands du régiment d’infanterie « Brême ».

Drapeau de Brême (Allemagne).
Brême est à la fois une ville hanséatique et un Etat fédéré d’Allemagne.

Cette unité, la première de la ligue hanséatique et la 75e de l’Empire allemand, voit tomber ses fantassins « brémois » :

  • Brandt, Friedrich, † le 1e novembre 1918, soldat du 3. IR 75 [Infanterie-Regiment n° 75 = régiment d’infanterie n° 75], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 350 bloc 6) ;
  • Mett, Friedrich, † le 31 octobre 1918, soldat du 7. IR 75 [Infanterie-Regiment n° 75 = régiment d’infanterie n° 75], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 335 bloc 6) ;
  • Scharein, Hermann, † le 31 octobre 1918, soldat du 7. IR 75 [Infanterie-Regiment n° 75 = régiment d’infanterie n° 75], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 357 bloc 6) ;
  • Stehmeyer, Hinrich, † le 30 octobre 1918, soldat du 1. IR 75 [Infanterie-Regiment n° 75 = régiment d’infanterie n° 75], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 349 bloc 6) ;
  • Wetter, August, † le 30 octobre 1918, soldat du 4. IR 75 [Infanterie-Regiment n° 75 = régiment d’infanterie n° 75], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 348 bloc 6).
Blason communal de Bremerhaven (Allemagne), dont le nom signifie « port de Brême ».
Blason communal de Bremerhaven (Allemagne), qui signifie « port de Brême » et qui en reprend les gueules à la clef d’argent.
Blason municipal de Brême.

Versöhnung über den Gräbern - Arbeit für den Frieden (réconciliation par-delà les tombes - travail pour la paix) est la devise du VDK (SESMA).
Le SESMA, représentation en France du VDK, assure l’entretien des tombes des soldats allemands inhumés dans notre pays en application de la convention franco-allemande du 19 juillet 1996 relative aux sépultures de guerre allemandes en territoire français.

Versöhnung über den Gräbern – Arbeit für den Frieden (réconciliation par-delà les tombes – travail pour la paix) est la devise du VDK (SESMA). Ce mercredi 11 novembre 2020, le blog laromagne.info la fait sienne, en présentant les soldats allemands ensevelis en terre romanaise :

  • Bahn, Heinrich, † le 3 novembre 1918, soldat du 6. RIR 237 [Reserve-Infanterie-Regiment n° 237 = régiment d’infanterie de réserve n° 237], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 342 bloc 6) ;
  • Bodenstein, Otto, † le 29 octobre 1918, soldat du 3. Fuß-AB 144 [Fußartillerie-Bataillon n° 144 = Bataillon d’artillerie à pied n° 144], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 346 bloc 6) ;
  • Habermann, Emil, † le 3 novembre 1918, soldat de la 5. F. Kp. PB 9 [Feld-Kompanie Pionier-Bataillon n° 9 = compagnie de campagne du bataillon du génie n° 9], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 334 bloc 6) ;
  • Hils, Josef, † le 2 novembre 1918, soldat du 11. Gren. R 89 [Grenadier-Regiment n° 89 = régiment de grenadiers n° 89], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 340 bloc 6) ;
Croix noires du cimetière militaire allemand d'Asfeld (Ardennes).
Croix noires du cimetière militaire allemand d’Asfeld (Ardennes).
  • Hoffmann, Walter, † le 28 octobre 1918, soldat du 11. IR 43 [Infanterie-Regiment n° 43 = régiment d’infanterie n° 43], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 345 bloc 6) ;
  • Joppe, Willi, † le 3 novembre 1918, soldat du 5. PB 9 [Pionier-Bataillon n° 9 = bataillon du génie n° 9], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 341 bloc 6) ;
  • Kieckel, Jakob, † le 3 novembre 1918, soldat du 2. MG Esk. DR 8 [Maschinengewehr Eskadron – Dragoner Regiment n° 8 = escadron de mitrailleuses du régiment de dragons n° 8], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 351 bloc 6) ;
  • Kraus, Heinrich, date de mort inconnue, soldat du 1. MGKW [Maschinengewehr Kanone Werfer = groupe de canonniers-mitrailleurs], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 334 bloc 5) ;

  • Lang, Wilhelm, † le 3 novembre 1918, soldat du 6. Bayer. RIR 23 [Bayerische Reserve-Infanterie-Regiment n° 23 = régiment d’infanterie bavaroise de réserve n° 23], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 339 bloc 6) ;
La Bavière ou État libre de Bavière est un des seize Länder allemands.
La Bavière ou État libre de Bavière est un des seize Länder allemands.

  • Maier, Oskar, † le 29 octobre 1918, unité militaire non précisée, inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 333 bloc 6) ;
  • Rehfeld, Gustav, † le 30 octobre 1918, soldat de la Flak Battr. 719 [Flak Batterie 719 = batterie antiaérienne 719], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 353, bloc 6) ;
  • Schmidhuysen Gerhard, † le 17 octobre 1918, soldat du 5. FAR 100 [Feldartillerie-Regiment n° 100 = régiment d’artillerie de campagne n° 100], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 343 bloc 6) ;
Le blason communal de La Romagne est d'argent à la feuille de marronnier de sinople, au chef d'azur chargé d’une croisette d'argent accostée de deux roses du même.
Le blason communal de La Romagne est d’argent à la feuille de marronnier de sinople, au chef d’azur chargé d’une croisette d’argent accostée de deux roses du même.
  • Schmidt, Friedrich, † le 19 octobre 1918, soldat du 10. IR 53 [Infanterie-Regiment n° 53 = régiment d’infanterie n° 53], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 344 bloc 6) ;
  • Sprekelsen, Claus † le 27 octobre 1918, soldat du 7. FR 90 [Füsilier-Regiment n° 90 = régiment de fusiliers n° 90], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 354 bloc 6) ;
  • Traber, Josef, † le 30 octobre 1918, soldat du 3. RFAR 50 : [Reserve Feldartillerie Regiment n° 50 = régiment d’artillerie de campagne de réserve n° 50], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 352 bloc 6) ;
  • Voss, Georg, † le 30 octobre 1918, soldat du 1. FR 90 [Füsilier-Regiment n° 90 = régiment de fusiliers n° 90], inhumé au cimetière communal de La Romagne, puis transféré au cimetière militaire allemand d’Asfeld (sépulture n° 332 bloc 6).
Le blason communal d'Asfeld est écartelé au premier et au quatrième de gueules à la bande cousue d'azur chargée de trois couronnes d'or et accompagnée de deux palmes du même, au deuxième et au troisième d'azur au lion naissant d'argent couronné du même, celui du troisième contourné ; sur le tout d'or aux quatre pals de gueules, le petit écu timbré d'une couronne ducale d'or au cimier d'un griffon issant du même.
Le blason communal d’Asfeld est écartelé au premier et au quatrième de gueules à la bande cousue d’azur chargée de trois couronnes d’or et accompagnée de deux palmes du même, au deuxième et au troisième d’azur au lion naissant d’argent couronné du même, celui du troisième contourné ; sur le tout d’or aux quatre pals de gueules, le petit écu timbré d’une couronne ducale d’or au cimier d’un griffon issant du même.