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Les impôts directs à La Romagne avant la Révolution


La circonscription administrative fiscale est l’élection.  Elle regroupe des dizaines, voire quelques centaines de villages. Celle de Reims, dont dépend La Romagne, est créée dès 1357. Elle subit des modifications, en se voyant enlever des paroisses ardennaises lors de la création de celles de Rethel (1450) et de Sainte-Menehould (1635).

Les impôts, à l’origine, ne sont pas permanents, mais accordés pour une période donnée. A partir du XIVe siècle, certains deviennent définitifs. Ils sont fixés en Conseil du roi, et répartis entre les paroisses de la province par l’intendant.

L’impôt direct reste assez stable jusqu’en 1621, avant d’augmenter considérablement à partir de 1626. Les besoins du roi pour les guerres et le développement de l’administration monarchique sont sans cesse grandissants. Ce qu’atteste le quintuplement des dépenses de guerre contre les Habsbourg entre 1599 et 1643.


Or, les revenus du domaine royal[1] sont insuffisants pour faire face, ne serait-ce qu’aux dépenses ordinaires, ce qui aboutit à un empilement de taxes pour les contribuables au cours des siècles.


[1] « Domaine de la Couronne, partie du territoire que le roi possédait en propre, ou sur laquelle il exerçait directement son autorité (on dit aussi domaine royal). », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


Tous les moyens sont bons pour procurer de l’argent au Trésor royal[1]. Outre les divers impôts établis, comme la création en 1674 du droit de timbre sur les actes officiels, Louis XIV multiplie la vente des charges, et taxe les faux nobles. L’usurpation de noblesse est la cause d’une surcharge fiscale pour tous les roturiers.


[1] Lieu où sont versées les sommes qui proviennent des revenus royaux, et d’où sont tirées celles employées au service et aux dépenses de la royauté.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, page non paginée, vue 2/558, consultable en ligne sur Gallica, Hozier, Charles-René, Volumes reliés du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696. X Champagne, 1701-1800, manuscrit en français, 555 pages, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 32237.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, page non paginée, vue 2/558, consultable en ligne sur Gallica, Hozier, Charles-René, Volumes reliés du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696. X Champagne, 1701-1800, manuscrit en français, 555 pages, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 32237.

Dans chaque province, à partir de 1696, est lancée la recherche des usurpateurs de titre de noblesse[1], qui bénéficient ainsi d’exemptions fiscales. Ceux qui se déclarent nobles doivent apporter les preuves de leur noblesse, afin d’échapper à cette taxe. Nombre d’entre eux sont inquiets, car tous n’ont pas les documents requis pour l’établir, et c’est une agitation de plus dans un pays troublé.


[1] Déclaration du roi pour la recherche des faux nobles du 4 septembre 1696, qui fait suite à la grande enquête sur la noblesse de 1666, et qui débouche sur la parution de l’Armorial général de France, dit « Armorial d’Hozier ». Pour les Ardennes, voir Bibliothèque nationale de France, document numérique, page non paginée, vue 1/558 et suivantes, consultable en ligne sur Gallica, Hozier, Charles-René, Volumes reliés du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques. Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696. X Champagne, 1701-1800, manuscrit en français, 555 pages, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 32237.


L’impôt de la taille, créé au XIVe siècle, ne devient pérenne qu’à partir du XVe siècle, à la suite de la permanence de l’armée sous Charles VII. Il n’est pas dû individuellement par les habitants, mais collectivement par une paroisse. C’est un impôt de répartition, pour lequel il existe deux catégories : la taille personnelle[1], pratiquée surtout dans le Sud de la France (par exemple le Languedoc), et la taille réelle[2], concernant plutôt les régions du Nord.


[1] Elle était « celle qui était levée sur chaque personne taillable. », et la taille réelle, « celle qui était levée sur les terres », selon le Dictionnaire de l’Académie française.

[2] Elle est fondée sur l’appréciation de la richesse en terres du chef de famille.


C’est à cette dernière qu’est soumis le village de La Romagne. La taille est levée chaque année, en tenant compte de tous les types d’activités. Elle varie considérablement, en fonction de la nécessité pour le roi de rétablir les finances. Les aménagements obtenus par Terwel[1] sont de très courte durée.


[1] Auteur de notices cadastrales sur les villages de la frontière de Champagne en 1657.


Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2181 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2181 = liasse, 12 cahiers in-4°. Voir aussi Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2182 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2182 = liasse, 11 cahiers in-4°.
Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2181 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2181 = liasse, 12 cahiers in-4°. Voir aussi Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2182 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2182 = liasse, 11 cahiers in-4°.

Dès 1660, dans presque toutes les paroisses, le montant des tailles augmente, et ce, jusqu’en 1664[1]. Les villages sont pressurés, alors que ces années-là sont les premières d’une paix longtemps attendue avec l’Espagne[2]. La somme demandée pour l’ensemble de l’élection de Reims en 1660 se monte à 208 595 livres de principal[3].


[1] Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2182 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2182 = liasse, 11 cahiers in-4°. – 1662-1672. – Election de Reims : taille et accessoires. – Assiette et département des tailles et accessoires pour les années 1662, 1664 à 1669 et 1671 à 1672 par les intendants Daniel Voysin en 1662, Lambert d’Herbigny en 1665, Lefèvre de Caumartin de 1666 à 1671. – Etat des sommes restant dues en 1665 sur le taillon imposé en 1656.]

[2] La guerre francoespagnole a eu lieu du 19 mai 1635 au 7 novembre 1659.

[3] Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2181 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2181 = liasse, 12 cahiers in-4°. – 1625-1660. – Election de Reims : taille et accessoires. – Assiette et département des tailles, crues, accessoires et taillon à lever sur les communautés de l’élection en 1625. – Registre et département des tailles, taillon, crues des garnisons et autres crues, droits d’officiers et autres à lever sur l’élection pendant l’année 1628. – Département de la taille en 1634, du taillon en 1649. – Etat des deniers dus par les paroisses de l’élection et dont il n’a pu être fait recouvrement en 1652 à cause des guerres et de l’abandon de la plupart de ces paroisses : la somme totale s’élève à 89 042 livres 11 sols 6 deniers. – Assiette et département des tailles de 1658, 1659 et 1660 par Daniel Voysin, « intendant de la justice, police et finances et armées de S. M. en la province de Champagne ». – Extrait de l’état du roi contenant les sommes à lever sur les paroisses de l’élection pour la subsistance des gens de guerre pendant les cent cinquante jours du quartier d’hiver de l’année 1660.]


Les guerres suspendent la perception des impôts, mais ne l'annulent pas. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2181 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2181 = liasse, 12 cahiers in-4°.
Les guerres suspendent la perception des impôts, mais ne l’annulent pas. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2181 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488 = élections, cote C 2181 = liasse, 12 cahiers in-4°.

Il est très difficile pour la population de faire face à ces impôts, après les ravages des guerres. Pour ceux qui ne peuvent pas les payer, il est interdit en 1663 de saisir les chevaux, les instruments, et outils agricoles, car cela renforcerait la pauvreté. Si les tailles sont réduites momentanément après les premières années du règne de Louis XIV, cela ne dure pas.

En janvier 1678, Thomas Hue de Miromesnil[1] (1634-1702) fait remarquer que l’élection de Reims est une des trois juridictions les plus chargées en impôts, que le nombre de pauvres s’accroît de jour en jour, au point que la taille se paie très difficilement, car la circonscription est loin d’être remise de la guerre[2].


[1] Intendant de Châlons, c’est-à-dire, selon le titre officiel, « commissaire départi en la province de Champagne ».

[2] Archives nationales, G7 224 [série G = administrations financières et spéciales, sous-série G7 = contrôle général des finances, fonds G7 71-531 = lettres originales adressées au contrôleur général des finances par les intendants des généralités. 1678-1747, articles G7 223-238. Champagne (Châlons-sur-Marne). 1677-1738.]


Musée national du Château de Versailles et de Trianon, numéro d’inventaire MV 5957,
Duplessis Joseph Siffred (1725-1802), Jacques Necker (1732-1804), directeur général des Finances, huile sur toile, XVIIIe siècle, notice descriptive consultable en ligne sur le site de l’agence photographique GrandPalaisRmnPhoto, édité par la Réunion des musées nationaux (France).
Musée national du Château de Versailles et de Trianon, numéro d’inventaire MV5957,
Duplessis Joseph Siffred (1725-1802), Jacques Necker (1732-1804), directeur général des Finances, huile sur toile, XVIIIe siècle, notice descriptive consultable en ligne sur le site de l’agence photographique GrandPalaisRmnPhoto, édité par la Réunion des musées nationaux (France).

Il faut attendre Necker (1732-1804), et ses analyses des finances de la France, pour que l’augmentation de ce plus ancien impôt direct soit désormais dûment enregistrée par une loi. Jusqu’alors, elle pouvait être décidée à l’aide d’un simple arrêt du Conseil du roi, et présentait de fait un caractère plus arbitraire. La baisse de cette imposition n’arrive qu’à la suite des efforts faits par Colbert (1619-1683) pour réduire les tailles du royaume.

Musée national du Château de Versailles et de Trianon, numéro d’inventaire MV7403,
Franque Jean-Pierre (1774-1860) ; Nanteuil Robert (1623-1678) [d'après], Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), représenté en 1676 (dans un encadrement décoratif), huile sur toile, 1839, notice descriptive consultable en ligne sur le site de l’agence photographique GrandPalaisRmnPhoto, édité par la Réunion des musées nationaux (France).
Musée national du Château de Versailles et de Trianon, numéro d’inventaire MV7403,
Franque Jean-Pierre (1774-1860) ; Nanteuil Robert (1623-1678) [d’après], Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), représenté en 1676 (dans un encadrement décoratif), huile sur toile, 1839, notice descriptive consultable en ligne sur le site de l’agence photographique GrandPalaisRmnPhoto, édité par la Réunion des musées nationaux (France).

En réalité, il est plus juste de parler des tailles au pluriel que de la taille au singulier, puisque cet impôt se compose de plusieurs éléments : la taille proprement dite, le taillon[1] de la gendarmerie, la taille pour la solde des officiers des maréchaussées, et celle pour les étapes des gens de guerre.


[1] « Imposition de deniers, qui se levait anciennement de la même manière que la taille, et qui en était comme un supplément. Receveur général, receveur particulier du taillon. Le taillon était affecté au payement de la gendarmerie. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


L’année fiscale commence au premier octobre. Au mois de février, le Conseil du roi détermine la somme à imposer pour l’année suivante, et la répartit entre les généralités des pays d’élection. Fin juin, deux extraits établis par le contrôleur général sont adressés à l’intendant et aux officiers du bureau des finances.


Le premier répartit la somme due par sa province entre les différentes élections. Après contrôle, l’intendant, renseigné par ses subdélégués (en contact permanent avec la population) procède au département[1] des tailles entre les divers villages et villes.

Il peut ainsi tenir compte d’événements ponctuels comme les inondations, les sécheresses, les grêles, les circonstances personnelles (état de santé ou nombre et âge des enfants) et ajuster au mieux l’impôt.


[1] « XIIe siècle, au sens d’action de partager ; XVIIIe siècle, comme terme du vocabulaire administratif. Dérivé de départir, au sens de partager. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


C’est ainsi que, dans le cas d’incendies ou de dégâts dus à des orages, plusieurs habitants de La Romagne, de Rocquigny et de Saint-Jean-aux-Bois[1] obtiennent une remise ou une dispense de leur imposition, en raison de la perte de leur maison, grange, meubles, vêtements, chevaux, charrettes, charrues, foin, etc.

On peut citer le cas de très pauvres habitants, qui ont besoin de soulagement. Ou encore, une inondation en 1784 à Château-Porcien, qui a valu aux réfugiés d’être nourris et logés par d’autres habitants[2].


[1] Villages du département des Ardennes.

[2] Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 953 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 749-1157 = finances, impositions, aides et gabelles, eaux et forêts, monnaies, postes et messageries, traites foraines, cote C 953 = portefeuille. – 175 pièces, papier. – 1757-1788. – Remises, décharges et modérations. – Requêtes en décharge d’impositions, avec pièces à l’appui, adressées à l’intendant et classées par élections. – Election d’Epernay : Mancy (1777-1785). – Mareuil-le-Port (1774). – Mareuil-en-Brie (1785-1788). – Mareuil-sur-Ay (1785-1786). – Mareuil-sous-Châtillon (1773). – Monthelon (1785-1788). – Montmort (1772-1787). – Moslins (1785-1787). – Moussy (1772). – Passy-Grigny (1787-1788). – Pierry (1775-1776). – Plivot : requête des habitants disant « que depuis plusieurs années ils n’ont rien récolté en différents cantons de leur prairie désolés par la grande sécheresse et surtout par des insectes qui se couloient entre deux terres, coupant entièrement les racines des herbes, de sorte que la surface de leurs héritages étoit soulevée ; que les débordements des eaux en l’’hiver dernier ont absolument enlevé le gazon de leur prez, en ont creusé plusieurs jusqu’à en arracher les bornes et à recombler les troux des autres servant de limites » (1786). – Saint-Gemme (1785). – Soilly (1773-1788). – Tauxières (1786-1788). – Tours-sur-Marne (1785-1788). Trépail (1778-1787). – Troissy (1784-1787). – Vandières (1757). – Vouciennes : requête des habitants surchargés de taxes ; « ces malheureux n’ont pu, quoiqu’ils ayent fait tous leurs efforts, s’acquitter des tailles, vingtièmes et impositions : ils en redoivent encore des sommes considérables sur les années 1780, 1781, 1782, 1783 et 1784… les frais qu’on leur fait ne font qu’augmenter leurs charges » (1784). – Vaudancourt (1772-1786). – Vaudemange ; requête des habitants « disant que l’hiver de 1784, la grande abondance de neige, en fondant, a produit une grande abondance d’eau qui a causé un très grand dommage : les grains des terres hautes et moyennes ont été ravinés et déracinés ; les terres des lieux plats sont entraînées par les eaux ou recouvertes de mauvaise terre, et les terres qui étaient pour ensemencer ont été pareillement dégradées, ce qui a ôté toutes les espérances des cultivateurs » (1785). – Venteuil (1772-1786). – Verneuil (1771-1788). – Ville-en-Selve (1787-1788). – Ville-en-Tardennois : requête des habitants « disant qu’il a plu au roi de leur faire une remise d’une somme de quatre-vingt-six livres pour être répartie au marc la livre sur tous les contribuables à la taille, comme cela s’est pratiqué dans toutes les paroisses de votre généralité ; mais ils n’ont jamais été plus surpris que d’apprendre que cette somme a été répartie, il y a environ trois mois, sur 25 particuliers de la paroisse et de ladite ville, sans que le collecteur ni aucune autre personne leur ait fait part de cela, sinon il y a huit jours qu’à force de plaintes, le collecteur, semble-t-il par une grâce spéciale, a annoncé à la porte de l’église ce bienfait de S. M. Les suppliants auroient bien moins lieu de plainte si on avoit rejeté cette somme sur tous les pauvres, mais au contraire, il semble qu’on se soit étudié à la répartir sur ces 25 particuliers des plus riches de la paroisse » (1786-1787). – Vinay (1785-1786). – Vincelles : requête des habitants au roi demandant la remise des impôts pour l’année ou un temps suffisant pour les payer (1784).]


Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Chaque paroisse est ensuite informée de son imposition par son receveur des tailles. Les collecteurs, solvables, sont élus le premier dimanche de septembre. Ils sont chargés de la répartition de l’impôt auprès de chaque foyer, puis de sa perception.

Ils changent chaque année, et peuvent être poursuivis pour prévarication[1], si une plainte est portée contre eux. Les sommes qu’ils touchent sont variables : ainsi, en 1602, ils reçoivent vingt deniers par livre perçue, alors qu’en 1620, ils n’en obtiennent que huit, et plus que six en 1626.


[1] « Manquement d’un homme d’État, d’un élu, d’un agent public aux devoirs de son mandat, de sa charge ; faute grave commise à des fins d’intérêt personnel dans l’exercice de ses fonctions. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


En-tête du rôle de La Romagne (Ardennes) en 1762. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
En-tête du rôle de La Romagne (Ardennes) en 1762. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

D’après le rôle de 1750[1], le système change : un édit permet désormais aux intendants de nommer des commissaires au lieu de collecteurs pour asseoir[2] la taille, et la récolter chaque fois que le besoin s’en fait sentir. Ainsi, en 1762, le rôle[3] est tenu par Jean Sollette, commissaire nommé par l’intendant de Champagne.


[1] Il n’existe aucun rôle conservé entre 1742 et 1750, si bien qu’il n’est pas possible de dater plus précisément le passage des collecteurs aux commissaires à La Romagne.

[2] C’est-à-dire établir la base de l’imposition.

[3] « Ce qui sert de support à un écrit officiel ; cet écrit lui-même. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Les plus anciens rôles concernant La Romagne sont établis par ordre alphabétique des prénoms, ou par noms de famille. Jusqu’en 1752, ils ne concernent que les tailles.  A partir de cette date, apparaît le détail de la capitation, auquel s’ajoutent en 1771 les quartiers d’hiver.


Liste des contribuables de La Romagne (Ardennes) par ordre alphabétique des prénoms sur le rôle de 1762. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Liste des contribuables de La Romagne (Ardennes) par ordre alphabétique des prénoms sur le rôle de 1762. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Ainsi, les collecteurs répartissent le « tant pour la taille », le « tant pour leurs six deniers », le montant de l’ustensile[1] (levé uniquement en temps de guerre) et celui des quartiers d’hiver.


[1] « Ensemble des fournitures dues à la troupe par les gens qui la logeaient et, par extension, impôt établi par addition à la taille pour tenir lieu desdits fournitures [et services]. », selon le Centre national de ressources textuelles et lexicales.


La perception provoque parfois des heurts importants avec les villageois, si ceux–ci estiment être défavorisés par rapport à d’autres. Ils discutent alors la quote-part attribuée, ou dénoncent de trop fortes pressions du collecteur pour recouvrer l’impôt.


Ce dernier est responsable de la rentrée de l’argent, et doit combler personnellement tout déficit. Parfois, devant la mauvaise volonté de certains à payer, il peut avoir recours à des garnisaires[1].

Ces hommes, recrutés par les receveurs et envoyés ensuite, soit chez le collecteur, soit chez le contribuable, exercent une pression pour le règlement des dettes. L’un ou l’autre doit le feu et le logement, et cette présence accélère assez souvent le paiement de l’impôt.


[1] « Celui qu’on établissait chez un contribuable en retard pour le contraindre à s’acquitter, chez un débiteur pour garder les meubles saisis, ou chez les parents d’un jeune homme qui ne s’était pas présenté pour la conscription. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


Par sa place, le collecteur s’attire souvent des ennemis, et subit les pressions de gens influents, et ce, d’autant plus qu’il est démuni de toute autorité. Cependant, à la sortie de sa charge, et pendant les trois années qui suivent, il ne peut pas être imposé à un taux supérieur à celui de l’année précédant son entrée en poste, sauf si l’on peut prouver sa malhonnêteté.

Une plainte est ainsi déposée contre les collecteurs Jean Millet et Jean Courtois, car ils sont accusés d’avoir sous-estimé leur propre cotation, et probablement d’avoir favorisé, ou mal coté, deux contribuables, les veuves Langlet et Deschamps. Ils comparaissent le 15 mai 1737. L’année suivante, Jean Millet doit s’acquitter d’une somme supplémentaire de 12 livres. Elle est de 6 livres pour Jean Courtois, tandis que la veuve Langlet se voit réclamer 10 sols, et la veuve Deschamps 20 sols[1].


[1] Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin. – 1774-1790. – Election d’Epernay : requêtes en décharge de taille adressées aux élus et classées par ordre alphabétique de communautés. – Ambonnay (1789) ; Anthenay (1785) ; Athis (1781-1787) ; Avenay (1786-1787), Avize (1789) ; Ay (1774-1788) ; J.-B. Georges, syndic de la communauté, demande à être exempt de la collecte : accordé (1775). – Baslieux (1789) ; Belval (1784-1785) ; Binson-Orquigny (1784-1789) ; Boursault (1782). – Champillon (1782-1785) ; Champvoicy (1784-1788) ; Châtillon-sur-Marne (1783-1789) ; Cherville (1789) ; Chouilly (1782-1788) ; Condé-sur-Marne (1787-1788) ; Courthiézy (1787) ; Cuis (1782-1785) ; Cumières et Mardeuil (1786). – Damery (1782-1788) ; Dizy (1782-1789) ; Dormans (1780-1790).]


En-tête du rôle de 1702 de La Romagne (Ardennes) avec le cachet de la généralité de Châlons. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
En-tête du rôle de 1702 de La Romagne (Ardennes) avec le cachet de la généralité de Châlons. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

L’analyse approfondie des rôles[1] des années 1702,1712, et 1752[2] permet de déceler un certain nombre de changements dans la population.


[1] Ibidem. [Nota bene : le cadre de classement des archives départementales de la Marne ne décrit pas de façon exhaustive toutes les pièces incluses sous la cote C 2169.]

[2] Le rôle de 1702 analysé ci-dessus a été choisi car il est le premier conservé pour La Romagne. Bien que d’autres registres ultérieurs aient été consultés aux archives départementales de la Marne, la méthodologie a consisté à privilégier un sondage des années 1702, 1712 (une décennie après) et 1752 (un demi-siècle après). Ce choix, qui pourrait paraître arbitraire, peut s’expliquer : 1712 est la première année documentée après le grand hiver de 1709. Et le système d’imposition change trop dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle pour qu’une comparaison puisse être établie après 1752. Il faut peut-être ajouter que l’état de conservation de certains documents a pu les rendre moins exploitables. Le corpus choisi a fait l’objet d’un dépouillement systématique (par nom, métier, et taille).


Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Le rôle de 1702 met en lumière la diversité des activités et des situations parmi les trois exemptés[1] (le seigneur de La Romagne, le marquis de Chaumont ; le curé de la paroisse Norbert Deheaulme ; Firmin Canel, écuyer dans les chevau-légers de la garde) et les soixante contribuables, dont quatorze laboureurs, huit tireurs de mines, neuf manouvriers, deux tisserands en toile et un peigneur de laine, deux scieurs de long, un meunier, un fruitier, un berger, un maître d’école, un hautelain[2], un mandelier[3], un couvreur en paille, un savetier[4].


[1] Les nobles, le curé du village et son vicaire (quand il y en a un), et ceux qui ont été au service du roi dans ses armées, sont dispensés du paiement de la taille.

[2] Variante orthographique d’hôtelain, c’est-à-dire aubergiste, cabaretier, hôtelier, hôte, celui chez qui on loge.

[3] « Celui qui fabrique et vend des mandes, des paniers, vannier », selon le Centre national de ressources textuelles et lexicales.

[4] « Artisan qui raccommodait les souliers. », selon le Dictionnaire de l’Académie française. A distinguer du sabotier, qui est, lui, un « fabricant ou marchand de sabots. »


Rôle de La Romagne (Ardennes) en 1702. La dégradation du document entraîne une perte d'information. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Rôle de La Romagne (Ardennes) en 1702. La dégradation du document entraîne une perte d’information. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Quatre métiers ne sont pas précisés. Une femme célibataire est répertoriée, Marguerite Cornu. Dix veuves sont décomptées. La plus forte cotisation (55 livres) est celle de Pierre Leblanc, laboureur en propre et en cense. La plus faible est celle d’un habitant dont le nom est resté illisible à cause d’un bas de page déchiré, mais qui cotise 8 sols. L’assiette de la taille est de 548 livres et 15 sols. Le document est établi le 27 décembre 1701 pour un paiement en 1702.


Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Le rôle de 1712 ne montre plus que cinquante-trois contribuables et deux exemptés. Le premier est le curé Louis Potin, et le second, qualifié de « soi-disant exempt des impositions[1] », est le sieur Devie de La Horgne, lieutenant de cavalerie. L’assiette de la taille est de 429 livres 2 sols 6 deniers. Le document est établi le 6 janvier 1712 pour un paiement en 1712.


[1] L’orthographe a été modernisée.


Il n’y a plus de tireurs de mines, et il ne subsiste qu’un tisserand. L’extraction du fer et la filière de la laine semblent des secteurs en déshérence.


Rôle de La Romagne (Ardennes) en 1712. L'humidité favorise le développement de certains champignons. Le papier en a gardé des traces. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Rôle de La Romagne (Ardennes) en 1712. L’humidité favorise le développement de certains champignons. Le papier en a gardé des traces. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Désormais, seuls restent onze laboureurs, certains ayant changé de statut pour celui de manouvriers. Désormais, ces derniers sont au nombre de quinze. Les deux scieurs de long continuent d’exercer.

Sont également notés un maréchal-ferrant, un meunier, un berger (identifié comme pauvre), un maître d’école, un garde[1], trois fruitiers, et un boucher. Jean Foulon et Pierre Cocu n’ont pas de mention de métier. Onze veuves sont dénombrées. Une célibataire est recensée, Madeleine Mallet.


[1] Sous réserves, cela pourrait correspondre à un garde des bois et forêts particulier.


Le veuvage des femmes marque une hausse entre 1702 et 1712. D’autre part, une nouvelle classe apparaît dans les rôles, celle des mendiants : le terme désigne, non celui qui vit de mendicité, mais un homme pauvre, qui n’a pas de réserves, qui est très vulnérable en raison de la maladie, du chômage ou de la cherté des grains.

Une livre = vingt sols.

Cela n’empêche pas de lui prélever quelques sous malgré son statut. Ainsi, Martin Mauroy, qualifié de mendiant, doit-il payer 30 sols, soit une livre et 10 sols, en 1712. Gilles Antoine, répertorié lui comme pauvre, s’acquitte pour sa part de 20 sols, soit une livre.

Un sol = douze deniers.

Cette situation des veuves, des pauvres et des mendiants à La Romagne est sans doute liée à l’influence du grand hiver de 1709, qui a accru la pauvreté, avec une sous-alimentation des Romanais, et une plus grande mortalité.

Rôle de la taille à La Romagne (Ardennes) en 1727. Certains insectes (termites, vrillettes, poissons d'argent, etc.) creusent les documents et en rendent la lecture difficile. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Rôle de la taille à La Romagne (Ardennes) en 1727. Certains insectes (termites, vrillettes, poissons d’argent, etc.) creusent les documents et en rendent la lecture difficile. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Le rôle de 1752 atteste que la population a de nouveau augmenté. Il y a désormais quatre exemptés : Monsieur de la Motte Houdancourt ; monsieur du Merbion, officier de milice ; monsieur d’Avançon, officier réformé ; le prieur.

Les exemptés de la taille à La Romagne (Ardennes) d'après le rôle de 1752. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Les exemptés de la taille à La Romagne (Ardennes) d’après le rôle de 1752. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

S’y ajoutent soixante-quinze contribuables, dont vingt laboureurs et vingt-trois manouvriers, trois forains[1] et cinq de droits de suite[2], un tailleur, un maréchal-ferrant, deux pâtres, un cabaretier, un maître d’école, un sabotier.


[1] « Propriétaire forain, qui ne réside pas dans le lieu où sont situés ses biens et où il paie l’impôt. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.

[2] Le droit de suite permet à un créancier de poursuivre un bien en quelque main qu’il se trouve.


Rôle de La Romagne (Ardennes) en 1752. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]
Rôle de La Romagne (Ardennes) en 1752. Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 2169 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 2099-2488, élections, cote C 2169 = liasse. – 185 pièces, 1 parchemin.]

Quatre femmes sont célibataires. Les veuves sont au nombre de treize, dont une insolvable. Quant aux veufs, ils ne forment pas une catégorie à part, leur état étant signalé en même temps que leur activité. La Romagne en compte trois. L’assiette de la taille est de 599 livres 5 sols. Le document est établi le 22 décembre 1751 pour un paiement en 1752.


La politique royale a recours presque systématiquement à la belligérance pour consolider les positions de la France. De 1688 à 1697, la guerre de la Ligue d’Augsbourg[1] est la cause de ponctions fiscales de plus en plus fortes.

Celles-ci sont destinées, d’une part, aux cavaliers et fantassins préposés à la garde de la rivière Meuse et, d’autre part, aux appointements des officiers et des soldats, à leur habillement, à l’armement et au fourrage.


[1] Aussi désignée comme guerre de Neuf Ans, guerre de la Succession palatine, guerre de la Grande Alliance, campagnes du Palatinat, elle est nommée guerre de Succession d’Angleterre ou guerre du roi Guillaume par les historiens britanniques.


La Romagne[1], comme Herbigny ou Wasigny est rattachée au 13e poste de Maubert-Fontaine, sur la ligne de défense depuis Charleville jusque Signy-le-Petit[2].


[1] Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 2007-53877, Desbrière, Michel, Chronique critique des lignes de défense de la Champagne septentrionale 1644-1748, Charleville-Mézières : Éditions Terres ardennaises, 2003, 314 p., p. 247.

[2] Tous ces villages se trouvent dans le département des Ardennes.


Au départ, la fourniture de l’ustensile comprend la place au feu et à la chandelle[1], avec fourniture du sel, du vinaigre et d’autres menues denrées, le prêt des objets de cuisine, le coucher, ainsi que l’avance de la subsistance et du fourrage pour les chevaux.


[1] C’est-à-dire le chauffage et l’éclairage.


Cet impôt se paie sur cinq mois à compter du 1er décembre. En 1655, cette obligation est convertie en une somme d’argent. Un siècle plus tard, l’intendant de Champagne Pelletier de Beaupré[1] donne des instructions concernant les dispenses de paiement d’ustensile.

Elles précisent que, si une exemption individuelle est accordée, la somme due par l’ensemble de la paroisse ne peut en aucun cas être diminuée. Si bien que la répartition s’applique à ceux qui ne sont pas dispensés :  leur participation est augmentée d’autant[2].


[1] Il est intendant de la généralité de Champagne de 1739 à 1750.

[2] Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 791 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 749-1157 = finances, impositions, aides et gabelles, eaux et forêts, monnaies, postes et messageries, traites foraines, cote C 791 = portefeuille. – 3 cahiers in-fol. – 1787. – Tarif pour la répartition de la taille de 1788 dans les villes, bourgs et communautés de l’élection de Chaumont-en-Bassigny, classées par ordre alphabétique depuis Germizey jusqu’à Voucourt (un premier cahier manque). Le tableau consacré à chaque localité contient les mêmes renseignements statistiques et autres énumérés dans l’article précédent : le nom du seigneur, ceux des commissaires de la taille des trois dernières années, le taux de la taille de l’année précédente au marc la livre de la propriété et de l’exploitation réunies ; celui des impositions accessoires et de la capitation ; la mesure du lieu pour les biens fonds ; la mesure, le poids et le prix des différentes espèces de grains ; le tableau du territoire de la communauté divisé en exploitation des privilégiés, des taillables et biens incultes ; la consistance des usages communaux ; l’extrait en ce qui concerne la communauté du dénombrement général de 1774 (habitants et bestiaux) ; le montant de la taille de chacune des dix dernières années ; le chiffre proposé par l’élection et celui qui est arrêté par l’intendant pour l’année 1788.]


Les quartiers d’hiver sont destinés au logement des troupes durant la trêve hivernale. Ils pèsent lourdement sur la population. En 1727, la généralité de Châlons se doit de fournir la somme de 476 779 livres.

Ce dû est réparti entre toutes les élections, dont celle de Rethel pour 58 467 livres, et celle de Reims pour la somme de 88 689 livres[1]. A charge pour ces deux circonscriptions d’exiger à leur tour ces sommes de chacune des paroisses sur lesquelles s’exerce leur tutelle.


[1] Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 1117 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 749-1157 = finances, impositions, aides et gabelles, eaux et forêts, monnaies, postes et messageries, traites foraines, cote C 1117 = portefeuille. – 59 pièces, 8 parchemins. – 1703-1775. – Impositions militaires : ustensile, fourrage et quartier d’hiver. – Lettre du roi à l’intendant de Champagne d’Harouys fixant le chiffre de l’ustensile et réglant le mode de recouvrement pour 1704 (1703). – Fixation de l’ustensile à payer par les villes de la généralité de Champagne en 1708 : la somme s’élève à 110 000 livres. – Département du quartier d’hiver par élections et paroisses : élections de Bar-sur-Aube, Chaumont, Epernay, Joinville, Rethel, Sainte-Menehould, Sézanne et Vitry (1704) ; de Châlons (1711-1712) ; de Joinville et Troyes (1716-1717) ; d’Epernay, Sainte-Menehould et Sézanne (1718). – Arrêts du Conseil fixant l’imposition à lever en Champagne pour le quartier d’hiver et l’habillement de la milice : la somme s’élève en 1727 à 476 779 livres 18 sols 3 deniers ; en 1730 à 330 954 livres 13 sols 6 deniers ; en 1762 à 573 430 livres 19 sols 9 deniers. – Demandes d’exemption de l’ustensile classées par communautés. – Châlons : Beschefer et Charruel, officiers de feue madame ; lettre de d’Argenson à l’intendant Le Pelletier de Beaupré en leur faveur (1734). – Fismes : Billet, substitut du procureur du roi au bailliage (1742). – Langres : les échevins de la ville (1735). – Reims : les bailli et procureur fiscal de l’archevêque ; 2 lettres de l’archevêque Armand-Jules de Rohan à l’intendant pour lui recommander la requête et le remercier d’y avoir fait droit (1734) ; Bernard, professeur à la faculté de médecine (1734). – Liste envoyée à l’intendant de Champagne par les échevins de Reims avec prière de leur faire savoir si les personnes y dénommées doivent être sujettes à l’ustensile ; observations de l’intendant Le Pelletier de Beaupré en réponse (1734). – Ordonnance de l’intendant Le Pelletier assujettissant à l’ustensile les officiers des traites foraines de Reims (1744). – Sainte-Menehould : Delavaux, substitut du procureur du roi au bailliage et prévôté (1734).]


La capitation est un autre impôt personnel, établi sur la fortune de chacun. A l’origine, c’est un impôt temporaire (qui se prélève par tête, comme son nom l’indique), destiné à soutenir l’effort de guerre.

Créée par la déclaration du 18 janvier 1695, elle taxe chaque feu sans exception (à moins d’indigence déclarée), d’après son état financier, et selon un tarif qui comporte vingt-deux classes.


Supprimée peu de temps après, elle est rétablie en 1701 de façon systématique. Très rapidement, un système d’abonnement ou de rachat enlève à cet impôt son caractère d’égalité. Le clergé le rachète d’abord par un « don gratuit ».

Puis il s’en affranchit complètement en 1710, en payant six fois la valeur de ce « don ». On nomme des membres de la noblesse, comme le marquis d’Ambly en 1716, pour assurer la répartition de la capitation dans les bailliages de Rethel et de Reims[1].


[1] Archives départementales de la Marne, site de Châlons-en-Champagne, C 969 [série C = administrations provinciales. – Intendances, subdélégations, élections et autres divisions administratives ou financières, bureaux des finances, états provinciaux, principautés, régences, etc., articles C 749-1157 = finances, impositions, aides et gabelles, eaux et forêts, monnaies, postes et messageries, traites foraines, cote C 969 = portefeuille. – 151 pièces, papier. –  1718-1787. – Capitation de la noblesse : commissaires chargés de travailler à la répartition. – Circulaires annuelles de l’intendant aux commissaires de la noblesse (1769-1787). – Envoi à l’intendant des lettres de cachet portant nomination des commissaires dont les noms suivent : Louvergny et Sugny (1720) ; comte de Dampierre (1724) ; marquis de Sommeyèvre (1724) ; Dey de Séraucourt (1724) ; Saint-Eulien et Pavant (1726) ; Saint-Eulien (1729) ; Féret (1733) ; Mondéjeux (1736) ; comte de Wignacourt (1740) ; Féret (1742) ; Mesgrigny (1743) ; comte de Gizaucourt (1744) ; comte de Nettancourt (1744) ; Godet de Vadenay (1745) ; marquis de Pleurre (1749) ; marquis de Villennes (1750) ; Féret (1753) ; Godet de Crouy (1753-1766) ; Capy d’Hoiry, Hocart et Renneville (1767) ; marquis d’Ambly (1770-1777) ; Hocart fils (1774) ; Gizaucourt fils (1774-1787) ; comte de Pleurre (1776-1787) ; Béguin de Savigny et Rémont de Saint-Loup (1777-1784) ; marquis de Bienville (1782) ; Cappy fils (1784).]


La capitation et les quartiers d’hiver sont établis « au marc la livre[1] » soit, pour la première, 12 sols 10 deniers, et pour les seconds, 12 sols 3 deniers.


[1] « Au marc le franc, se dit, par référence à une ancienne unité de poids, de la manière de répartir ce qui doit être reçu ou payé par chacun, en proportion de sa créance ou de son intérêt dans une affaire. Les créanciers ont été payés au marc le franc. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


A partir de 1710, et pour des périodes plus ou moins longues, sont établis de nouveaux impôts (dixième, vingtième, cinquantième), qui taxent, selon les époques, les revenus.

Cette imposition ne repose pas sur l’ensemble de la population : les nobles en sont dispensés, au nom de l’impôt du sang ; le clergé l’est aussi, pour son rôle spirituel. Seuls les roturiers, artisans, manouvriers, laboureurs y sont soumis, ce qui affaiblit considérablement la province.

Le nombre des exempts et des privilégiés est très grand, et la situation instable de l’époque nuit au commerce et aux cultures, comme le constate l’intendant Larcher[1] dans son Mémoire sur la Champagne[2].


[1] Intendant de la province de Champagne de 1692 à 1699.

[2] Bibliothèque du Sénat, 3FPM0956 [= Ancien 9351 selon une cotation antérieure], numéro de notice 956, Mémoires sur diverses généralités [XVIIIe siècle, manuscrit en français sur papier, 230, 213, et 200 pages, 350 sur 240 mm, reliure en parchemin vert], tome I, Larcher, Michel, Mémoire sur la généralité de Champagne, dressé par M[ichel Larcher], 1695, 230 p.


Cette grande misère est encore soulignée en 1712 par le sieur Galloys, receveur général des finances. Ce dernier demande de soulager la population d’une partie de l’ustensile car, dans la misère où sont les peuples, il ne peut en faire le recouvrement[1].


[1] Archives nationales, G7 236 [série G = administrations financières et spéciales, sous-série G7 = contrôle général des finances, fonds G7 71-531 = lettres originales adressées au contrôleur général des finances par les intendants des généralités. 1678-1747, articles G7 223-238. Champagne (Châlons-sur-Marne). 1677-1738.]


En 1765, des instructions pour la confection des rôles des tailles et de la capitation dans la généralité de Châlons permettent de comprendre comment est établi le montant de ces impôts, d’autant que, depuis cinq ans, le système d’imposition est passé à la taille tarifiée.

Est pris en compte ce qui relève de l’industrie, ou du travail manuel, que ce soit pour les manouvriers ou les artisans. S’y ajoute ce qui est du domaine de la propriété, ou de la location de biens, selon la déclaration royale du 13 août 1765.


L’imposition de l’industrie est réglée sur la base de deux cents jours par an, dont le prix est fixé suivant les différentes vacations ou métiers. Elle concerne les laboureurs n’ayant pas l’emploi d’une charrue toute l’année, les manouvriers et les artisans.

Certaines catégories en sont exemptées, comme les veufs et veuves de plus de soixante ans. Sont également concernées par cette mesure les personnes vivant « bourgeoisement », c’est-à-dire n’effectuant aucun travail mécanique, ainsi que les domestiques célibataires. Des réductions sont consenties aux veufs et veuves de moins de soixante ans.


Les avocats, notaires, procureurs, sergents, praticiens et chirurgiens la payent. Les commerçants (blatiers[1], coquassiers[2], revendeurs, cabaretiers, etc.) sont taxés comme le sont les biens-fonds.


[1] « Revendeur de blé, de grains. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.

[2] « Marchand de beurre, œufs, volailles », selon le Centre national de ressources textuelles et lexicales.


Les autres immeubles[1] sont constitués de terres de labour, pour lesquelles on paie la taxe d’exploitation, plus la moitié de celle de propriété. Mais pour d’autres, comme les prés, les vignes, les chènevières, la taxe entière de la propriété est payée. Quant aux maisons, moulins et étangs, ces biens voient la taxe diminuée d’un quart, à cause des réparations et de l’entretien nécessaires.


[1] « Se dit d’un bien qui, par nature, ne peut être transporté d’un lieu à un autre. », selon le Dictionnaire de l’Académie française.


La lourdeur de la fiscalité, et les privilèges dont certains bénéficient, expliquent les revendications qui apparaissent dans les cahiers de doléances de 1789.

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Les activités spirituelles et temporelles du curé de La Romagne


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 12, Augustin, Cité de Dieu, traduction en langue vulgaire attribuée à Jacopo Passavanti, parchemin, I + 319 ff., 33.5 x 25 cm, Italie, probablement de Florence [origine incertaine], manuscrit du début du XVe siècle, en italien, avec décoration (peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 12, Augustin, Cité de Dieu, traduction en langue vulgaire attribuée à Jacopo Passavanti, parchemin, I + 319 ff., 33.5 x 25 cm, Italie, probablement de Florence [origine incertaine], manuscrit du début du XVe siècle, en italien, avec décoration (peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

Jusqu’à la Révolution, le curé tient une place prépondérante dans la communauté villageoise. Son rôle est si important qu’il mérite un examen soigneux. Il est tout d’abord présenté par l’abbé de l’abbaye de Chaumont-la-Piscine[1], puis le choix de ce dernier est entériné par l’archevêque, qui s’assure avant ratification que la science du candidat est suffisante et sa conduite honorable.


[1] Chaumont-Porcien (Ardennes).


Ensuite, le religieux dessert la paroisse sous le nom de prieur-curé[1]. Au cas où un curé est empêché par une cause grave, il reçoit l’aide d’un vicaire accidentel ou d’un confrère d’un village proche. Cette manière de procéder permet de ne pas priver les paroissiens du secours de la religion. Elle n’altère en aucun cas les droits curiaux du titulaire.


[1] Titre donné à un desservant provenant d’une abbaye.


Lors du décès en octobre 1740 du curé en titre, l’intérim est assuré par le frère R. Doumel. C’est le cas en 1747 de J. Barré chanoine régulier prémontré, ou du frère F. Pierson en 1769/1770.


Parfois, il est fait appel à des prêtres des villages ardennais voisins, tels Montmeillant, Givron, Le Fréty ou Saint-Jean-aux-Bois : Louis Iénot (vicaire de ces deux derniers villages) et le curé-doyen de Rethel (Ardennes) P. Pillas remplacent successivement le curé Bataille lors de la maladie qui précède son décès[1].


[1] Archives départementales des Ardennes, 1 J21-9 [série J = archives d’origine privée (entrées par voie d’achat, don, legs ou dépôt), sous-série 1J = documents entrés par voies extraordinaires : dons, achats, legs, dépôts effectués de 1945 à 1975, articles 1J 21 = histoire du Porcien, dons Didion et abbé Henry, novembre 1949, pièce 1 J 21-9 (Montmeillant et La Romagne. Extraits des registres paroissiaux et d’état-civil (1678-1680). Familles Lantenois, Hamel, Mauroy et Picard, notes par A. Picard, un cahier].


Certains de ces vicaires accidentels aspirent à d’autres destinées. C’est ainsi que Jean Peltier (ou Pelletier), natif de Montmeillant (Ardennes), rejoint la paroisse Saint-Julien de Reims (Marne).


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 161, Thomas d’Aquin, Summa theologica, parchemin, 213 ff., 35.6 x 25 cm, France, Paris, manuscrit du XIIIe siècle, vers 1280, en latin, avec décoration (peinture, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), notation musicale (neumes sans portée), fragments in situ (feuille de garde), reliure du XIIIe au XIVe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 161, Thomas d’Aquin, Summa theologica, parchemin, 213 ff., 35.6 x 25 cm, France, Paris, manuscrit du XIIIe siècle, vers 1280, en latin, avec décoration (peinture, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), notation musicale (neumes sans portée), fragments in situ (feuille de garde), reliure du XIIIe au XIVe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

D’autres souhaitent acquérir les grades canoniques[1], comme François Pierron (vicaire intérimaire à La Romagne) , Guillaume Depagny,  Henri Antoine Duménil, tous deux vicaires accidentels à Rocquigny (Ardennes). Ces derniers s’astreignent à suivre durant deux ans le cours de philosophie de l’Université et pendant trois ans le cours de théologie. Antoine Duménil obtient successivement les grades de bachelier, licencié et docteur en théologie.


[1] On appelle grades les diplômes de bachelier, licencié et docteur en théologie.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8405312, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé en Sotanne, chez N. Bonnart, rue St Jacques à l'aigle, avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 54, Pièces 4776-4880, période : 1675], référence Hennin, 4867, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (54).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8405312, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé en Sotanne, chez N. Bonnart, rue St Jacques à l’aigle, avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l’Histoire de France. Tome 54, Pièces 4776-4880, période : 1675], référence Hennin, 4867, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (54).

La hiérarchie catholique rappelle aux curés ce que doit être leur comportement spirituel[1], et leurs devoirs à l’égard de leurs paroissiens, afin d’être un modèle. Il importe de ne pas donner lieu à des reproches, comme cela a été malheureusement le cas du curé Davaux de Montmeillant (Ardennes), cible de vives critiques et visé par des plaintes assez nombreuses auprès de l’archevêque.


[1] Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 20720, pièce 6, « Les principaux devoirs d’un bon curé », imprimé par l’ordre de l’évêque-comte de Châlons, [Félix Vialart], 1673 [ensemble de 57 documents = XIV (mandements, ordonnances, etc. 1676-1709) de Charles Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims (1642-1710)].


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8452396, consultable en ligne sur Gallica, Jollain, Gérard (16..-1683, éditeur),  La Saincte Bible contenant le vieil et nouveau Testament enrichie de plusieurs belles figures, de l'imprimerie de Gérard Jollain rue S. Iacque à l'enseigne de la ville de Collongne, [entre 1655 et 1675], 1 vol. (120 est.), eau-forte, burin, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RA-41-4.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8452396, consultable en ligne sur Gallica, Jollain, Gérard (16..-1683, éditeur),  La Saincte Bible contenant le vieil et nouveau Testament enrichie de plusieurs belles figures, de l’imprimerie de Gérard Jollain rue S. Iacque à l’enseigne de la ville de Collongne, [entre 1655 et 1675], 1 vol. (120 est.), eau-forte, burin, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RA-41-4.

Il leur  faut  être tournés en permanence vers Dieu, travailler à sa gloire en se considérant comme des hommes séparés du monde, détachés des biens et des plaisirs de la terre. Ils doivent chercher en eux, par la célébration de la messe et la prière, la force, la résignation et la miséricorde de leurs péchés et de ceux de leurs paroissiens.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 187, La Bible Rothschild, parchemin, 597 ff., 18.3 x 15 cm, France, manuscrit de la seconde moitié du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (autre, figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 187, La Bible Rothschild, parchemin, 597 ff., 18.3 x 15 cm, France, manuscrit de la seconde moitié du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (autre, figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

Dans la journée, ils consacrent un moment à la lecture de l’Ecriture sainte et de « bons livres ». Monseigneur Le Tellier, à qui l’on peut attribuer cette remarque, préconise que ces lectures portent sur La Sainte Bible et particulièrement  Le Nouveau Testament. Le Catéchisme du concile de Trente datant de 1562 les conforte dans leur mission : ils y trouvent la manière d’instruire les fidèles, en fonction de leur compréhension et intelligence. Il leur est aussi conseillé de lire Les Confessions de saint Augustin, Les Méditations chrétiennes ou Les Obligations ecclésiastiques

Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6564765, consultable en ligne sur Gallica, Bourzeis, Amable de (1606-1672) ; Sainte-Marthe, Claude de (1620-1690), Lettre d'un abbé a un evesque, sur la conformité de saint Augustin avec le concile de Trente dans la doctrine de la grâce, [S.l.] M.DC.XLIX, [8]-78 p. ;  in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, D-3960.
Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMM-6564765, consultable en ligne sur Gallica, Bourzeis, Amable de (1606-1672) ; Sainte-Marthe, Claude de (1620-1690), Lettre d’un abbé a un evesque, sur la conformité de saint Augustin avec le concile de Trente dans la doctrine de la grâce, [S.l.] M.DC.XLIX, [8]-78 p. ; in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Philosophie, histoire, sciences de l’homme, D-3960.

Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8406187, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé de Qualité en sotanelle, chez N. Bonnart, rue St Jacques, à l'aigle avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 58, Pièces 5085-5180, période : 1680], référence Hennin, 5089, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (58).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8406187, consultable en ligne sur Gallica, Bonnart, Robert (1652-1733), graveur, Abbé de Qualité en sotanelle, chez N. Bonnart, rue St Jacques, à l’aigle avec privil. du Roy, 1 estampe, XVIIe siècle. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l’Histoire de France. Tome 58, Pièces 5085-5180, période : 1680], référence Hennin, 5089, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (58).

Afin de ne jamais susciter le mépris et la réprobation, il leur est recommandé d’éviter l’oisiveté, et surtout de paraître toujours correctement vêtus d’une soutane ou d’une  soutanelle de taille convenable,  d’avoir les cheveux courts et la « cronne[1] » (ou tonsure) bien nette.


[1] Couronne.


Pour que la confiance s’établisse avec les paroissiens, ils s’efforcent d’avoir un accès facile, et de parler avec douceur. Ils ont l’obligation de les assister à tous les moments où ils ont besoin d’aide matérielle ou spirituelle. Ils se doivent d’éviter dans les villages les querelles, procès ou dérèglements publics. Ils sont censés porter une attention toute particulière aux malades, et visiter chaque famille du village une à deux fois par an.


Monseigneur Charles-Maurice Le Tellier met en place une administration plus moderne du diocèse de Reims, car celui-ci a beaucoup souffert de la situation belliqueuse qui règne sur le territoire picard et champenois depuis le XVIe siècle. D’autre part, par son étendue, il est l’un des plus importants de France.


Conscient d’un certain relâchement dans la discipline ecclésiastique, et de l’urgence des réformes, il enjoint aux prêtres séculiers et réguliers de se rendre auprès de lui, entre le 20 octobre et le 10 novembre 1671. Aussitôt, il défend à tous ceux qui ne sont pas curés de confesser, prêcher, vicarier[1] jusqu’à ce qu’ils aient obtenu ses approbation et permission[2].


[1] Remplir les fonctions de vicaire dans une paroisse.

[2] Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 20721 [ensemble de 205 feuillets = XV (mandements, ordonnances, etc. 1671-1709) de Charles Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims (suite) (1642-1710)].


Reliure aux armes de Léonor d’Estampes de Valençay au plat inférieur « d'azur à deux girons appointés en chevron, au chef d'argent, chargé de trois couronnes ducales de gueules mises en fasce », image consultable en ligne sur Numelyo, la bibliothèque numérique de Lyon, Chomarat 5343, d’après l’original de la Bibliothèque municipale de Lyon, site Part-Dieu, silo ancien, Chomarat 5343, T. 03, Fachinei, Andrea, Andreae Fachinei Foroliviensis Iuris Consulti Clarissimi, Consiliarij Serenissimi Principis ac Domini, D. Gulielmi Palatini Rheni, utriusque Bavariae Ducis, &c. Et in celeberrima Ingolstadiensi Academia Iuris Caesarei Professoris Ordinarij. Controversiarum Iuris [Livre]. Tomi Tres, nunc primum uno volumine editi, quibus variae Iuris Quaestiones solide, erudite & perspicuè ex ipsis iuris fontibus declarantur & definiuntur, Lugduni Sumptibus Ioannis Pillehotte, 1623.
Reliure aux armes de Léonor d’Estampes de Valençay au plat inférieur « d’azur à deux girons appointés en chevron, au chef d’argent, chargé de trois couronnes ducales de gueules mises en fasce », image consultable en ligne sur Numelyo, la bibliothèque numérique de Lyon, Chomarat 5343, d’après l’original de la Bibliothèque municipale de Lyon, site Part-Dieu, silo ancien, Chomarat 5343, T. 03, Fachinei, Andrea, Andreae Fachinei Foroliviensis Iuris Consulti Clarissimi, Consiliarij Serenissimi Principis ac Domini, D. Gulielmi Palatini Rheni, utriusque Bavariae Ducis, &c. Et in celeberrima Ingolstadiensi Academia Iuris Caesarei Professoris Ordinarij. Controversiarum Iuris [Livre]. Tomi Tres, nunc primum uno volumine editi, quibus variae Iuris Quaestiones solide, erudite & perspicuè ex ipsis iuris fontibus declarantur & definiuntur, Lugduni Sumptibus Ioannis Pillehotte, 1623.

Il constate également que les plus anciens de son diocèse n’ont pas été formés. Le plus souvent à cette époque, et ce dans le meilleur des cas, les religieux séculiers ne connaissent avant d’obtenir un ministère que les cours publics de l’Université. S’y ajoutent les exercices spirituels préconisés par monseigneur Léonor d’Etampes de Valençay. Les prêtres issus des ordres religieux ont en comparaison une meilleure formation.

Le Grand Séminaire ouvert par monseigneur Le Tellier à Reims prend pour modèle ceux de Paris, inaugurés par Vincent de Paul et l’abbé Jean-Jacques Olier de Verneuil (fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice). 10. Reims – Façade principale de l’ancien Grand Séminaire, XVIIIe siècle, carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, phototypie J. Bienaimé 1900, cliché F. Rothier 1905.
Le Grand Séminaire ouvert par monseigneur Le Tellier à Reims prend pour modèle ceux de Paris, inaugurés par Vincent de Paul et l’abbé Jean-Jacques Olier de Verneuil (fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice). 10. Reims – Façade principale de l’ancien Grand Séminaire, XVIIIe siècle, carte postale ancienne en noir et blanc, virage sépia, phototypie J. Bienaimé 1900, cliché F. Rothier 1905.

Pour remédier à cela, monseigneur Charles-Maurice Le Tellier établit le Grand Séminaire de Reims en 1676, et crée celui de Sedan par l’ordonnance du 29 octobre1693. Il a existé un premier séminaire fondé par le cardinal Charles de Lorraine en 1563/1564, et tombé en désuétude un siècle après.

Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 869.16.5, anonyme rémois, Le Cardinal Charles de Lorraine, 2e moitié du XVIe siècle, vers 1572 [date incertaine], huile sur toile, 56,3 x 43,3 cm [sans cadre], legs Saubinet, 1869, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.
Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 869.16.5, anonyme rémois, Le Cardinal Charles de Lorraine, 2e moitié du XVIe siècle, vers 1572 [date incertaine], huile sur toile, 56,3 x 43,3 cm [sans cadre], legs Saubinet, 1869, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.

Le Tellier, Charles-Maurice, 1642-1710, Rituel de la province de Reims, 1677, consultable en ligne sur MDZ (Münchener Digitalisierungszentrum), centre pour la numérisation, la publication en ligne et la conservation des fonds de la Bibliothèque d'État de Bavière et d'autres centres d'archives, texte numérisé d’après l’original de la Bayerische Staatsbibliothek (Munich, Allemagne), Res/4 Liturg. 345.
Le Tellier, Charles-Maurice, 1642-1710, Rituel de la province de Reims, 1677, consultable en ligne sur MDZ [Münchener Digitalisierungszentrum], centre pour la numérisation, la publication en ligne et la conservation des fonds de la Bibliothèque d’État de Bavière et d’autres centres d’archives, texte numérisé d’après l’original de la Bayerische Staatsbibliothek (Munich, Allemagne), Res/4 Liturg. 345.

Pour l’instruction de tous, monseigneur Le Tellier fait publier un Rituel de la province de Reims renouvelé et augmenté (en 1677), un missel, un bréviaire, de nouveaux livres de chants ainsi qu’un enseignement de la foi et de la morale chrétiennes : Le Petit Catéchisme est destiné aux enfants, et ne contient donc que les plus simples éléments de la religion. Le Grand Catéchisme est pour ceux qui sont plus avancés en âge, et qui ont l’esprit plus développé.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 173, Augustinus Hipponensis, Retractationes, De haeresibus ad Quoduultdeum (Epistulae), parchemin, 99 ff, 12 x 10.7 cm, manuscrit de la deuxième moitié du IXe siècle, d’origine française (nord-est), en latin, exécuté dans la région de Paris-Reims, avec une reliure du XVIIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 173, Augustinus Hipponensis, Retractationes, De haeresibus ad Quoduultdeum (Epistulae), parchemin, 99 ff, 12 x 10.7 cm, manuscrit de la deuxième moitié du IXe siècle, d’origine française (nord-est), en latin, exécuté dans la région de ParisReims, avec une reliure du XVIIIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

A partir du dernier quart du XVIIIe siècle, les jeunes prêtres admis à l’ordination consacrent ensuite une période de six mois au moins à l’étude de la morale, avant d’être employés au ministère[1].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 139 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


Musée du Louvre (Paris), département des Arts graphiques, numéro d’inventaire INV 6074, Recto [anciens : NIII 1710 ou MA 1643], Polidoro da Caravaggio (Polidoro Caldara, dit), Célébration d’une messe, dessin (plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc, traces de mise au carreau à la pierre noire, numérotation 301 à la sanguine au verso du papier de doublage en haut à droite, collé en plein), notice descriptive consultable en ligne.
Musée du Louvre (Paris), département des Arts graphiques, numéro d’inventaire INV 6074, Recto [anciens : NIII 1710 ou MA 1643], Polidoro da Caravaggio (Polidoro Caldara, dit), Célébration d’une messe, dessin (plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc, traces de mise au carreau à la pierre noire, numérotation 301 à la sanguine au verso du papier de doublage en haut à droite, collé en plein), notice descriptive consultable en ligne.

Eté comme hiver, le curé de La Romagne dit la messe à dix heures, ce qui a des répercussions sur la vie des bergers, mais aussi sur l’activité des moulins, qui ne doivent pas tourner depuis le premier coup de la messe jusqu’à une demi-heure après sa fin[1]. Il enseigne lui-même le catéchisme, ou le délègue au maître d’école. Il le dispense à une heure. Il célèbre les vêpres à deux heures chaque dimanche. Le religieux rythme ainsi le jour du Seigneur.

Comme il n’y a aucun « secours » (église dépendant d’une paroisse mère) il ne bine pas, comme c’est le cas pour un certain nombre de paroisses dont celle  d’Antheny (Ardennes), dont l’auxiliaire est  Fleigneux (Ardennes).


[1] Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Français 20710 [ensemble de 133 feuillets = IV (pièces diverses), collection de Charles Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims (1642-1710)], Instructions aux marguilliers de chaque paroisse du duché de Mazarin en date de MDCLXXXIII.


Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Latin 12834, Maître Honoré (enlumineur) ; groupe de Cholet (enlumineur), Robertus (copiste), Martyrologe-Obituaire de Saint-Germain-des-Prés, parchemin, manuscrit en latin, 190 feuillets précédés et suivis d'une garde parchemin, reliure XXe siècle de cuir blanc, folio 30v, vue 40/401, consultable en ligne sur Gallica.
Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département des Manuscrits, Latin 12834, Maître Honoré (enlumineur) ; groupe de Cholet (enlumineur), Robertus (copiste), Martyrologe-Obituaire de Saint-Germain-des-Prés, parchemin, manuscrit en latin, 190 feuillets précédés et suivis d’une garde parchemin, reliure XXe siècle de cuir blanc, folio 30v, vue 40/401, consultable en ligne sur Gallica.

En dehors de la célébration du culte dominical, le curé se doit de dire les messes de fondation et les obits[1]. Ainsi, le curé Dehaulme consacre quatre célébrations aux trépassés chaque année. L’une concerne le repos de l’âme de Mademoiselle Zenarte, bienfaitrice de la paroisse : elle a légué en 1699, par testament, 50 livres et une nappe.


[1] Messes célébrées pour un défunt à la date anniversaire de son décès.


Musée des Beaux-Arts (Tours), numéro d’inventaire Inv. 1963-2-25, anonyme, Flandres, La Messe de saint Grégoire, peinture sur bois, fin XVe siècle, 26 x 19 cm, legs Octave Linet, 1963, notice descriptive consultable en ligne.
Musée des Beaux-Arts (Tours), numéro d’inventaire Inv. 1963-2-25, anonyme, Flandres, La Messe de saint Grégoire, peinture sur bois, fin XVe siècle, 26 x 19 cm, legs Octave Linet, 1963, notice descriptive consultable en ligne.

Environ un siècle plus tard, en 1785, celui de Rocquigny (Ardennes) recueille, après autorisation de l’archevêque, les volontés de deux de ses paroissiens pour la création d’une fondation : Pierre Monnois et sa femme Marie-Louise Porreau, préoccupés par le sort de leur âme[1].  En contrepartie d’une rente de 100 pistoles « sur le clergé de France », il doit dire six messes et six saluts.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 268 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, cotes 2G 267-268 = doyenné de Rethel (1248-1790)]. Cité par Demaison, Louis, Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790 rédigé par M. L. Demaison, archiviste, Marne, archives ecclésiastiques – série G, clergé séculier, tome 1, Reims : Henri Matot, 1900, in-fol., IV-380 p., page 245, vue 270/404, consultable en ligne sur Internet Archive [La cote G 268 de l’archevêché de Reims est décrite dans cet ouvrage comme une liasse de 199 pièces, 31 sceaux et 11 cachets. Le fonds désormais déposé aux archives départementales de la Marne porte aujourd’hui la cote 2G 268].


Le curé est amené à faire de très nombreux déplacements à La Romagne ou dans ses écarts pour le service religieux ou pour ses fonctions sacerdotales. Il porte notamment le viatique aux malades et aux mourants.


Le curé effectue en 1699 plusieurs voyages à Charleville (Ardennes) et à Rethel (Ardennes) pour prendre des objets nécessaires pour le culte. Il va d’autre part à Reims (Marne) auprès de l’archevêque, et se rend sans compter dans les villages voisins pour traiter de commandes auprès des artisans locaux.


Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.
Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.

La tenue des registres est d’abord prescrite par les évêques, puis par le pouvoir royal avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts[1] de 1539. A l’origine, ces registres ne sont le plus souvent composés que de feuilles volantes, qui ne sont pas toujours toutes conservées.

C’est pourquoi le pouvoir royal s’en mêle.  L’ordonnance de Louis XIV en 1667 unifie les règles de rédaction : la minute[2] reste dans les mains du clergé, et la grosse[3] est déposée au baillage. Celle de 1674 impose que le papier destiné à recevoir les actes porte le timbre de la généralité[4].


[1] Aisne.

[2] Original d’un acte.

[3] Copie d’un acte authentique.

[4] Circonscription financière.


Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.
Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.

Parfois, le curé insère d’autres actes comme le baptême des cloches, le serment des sages-femmes et les abjurations. Les registres que l’on possède de nos jours pour La Romagne commencent en 1693, avec des lacunes au cours du XVIIIe siècle (de 1702 à 1712, de 1722 à 1732, de 1743 à 1752). Or, dans l’enquête de 1774, le curé affirme que ces derniers sont en bon ordre, non séparés, et qu’ils remontent à 1678. Dans quelles circonstances ont-ils disparu ?


Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.
Archives nationales, document numérique, AE/II/1785, Ordonnance du 25 août 1539 sur le fait de la justice (dite ordonnance de Villers-Cotterêts), consultable en ligne sur Archim, texte numérisé d’après la cote initiale de la bibliothèque historique, S1 303, réserve 81.

Malgré l’injonction de garder les originaux et de transmettre les copies, le curé de la Romagne, comme nombre de ses confrères, reçoit en 1702 un avertissement pour sa négligence. Il doit faire savoir au greffe desdits registres établi à Reims où ont été remises les grosses de la paroisse depuis 1667 jusque 1691. Cette requête est assortie d’une menace d’amendes pour lui, la fabrique et les marguilliers.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 30, Calendarium, Biblia latina, Liber Psalmorum, Cantica biblica, Orationes, Hymni, etc., parchemin, 163 + 16 ff., 22.7 x 15.7 cm, Allemagne du Sud, manuscrit du XIIe au XIVe siècle, en latin et allemand, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 30, Calendarium, Biblia latina, Liber Psalmorum, Cantica biblica, Orationes, Hymni, etc., parchemin, 163 + 16 ff., 22.7 x 15.7 cm, Allemagne du Sud, manuscrit du XIIe au XIVe siècle, en latin et allemand, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume), reliure du XVIe siècle, consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

Aux yeux de l’Eglise, les naissances légitimes sont celles qui sont survenues au sein du mariage. Dans le cas d’une conception et d’une naissance antérieure à celui-ci l’enfant est « réhabilité » dans sa légitimité par le mariage subséquent de ses parents. Il est placé sous le dais nuptial et, « reconnu sous le voile », reprend tous ses droits.

C’est ce qui se passe pour Jean-Baptiste[1], l’enfant né le 12 décembre 1782, qui est légitimé par le mariage de ses parents[2] Robert Dupont et Marie-Jeanne Deschamps le 16 février 1783.


[1]Archives départementales des Ardennes, EDEPOT/ROMAGNE[LA]/E 6 [série EDEPOT = archives communales déposées, sous-série ROMAGNE[LA]/E 6 = registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne, baptêmes, mariages, sépultures, 1773-1782], acte de naissance, vue 44/44, consultable en ligne.

[2] Archives départementales des Ardennes, EDEPOT/ROMAGNE[LA]/E 7 [série EDEPOT = archives communales déposées, sous-série ROMAGNE[LA]/E 7 = registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne, baptêmes, mariages, sépultures, 1783-1792], acte de naissance, vue 2/42, consultable en ligne.


Baptême d'un enfant par l'abbé Pierre Médéric Buché dans l'église Saint-Jean. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.
Baptême d’un enfant par l’abbé Pierre Médéric Buché dans l’église Saint-Jean. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.

En général, le baptême a lieu le jour même de la naissance, ou le lendemain, tant sont fortes la peur de la mort du nourrisson avant son baptême et la crainte de son séjour dans les limbes. Les prescriptions de l’Eglise et du roi sont très strictes sur ce point : des déclarations royales promulguées en 1698, puis en 1724, rappellent que la cérémonie doit être faite dans les vingt-quatre heures suivant la naissance de l’enfant.


L’acte doit nommer le père et la mère, contrairement à un usage antérieur où seul le père est inscrit, et être signé par le père[1]. C’est le curé qui officie. Très rares sont les indications concernant les nourrissons ondoyés par la sage-femme, tout au moins à La Romagne. Cet acte est pratiqué en présence de deux témoins et, si l’enfant survit, on peut avoir recours à un supplément de cérémonie du baptême.


[1] Cette dernière obligation date de 1667.


Au cours de cette célébration, et très traditionnellement jusqu’à la Révolution, l’enfant reçoit trois prénoms. Le premier, si c’est un garçon, est celui de son parrain. La fille porte celui de sa marraine, ce qui fait que parfois, dans une famille, plusieurs enfants héritent un même prénom. Le deuxième est celui d’un aïeul, et le dernier est le prénom d’usage.


Il n’est pas rare d’assister à des échanges familiaux lors de naissances rapprochées : les adultes deviennent alors respectivement les parrains et les marraines de l’enfant de l’autre couple. Ainsi, le 8 février 1696, la fille de Jean Prunier et de Poncette Maupin reçoit le prénom de Marie : sa marraine est Marie Godelle, femme de Nicolas Goulard.

Le 12 mars suivant, la fille de Nicolas Goulard et de Marie Godelle reçoit le prénom de Poncette, car sa marraine n’est autre que Poncette Maupin et son parrain Jean Prunier. Ces choix permettent de tisser des liens au sein d’un réseau familial.


Communiants. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.
Communiants. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.

Le dénombrement religieux n’a pas pour premier but le décompte de la population, mais celui des habitants qui accomplissent scrupuleusement leurs Pâques. Sous le terme de « communiant », on ne répertorie que les personnes de plus de douze ans, et l’on estime que celles-ci représentent les deux tiers de la population.

Année de la communionNombre de communiants
167180
1678120
1710150
1745150
1774203
1779200
1786220 (dont 56 habitent dans les cinq écarts)
1833130
Dénombrement des communiants de La Romagne (Ardennes) à partir de 12 ans établi à partir des comptes rendus de visites ecclésiastiques.

Communion. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.
Communion. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.

Par la suite, il n’est pas possible de retrouver une estimation chiffrée, tandis que le curé Grégoire signale vers 1890 qu’il y a beaucoup de monde à la communion pascale.


Julia Mauroy (en haut à droite), née le 22 février 1899 au Mont de Vergogne, † le 17 février 1940 à Montmeillant (Ardennes). Photographie de sa communion à l'église Saint-Jean de La Romagne (Ardennes) vers 1911 [date incertaine]. Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Raphaël Lacaille.
Julia Mauroy (en haut à droite), née le 22 février 1899 au Mont de Vergogne, † le 17 février 1940 à Montmeillant (Ardennes). Photographie de sa communion à l’église Saint-Jean de La Romagne (Ardennes) vers 1911 [date incertaine]. Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Raphaël Lacaille.

Si l’instauration de la communion solennelle (ou profession de foi) remonte au XVIIe siècle, force est de constater que la cérémonie réservée aux enfants n’apparaît pas dans les registres d’avant la Révolution. Elle est alors parfois notée dans les registres tenus par le curé, comme il apparaît pour quelques années à la fin du XIXe siècle. La date n’est pas toujours précisée, même si la liste en est dressée assez régulièrement entre 1884 et 1900.

GarçonsFilles
Devie, JudeBoudsocq, Marie
Fougne, ArthurLépinois, Sidalie (Marie Louise ?)
Marandel, ErnestMiclet, Adèle
Mauroy, EmileRoncin, Aline
Pailliot, Honoré
Première communion en 1884 (jour non précisé). Tableau établi à partir des registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne (Ardennes), baptêmes, mariages, sépultures, entre 1884 et 1900. Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].
GarçonsFilles
Dupont, HippolyteCarbonneaux, Marie
François, AlbertDela, Orphise
Maquin, EugèneLarchet, Marthe
Roncin, CalixtePanneaux, Marie
Mauroy, Augustine
Millet, Léontine
Première communion le 28 mars 1886. Tableau établi à partir des registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne (Ardennes), baptêmes, mariages, sépultures, entre 1884 et 1900. Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].
Année de la communionGarçonsFilles
188454
188646
1887 (5 juin)57
1890 (27 avril)69
1892 (8 mai)66
1894 (15 avril)65
1896 (19 avril)105
1898 (15 mai)74
190043
Répartition des communiants entre 1884 et 1900. Tableau établi à partir des registres paroissiaux et d’état civil de La Romagne (Ardennes), baptêmes, mariages, sépultures, entre 1884 et 1900. Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].

Confirmation dans l'église Saint-Jean. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.
Confirmation dans l’église Saint-Jean. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.

Là encore, peu de détails sont donnés sur le sacrement de confirmation jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. L’archevêque (c’est le cas pour monseigneur Le Tellier) profite des tournées pastorales pour donner le sacrement de confirmation aux paroissiens des villages visités.


En général, cette cérémonie se déroule dans l’église du chef-lieu de canton, lors du déplacement de l’évêque ou de l’archevêque. Dans le dernier quart du XIXe siècle, cette célébration a lieu dans d’autres églises du canton. L’une d’entre elles s’est ainsi tenue le 25 août 1808, et une autre le 9 juillet 1816 à Chaumont-Porcien (Ardennes). A chaque fois, le nombre des confirmés est impressionnant.


Vidéo Veni Creator Spiritus, hymne latine chrétienne, version consultable en ligne sur Youtube pour la chaîne Graduale Project, qui vise à enregistrer tout le Graduale romanum, livre de chant officiel de l’Église (édition de 1974).

Le prélat est accueilli avec tous les honneurs dus à son rang. Il se rend ensuite processionnellement à l’église de Chaumont-Porcien (Ardennes), tandis que l’on chante le Veni Creator Spiritus, le Benedictus et le Magnificat.

Après la messe, l’ecclésiastique se présente au portail, prêche, puis procède à la cérémonie de confirmation par vagues successives, en fonction des paroisses.

Vidéo Te Deum laudamus, hymne latine chrétienne, version consultable en ligne sur Youtube pour la chaîne Graduale Project, qui vise à enregistrer tout le Graduale romanum, livre de chant officiel de l’Église (édition de 1974).

Cette célébration terminée, on entonne le Te Deum laudamus avant que l’officiant ne donne la bénédiction. Il se retire ensuite chez le curé du lieu pour se reposer et poursuivre ensuite ses déplacements[1].


[1] Archives départementales de la Moselle, 29J 1355 [série J = archives privées, sous-série 29J = évêché de Metz (1093-1999)].


En 1878, une tournée pastorale a lieu le 1er mai à La Romagne, mais aussi à Montmeillant (Ardennes) et, deux jours plus tard, à Rocquigny (Ardennes) et à Saint-Jean-aux-Bois (Ardennes)[1]. Il s’agit probablement d’une visite au cours de laquelle sont confirmés les enfants de ces lieux.


[1] Archives départementales des Ardennes, PERE6, Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Bulletin du diocèse de Reims : revue religieuse, historique et littéraire, Reims : [s.n.], 1867-1961, onzième année, n° 18 du samedi 4 mai 1878.


Médaille commémorative, remise en souvenir de confirmation par monseigneur Benoît Langénieux, archevêque de Reims.
Médaille commémorative, remise en souvenir de confirmation par monseigneur Benoît Langénieux, archevêque de Reims.

Le 5 avril 1886, monseigneur Langénieux confirme les enfants de La Romagne, puis la confirmation se déroule à Rocquigny en 1890. A Lalobbe (Ardennes), le 28 avril 1894, les enfants de La Romagne reçoivent ce sacrement.


Archives de l'Institut catholique de Paris, 1_I_1.010, Otto et Pirou (firme), S. Ex. Monseigneur Neveux, évêque d'Arsinoé auxiliaire de Reims, épreuve argentique d'époque contrecollée sur carton, 30 x 22 cm, 1932, consultable en ligne sur le site de la bibliothèque numérique de l'Institut Catholique de Paris.
Archives de l’Institut catholique de Paris, 1_I_1.010, Otto et Pirou (firme), S. Ex. Monseigneur Neveux, évêque d’Arsinoé auxiliaire de Reims, épreuve argentique d’époque contrecollée sur carton, 30 x 22 cm, 1932, consultable en ligne sur le site de la bibliothèque numérique de l’Institut Catholique de Paris.

En 1920, la cérémonie de confirmation a lieu à Chaumont-Porcien (Ardennes), et est célébrée par monseigneur Neveux.  Elle commence par une messe, puis le sacrement est donné à chacun des enfants en présence au moins d’un parrain pour les garçons, et d’une marraine pour les filles. Pendant l’onction, les adultes mettent la main droite sur l’épaule droite du confirmant, qui peut n’être âgé que de dix ans.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8400565, consultable en ligne sur Gallica, Cochin, N. R. (dessinateur), Le Concile de Trente, [S.l.] : [s.n.], [s.d.], 1 estampe. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l'Histoire de France. Tome 6, Pièces 526-607, période : 1563-1568], référence Hennin, 544, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (6).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8400565, consultable en ligne sur Gallica, Cochin, N. R. (dessinateur), Le Concile de Trente, [S.l.] : [s.n.], [s.d.], 1 estampe. Appartient à [Recueil. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l’Histoire de France. Tome 6, Pièces 526-607, période : 1563-1568], référence Hennin, 544, image numérisée d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-QB-201 (6).

Pour ce qui est des mariages, ils doivent être célébrés par un prêtre de la paroisse, en présence de deux ou trois témoins, et de jour, selon les prescriptions du concile de Trente.


Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 2v, vue 1/1 (arbre de consanguinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).
Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 2v, vue 1/1 (arbre de consanguinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).

L’annonce se fait par trois fois au prône[1] du dimanche, la première trois semaines avant l’événement. Quelques dispenses pour liens de parenté, ou pour mariage en « temps défendu », sont accordées. En effet, le droit canon interdit certains mariages en raison des degrés de parenté effectifs jusqu’au 4e degré, à cause des liens par affinité, ou lors de certaines périodes liturgiques (en particulier le Carême ou l’Avent).


[1] Homélie, prêche, sermon.


Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 3, vue 1/1 (arbre d'affinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).
Médiathèque de Troyes Champagne Métropole, ms. 1244, folio 3, vue 1/1 (arbre d’affinité), Gregorius papa VIIII, Bernardus Parmensis (commentateur), Decretales, codex, parchemin avec décoration (initiale historiée, miniature, figurée, à figure, ornée, filigranée, couleur et or), XIIIe siècle, nord ou est de la France, notice descriptive consultable en ligne sur le catalogue de manuscrits enluminés Initiale, image numérisée par la Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM), élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT-CNRS).

Il est possible d’obtenir une dispense, dont le coût est fixé en fonction de la condition des demandeurs, et du degré de parenté. Cela demande la constitution d’un dossier complet, qui comprend la supplique des fiancés, avec les causes dites honnêtes ou infâmantes. A ce dernier s’ajoutent l’enquête menée dans la paroisse, et l’accord de l’évêque. C’est ce qu’ont fait Nicolas Robin et Jeanne Meunier, parents au 4e degré[1].


[1] Aujourd’hui, en droit civil, des cousins germains ont, entre eux, un lien de parenté au 4e degré.


Biblioteca apostolica vaticana, Pal. lat. 963, Petrus Pictaviensis, Cancellarius, Arbor consanguinitatis et affinitatis, Compendium historiae in genealogia Christi, Allemagne, parchemin, manuscrit du XVe siècle, I + 6 ff. + I, 43 x 31 cm, avec décoration (peinture, or), consultable en ligne sur la bibliothèque numérique de l'Université de Heidelberg.
Biblioteca apostolica vaticana, Pal. lat. 963, Petrus Pictaviensis, Cancellarius, Arbor consanguinitatis et affinitatis, Compendium historiae in genealogia Christi, Allemagne, parchemin, manuscrit du XVe siècle, I + 6 ff. + I, 43 x 31 cm, avec décoration (peinture, or), consultable en ligne sur la bibliothèque numérique de l’Université de Heidelberg.

En 1702, François Barré et Barbe Morceau qui désirent s’épouser quoique parents du deuxième au troisième degré[1] pour le droit canon, et dépendants de liens d’affinité reçoivent, après le passage de leur demande en cour de Rome[2], l’autorisation de se marier, et le curé, celle de célébrer ce mariage.

Les démarches, mais surtout les interrogatoires sont stéréotypés : invocation du scandale créé par la situation, relation « incestueuse » pour l’Eglise, nécessité de « réparer son honneur », etc.


[1] Actuellement, au regard de la loi, des petits-enfants, vis-à-vis de leurs grands-parents ont un lien de parenté au 2e degré. Des neveux et nièces par rapport à leurs oncles et tantes ont un lien de parenté au 3e degré.

[2] Ce n’est qu’à partir du 3e degré de consanguinité que les autorisations sont données par les archevêques ou évêques.


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 28, Biblia latina, parchemin, 416 ff., 35.7 x 25 cm, peut-être du nord de la France [origine incertaine], manuscrit du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), fragments in situ (feuillet inséré), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 28, Biblia latina, parchemin, 416 ff., 35.7 x 25 cm, peut-être du nord de la France [origine incertaine], manuscrit du XIIIe siècle, en latin, avec décoration (figuratif, peinture, or et argent, initiale, marge, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), fragments in situ (feuillet inséré), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

La dispense donnée au futur couple Barré Morceau l’est moyennant une double pénitence, consistant en un versement d’une somme d’argent destinée aux pauvres de la paroisse, soit 20 sols ou1 livre, et des prières à dire « à genoux et à voix basse » dans l’église paroissiale durant plusieurs dimanches consécutifs[1].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 1995 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, articles 2G 1757-2020 = officialité métropolitaine et diocésaine de Reims (1483-1790), pièces 2G 1983-2004 = dispenses de Rome pour mariages, requêtes pour fulmination de bulles et brefs par l’officialité, enquêtes et interrogatoires (1666-1789)].


Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 188, Guillaume de Conches, Dragmaticon, Comput pour le calcul du calendrier, parchemin, 33 ff., 21 x 13.6 cm, Allemagne de l'Ouest (Rhénanie), manuscrit du XIIIe siècle, vers 1230, en latin, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, initiale, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.
Fondation Martin Bodmer (Cologny, Suisse), Cod. Bodmer 188, Guillaume de Conches, Dragmaticon, Comput pour le calcul du calendrier, parchemin, 33 ff., 21 x 13.6 cm, Allemagne de l’Ouest (Rhénanie), manuscrit du XIIIe siècle, vers 1230, en latin, avec décoration (figuratif, pleine page, peinture, initiale, ornemental, dessin à la plume, schéma, vignette), consultable en ligne sur la bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse e-codices.

La dispense de bans s’obtient un peu plus facilement, parce que les mariages sont interdits durant certains temps liturgiques comme l’Avent ou le Carême, et qu’il est préférable pour des raisons morales que le couple vive dans la légitimité.

Un exemple nous est donné à travers le mariage de Jean Baré et Nicolle Boudsocq, célébré le 28 novembre 1702 avec dispense de deux bans pour temps prohibé. En revanche, rien n’est dit sur la raison de la dispense de deux bans lors du mariage de « messire Firmin Canel et demoiselle Louise Duguet » le 18 avril 1697.


L’une des périodes propices à la célébration d’un mariage est l’hiver, en janvier ou février. A partir de 1783, apparaissent dans les registres de La Romagne des actes intitulés « promesse de mariage ». Il s’agit d’une sorte de publication de bans quelques semaines avant ledit mariage, puis de la célébration de fiançailles impérativement trois jours avant le mariage.


Il se trouve aussi dans les actes la notion d’opposition (par exemple des parents envers un enfant mineur) ou d’empêchement. Les mariés, hommes ou femmes, qui ne sont pas âgés respectivement de trente et vingt-cinq ans, sont considérés comme mineurs[1] et doivent obtenir le consentement de leurs parents. La présence de ces derniers lors de la cérémonie vaut consentement exprès.


[1] Selon les arrêtés de monsieur de Lamoignon datant de 1702.


A partir de la fin du XVIIe siècle, chaque acte mentionne que le prêtre a recueilli  le consentement de chacun des époux devant témoins (au moins quatre). Ce qu’atteste l’acte de Toussaint Fondrillon et de Poncette Gouverneur le 30 juin 1696. Le curé (N. Dehaulme) signale que les vœux de mariage ont été exprimés devant les membres de la famille (qui sont nommés), et en présence de plusieurs autres habitants.

Le prêtre doit désormais s’assurer du consentement personnel des futurs époux. Cela répond à une nouvelle prescription de l’Eglise, qui entend ainsi s’opposer au mariage contraint.


Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 2019.1.37, Pille, Henri, La Messe à Pavant (Aisne), huile sur  toile, 100,8 x 81,7 cm, dépôt de l’État, transfert de propriété de l’État à la ville de Reims en 2019, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.
Musée des Beaux-Arts (Reims), numéro d’inventaire 2019.1.37, Pille, Henri, La Messe à Pavant (Aisne), huile sur  toile, 100,8 x 81,7 cm, dépôt de l’État, transfert de propriété de l’État à la ville de Reims en 2019, photographie prise par Christian Devleeschauwer, notice descriptive consultable en ligne sur le portail officiel des musées de Reims.

Environ dans la moitié des cas, le conjoint est originaire d’une autre paroisse que celle dont est issue la mariée : sur les huit mariages célébrés en 1783 et 1784, quatre des mariés sont originaires de Rocquigny, Lalobbe, Chappe et Marlemont (il est à noter que tous ces villages sont situés dans le département des Ardennes).

Cette proportion de 50% est généralement respectée depuis longtemps. C’est ce que l’on constate lorsque l’on analyse les registres de cette époque.


La plus grande mortalité de femmes encore jeunes est la cause principale des remariages. Ils se produisent dans un délai de quelques semaines à quelques mois après le décès de la conjointe. Pour la deuxième ou troisième fois, une nouvelle union est célébrée. La femme ne peut se remarier qu’une année environ après son veuvage. Le remariage est une nécessité sociale et économique pour élever des enfants en bas âge, ou pour gérer et cultiver les terres.


Le curé en charge de la paroisse en 1806 signale qu’il a célébré quatorze baptêmes, une bénédiction nuptiale et cinq sépultures, ce qui correspond, tout au moins pour les deux derniers faits cités, rigoureusement aux actes d’état civil enregistrés à la mairie.


Il semble donc que les habitants soient alors redevenus fidèles à l’Eglise, alors que des villages avoisinants montrent une percée du mariage civil et du concubinage. C’est le cas au Fréty (Ardennes) ou à Saint-Jean-aux-Bois (Ardennes), où l’on signale que le prêtre a œuvré pour ramener « des ménages égarés ».


En 1833, le curé de ce village signale qu’il y a dix ménages en union civile et « incestueuse » (selon l’expression de ce prêtre), et un séparé sans autorisation expresse. Cette note traduit une montée sensible de la déchristianisation.


Cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

L’inhumation d’un défunt a lieu le jour même de son décès, et au plus tard le lendemain. Après la Révolution, comme l’état civil a été mis en place, le rôle du curé se trouve modifié : le prêtre doit attendre pour célébrer un mariage religieux un acte de l’officier d’état civil, prouvant que celui-ci a bien été célébré à la mairie.

Pour les inhumations, le prêtre ne peut procéder à la levée d’un corps sans une autorisation donnée par ce même officier d’état civil, sous peine d’être poursuivi comme contrevenant au lois[1].


[1] Décret impérial du 4 thermidor an XIII (23 juillet 1805).


Le curé est également un lien entre le pouvoir royal et les paroissiens : il est à ce titre chargé de la communication des nouvelles importantes. Même si un édit d’avril 1695, confirmé par une déclaration de décembre 1698, dispense les curés de publier des avis temporels à leur prône[1], un certain nombre continue de le faire tout au long du XVIIIe siècle.


[1] Sermon du prêtre pendant la messe.


En 1774, les curés des différents villages sont chargés de transmettre les diverses instructions royales qu’ils reçoivent, par l’intermédiaire d’un messager qui va chercher les lettres tous les jeudis à Rethel (Ardennes) et les porte à Wasigny (Ardennes) le vendredi, jour de marché[1].


[1] Enquête ecclésiastique de 1774.


Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8600506, page non paginée, vue 1/8, consultable en ligne sur Gallica, Noailles, Louis-Antoine de (1651-1729) ; Eglise catholique. Diocèse (Paris), Mandement de Son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles, Archevesque de Paris, pour demander par des prières publiques la bénédiction de Dieu sur la résolution que le Roy a prise de gouverner l'Etat par lui-même, A Paris, chez Jean-Baptiste Delespine, imprimeur-libraire ordinaire du roy, & de Son Eminence Monseigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, ruë S. Jacques, à l'Image S. Paul. M.DCCXXVI. Avec privilege du roy, 1726, 7 pages, in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Droit, économie, politique, F-21102 (88).
Bibliothèque nationale de France, document numérique, IFN-8600506, page non paginée, vue 1/8, consultable en ligne sur Gallica, Noailles, Louis-Antoine de (1651-1729) ; Eglise catholique. Diocèse (Paris), Mandement de Son Eminence Monseigneur le Cardinal de Noailles, Archevesque de Paris, pour demander par des prières publiques la bénédiction de Dieu sur la résolution que le Roy a prise de gouverner l’Etat par lui-même, A Paris, chez Jean-Baptiste Delespine, imprimeur-libraire ordinaire du roy, & de Son Eminence Monseigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, ruë S. Jacques, à l’Image S. Paul. M.DCCXXVI. Avec privilege du roy, 1726, 7 pages, in-4°, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, département Droit, économie, politique, F-21102 (88).

Il a aussi pour mission de transmettre les mandements de prières publiques pour la prospérité des armées du roi. Deux exemples peuvent être cités : l’un, du 4 juin 1707, demande des prières, une procession, une exposition du Saint-Sacrement jusqu’au 16 octobre 1707.

L’autre, daté du 24 mai 1709, œuvre pour « le rétablissement de la paix et le secours de Dieu dans les nécessités publiques et la conservation de la personne du roy[1] et de toute la famille royale ».


[1] Graphie utilisée jusqu’au XVIIIe siècle. Sa forme moderne est attestée en 1740 par l’Académie française.


Les prières doivent être dites jusqu’au 3 novembre. Depuis des mois, la population connaît de très grosses difficultés économiques, liées aux conséquences d’un terrible hiver.   


Après la Révolution, le soutien du représentant du diocèse de Reims est acquis au roi Louis XVIII. Ce prélat, donnant le sacrement de confirmation en 1816, profite de cette grande réunion pour apporter son soutien au gouvernement en place.

Pour persuader les fidèles des diverses paroisses de suivre ses recommandations, il retient l’assemblée pendant plus d’une heure pour la persuader de s’attacher aux Bourbons et au meilleur des rois[1].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 702 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


On retrouvera ce soutien appuyé sous le Second Empire. Mais d’autres voix s’élèvent pour s’opposer à cette direction des consciences. Il n’en reste pas moins vrai que dans les villages, surtout durant les périodes de guerre, les paroissiennes et les paroissiens trouvent auprès du curé du village aide et réconfort spirituel…

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La Romagne et les curés de son église


Monseigneur Antonio Barberini, 91e archevêque de Reims, de 1657 à 1671.
Monseigneur Antonio Barberini, 91e archevêque de Reims, de 1657 à 1671.

Parmi ceux qui ont exercé leur ministère dans cette paroisse, on peut citer vers 1663 F. Prony[1].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 252 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, cotes 2G 250-252 = administration spirituelle du diocèse, état des paroisses, visites des églises (1348-1789)].


Remi[1] Bayen, prémontré de l’abbaye de Chaumont-la-Piscine, est probablement curé de La Romagne entre 1663/1664 et 1665, après avoir été à La Hardoye (Ardennes) puis à Rocquigny (Ardennes).


[1] Saint Remi (sans accent) est l’un des patrons du diocèse de Reims.


Pierre Le Heutre, né vers 1636 dans le diocèse, est ordonné en 1660 à presque 25 ans. Il est le curé du village pendant dix-sept ans de 1665 à 1682. Quoique son nom n’apparaisse pas, c’est sûrement lui qui est affecté à ce lieu[1] en 1665, alors que la paroisse de Montmeillant (Ardennes) était « abandonnée » et son église « en très mauvais état ».


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 252, page 213 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, cotes 2G 250-252 = administration spirituelle du diocèse, état des paroisses, visites des églises (1348-1789)].


Monseigneur Charles-Maurice Le Tellier, 92e archevêque de Reims, de 1671 à 1710.
Monseigneur Charles-Maurice Le Tellier, 92e archevêque de Reims, de 1671 à 1710.

Nicolas Jouvant, né à Reims (Marne) vers 1656, est ordonné en 1682. Il est nommé ensuite pour quelques mois à La Romagne et, fait curieux, avant son ordination. Cependant, ce cas n’est pas exceptionnel en Champagne, puisque monseigneur Le Tellier attribue souvent des « titres de paroisse » avant que le titulaire ait « reçu la prêtrise[1] ».

Ces nominations sont « maintenues comme exactes ». Cet ecclésiastique est affecté peu de temps après son ordination à la cure de Saint-Jean-aux- Bois (Ardennes) puis à Chémery (Ardennes). Il est nommé doyen rural jusqu’en 1719 et décède en 1734. Il est alors curé d’Aÿ[2] (Marne).


[1] Archives  départementales  des Ardennes, 1J  128-1 [série J = archives d’origine privée (entrées par voie d’achat, don, legs ou dépôt), sous-série 1J = documents entrés par voies extraordinaires : dons, achats, legs, dépôts effectués de 1945 à 1975, articles 1J 128 = papiers de l’abbé Emile Bouchez, le clergé des Ardennes en 1789 et sous la Révolution (don de monseigneur Leflon, janvier 1961, entrée 421), pièce 1J 128-1 = répertoire alphabétique des curés et vicaires de l’ancien diocèse de Reims d’après les archives diocésaines, 1663-1791, registre de 173 pages].

[2] Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMP-10685 < 1867-1943 >, Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Bulletin du diocèse de Reims : revue religieuse, historique et littéraire, 1e année, n° 1 (6 juil. 1867) 89e année, n° 12 (25 mars 1961), Reims : [s.n.], 1867-1961, quarante-quatrième année, n° 3 du samedi 21 janvier 1911, page 35, vue 40/847, consultable en ligne sur Gallica, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 8-LC11-842 (7).


Nicolas Lambinet, originaire de Brieulles-sur-Meuse (Meuse), où il est né vers 1643, est le curé du village de septembre 1682 au 27 juin 1686, avant de rejoindre la cure de Lametz (Ardennes) jusqu’au 1er janvier 1713.


Adrien Desjardins remplit un court intermède d’une dizaine de mois. Ce prêtre, venu de l’abbaye de Chaumont-la-Piscine (Ardennes) où il est sous-prieur[1], rejoint Rubigny (Ardennes) en février 1687 où il décède le 13 août 1697 [2].


[1] Religieux qui supplée le prieur.

[2] Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMP-10685 < 1867-1943 >, Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Bulletin du diocèse de Reims : revue religieuse, historique et littéraire, 1e année, n° 1 (6 juil. 1867) 89e année, n° 12 (25 mars 1961), Reims : [s.n.], 1867-1961, quarante-cinquième année, n° 20 du samedi 18 mai 1912, page 243, vue 260/900, consultable en ligne sur Gallica, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 8-LC11-842 (7).


Les lettres patentes du roi en forme d'édit du mardi 29 avril 1664 ordonnent que les bulles des papes Innocent X et Alexandre VII seront publiées dans tout le royaume.
Les lettres patentes du roi en forme d’édit du mardi 29 avril 1664 ordonnent que les bulles des papes Innocent X et Alexandre VII seront publiées dans tout le royaume.

Nicolas Norbert Dehaulme, né vers 1653, occupe la cure pendant quinze ans, du 31 mars 1688 jusqu’en octobre 1703, et se dévoue à sa paroisse. C’est à l’origine un religieux du couvent de Chaumont-la-Piscine (Ardennes). Lorsque son ministère romanais prend fin, il y retourne, comme cela se passe assez souvent pour les moines réguliers.


Le testament d'Hubert Terlot est signé par le curé de La Romagne, Louis Pottin, qui assiste ses paroissiens sur le plan matériel et spirituel. Archives départementales des Ardennes, G 238 [série G = clergé régulier avant 1790, articles G 92 à 272 = églises paroissiales et leurs fabriques], cote concernant les églises de Rocquigny, La Romagne, Romance (Saint-Pierre), les constitutions de rentes, dons et legs, les déclarations de biens 1611-1788.
Le testament d’Hubert Terlot est signé par le curé de La Romagne, Louis Pottin, qui assiste ses paroissiens sur le plan matériel et spirituel. Archives départementales des Ardennes, G 238 [série G = clergé régulier avant 1790, articles G 92 à 272 = églises paroissiales et leurs fabriques], cote concernant les églises de Rocquigny, La Romagne, Romance (Saint-Pierre), les constitutions de rentes, dons et legs, les déclarations de biens 1611-1788.

Louis Pottin passe trente-six ans à La Romagne, de sa nomination vers 1705 jusqu’à sa mort à l’âge de soixante et onze ans environ, le 22 octobre 1740. Tout au long de son sacerdoce, il s’implique dans les diverses tâches auprès de ses paroissiens, tant spirituelles que matérielles.

Ses obsèques sont célébrées par le prieur-curé de Givron (Ardennes) en présence de R. Chanveaux, curé-doyen de Rethel (Ardennes), de Jean-Baptiste Le Roy (maître d’école), Antoine Leblanc et François Merlin.


Jean Maquet lui succède pour un temps très court : neuf mois, du 7 novembre 1740 au 14 août 1741.


Le haut lieu du jansénisme est Port-royal-des-Champs, Abbaye de (Yvelines, France). Museum Catharijneconvent (Utrecht, Pays-Bas), numéro d’inventaire OKM s19, anonyme (école française de peinture), Vue sur l’abbaye de Port-Royal-des-Champs, peinture à l'huile, canevas, 1e moitié du XVIIIe siècle, vers 1764, notice descriptive consultable en ligne.
Le haut lieu du jansénisme est Port-royal-des-Champs, Abbaye de (Yvelines, France). Museum Catharijneconvent (Utrecht, Pays-Bas), numéro d’inventaire OKM s19, anonyme (école française de peinture), Vue sur l’abbaye de Port-Royal-des-Champs, peinture à l’huile, canevas, 1e moitié du XVIIIe siècle, vers 1764, notice descriptive consultable en ligne.

François-Jean Bataille, de l’ordre des prémontrés, devient le nouveau titulaire de la cure, du 14 août 1741 jusqu’à sa mort vers août 1747 (les registres paroissiaux entre 1742 et 1753 ont disparu). Il jure avoir « signé les formulaires de foi du pape Alexandre VII qui condamnent le jansénisme ».


Palazzo Barberini (Rome, Italie), numéro d’inventaire 5048, Bernin, Le (1598-1680), Portrait du pape Urbain VIII [Maffeo Barberini], peinture à l'huile, 1e moitié du XVIIe siècle, vers 1631-1632, huile sur toile, notice descriptive consultable en ligne.
Palazzo Barberini (Rome, Italie), numéro d’inventaire 5048, Bernin, Le (1598-1680), Portrait du pape Urbain VIII [Maffeo Barberini], peinture à l’huile, 1e moitié du XVIIe siècle, vers 1631-1632, huile sur toile, notice descriptive consultable en ligne.

Depuis le 6 mars 1642, le pape Urbain VIII a porté une condamnation contre les théories de Jansenius[1] contenues dans son livre intitulé Augustinus.

Portrait du pape Innocent X par Diego Vélasquez.
Portrait du pape Innocent X par Diego Vélasquez.

Cette critique théologique est confirmée par une bulle du pape Innocent X le 31 mai 1653, puis par celle d’Alexandre VII le 16 octobre 1656.


[1] Cornelius Jansen.


Walters art museum (Baltimore, Maryland), numéro d’inventaire 37.598, Gaulli, Giovanni Battista (1639-1709) [atelier], Portrait du pape Alexandre VII [Fabio Chigi], peinture à l'huile, 1e moitié du XVIIe siècle, vers 1667, peinture à l'huile sur canevas, notice descriptive consultable en ligne.
Walters art museum (Baltimore, Maryland), numéro d’inventaire 37.598, Gaulli, Giovanni Battista (1639-1709) [atelier], Portrait du pape Alexandre VII [Fabio Chigi], peinture à l’huile, 1e moitié du XVIIe siècle, vers 1667, peinture à l’huile sur canevas, notice descriptive consultable en ligne.

En 1661, les évêques de France décident de rédiger un formulaire portant réprobation des doctrines condamnées, et de l’imposer à tous les ecclésiastiques de leurs diocèses. Ces derniers sont contraints de le signer sur-le-champ.

En 1665, le pape Alexandre VII propose de ne pas admettre un élu quelconque à la jouissance d’un bénéfice, sans qu’il lui fût enjoint de souscrire à ce document condamnant expressément l’erreur janséniste. Cette ferme invitation soulève une opposition formidable en Champagne.

Au XVIIIe siècle, monseigneur François I de Mailly, successeur de monseigneur Le Tellier, se montre, lui, très empressé de faire signer ce document par les différents prêtres de son diocèse.

Monseigneur François I de Mailly, 93e archevêque de Reims, de 1710 à 1721.
Monseigneur François I de Mailly, 93e archevêque de Reims, de 1710 à 1721.

Monseigneur Armand Jules de Rohan-Guémené, 94e archevêque de Reims, de 1722 à 1762.
Monseigneur Armand Jules de Rohan-Guémené, 94e archevêque de Reims, de 1722 à 1762.

Philippe Hennezel, prémontré, occupe la cure du 4 septembre 1747 jusqu’à sa mort vers février 1760, à l’âge de cinquante-six ans. C’est un chanoine régulier de l’ordre des prémontrés. Pour ses obsèques, le service religieux est célébré par le curé de Givron (Ardennes), en présence de J.-B. Davaux et du prieur Godart de la Piscine. Il est inhumé au milieu du chœur de l’église.


Monseigneur Charles Antoine de La Roche-Aymon, 95e archevêque de Reims, de 1763 à 1777.
Monseigneur Charles Antoine de La Roche-Aymon, 95e archevêque de Reims, de 1763 à 1777.

Simon Godart, prémontré, après avoir été curé de Givron (Ardennes), reste à La Romagne de février 1760 à 1769, moment où il démissionne. Cette situation ouvre aux « patrons de la cure » la possibilité de désigner un candidat, dont les supérieurs diocésains agréent ou rejettent la candidature après l’avoir examinée.


D’après le registre consulté, il est le seul à avoir démissionné dans ce village, alors que sur la même période de cent trente ans, quatre curés l’ont fait à Rocquigny (Ardennes), et que trois autres ont « résigné », c’est-à-dire qu’ils ont laissé leur paroisse en faveur, généralement, d’un membre de leur famille. Quelles peuvent-être les raisons de ces différences ? A la suite de ce départ, c’est F. Pierron, curé de Montmeillant (Ardennes), qui pourvoit aux besoins de la paroisse.


Joseph Bourdon[1], religieux prémontré né le 6 mai 1728 à Moncourt[2], prend en charge la cure à partir du 12 janvier 1770, après avoir relevé des diocèses de Rouen (Seine-Maritime) et de Laon (Aisne) et être arrivé dans le diocèse de Reims en 1763.

Certains prêtres comme ce curé reçoivent l’extension des pouvoirs, et les « cas réservés », c’est-à-dire tout ce qui regarde la magie, les superstitions et les maléfices[3].


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 137 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].

[2] Dans le diocèse de Metz (Moselle).

[3] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 268 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, cotes 2G 267-268 = doyenné de Rethel (1248-1790)].


Serment de Joseph Bourdon à la Constitution civile du clergé.
Serment de Joseph Bourdon à la Constitution civile du clergé.

Il est toujours présent dans sa paroisse lors des premières années révolutionnaires. Il prête serment à la Constitution civile du clergé le 28 janvier 1791[1], contrairement à certains de ses confrères. Il est redemandé après la Révolution.

Attestation du serment prêté par le curé Joseph Bourdon.
Attestation du serment prêté par le curé Joseph Bourdon.

Il est l’un de ceux pour qui quelques détails physiques sont notés en l’an VI par les autorités du canton de Rocquigny (Ardennes). Il mesure cinq pieds et cinq pouces, soit un peu plus d’un mètre soixante-cinq. Il a le visage et le menton ronds, une grande bouche, des « yeux roux[2] », des sourcils gris. Ses cheveux sont blancs.


[1] Archives départementales des Ardennes, L 1336 [série L = administrations et tribunaux de l’époque révolutionnaire (1790-an VIII), articles L 1276-1357 = hôpitaux, prisons, affaires cantonales et municipales, cotes L 1336-1337 = canton de Rocquigny, délibérations, an IV-1819], délibération du canton de Rocquigny lors de sa séance du 26 avril 1792.

[2] Cette désignation ancienne d’une pigmentation de l’iris n’évoque plus pour nous une couleur précise.


Monseigneur Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord, 96e archevêque de Reims, de 1777 à 1816.
Monseigneur Alexandre Angélique de Talleyrand-Périgord, 96e archevêque de Reims, de 1777 à 1816.

Dans l’enquête menée le 20 novembre 1807, nous apprenons qu’il a alors soixante-dix-neuf ans et qu’il souffre de nombreuses infirmités qui l’empêchent de dire la messe. En outre, il ne peut se servir de sa main droite[1]. Il décède dans sa paroisse, un an plus tard, le 3 juillet 1808[2], après l’avoir servie pendant plus de trente-huit ans.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 142 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].

[2] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 139 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


Monseigneur Jean Charles de Coucy, 97e archevêque de Reims, de 1817 à 1824.
Monseigneur Jean Charles de Coucy, 97e archevêque de Reims, de 1817 à 1824.

Pendant quelques années, La Romagne est une annexe de Montmeillant (Ardennes), avant de redevenir une cure à part entière. De ce fait, elle est desservie par le prêtre de cette commune.


Monseigneur Jean-Baptiste de Latil, 98e archevêque de Reims, de 1824 à 1839.
Monseigneur Jean-Baptiste de Latil, 98e archevêque de Reims, de 1824 à 1839.

Jean-Baptiste Mozin naît à Montcy-Saint-Pierre (Ardennes). De sa nomination (quand la Romagne est redevenue pleinement une paroisse) jusqu’à sa mort le 4 janvier 1842 à l’âge de trente-six ans, il demeure dans le village.


Dans une enquête destinée à l’archevêché, on apprend qu’il y vit en compagnie de sa mère et de sa sœur, et qu’il héberge chez lui quelques écoliers. Il bine[1]. Ce qui s’avère plus important, c’est l’opinion qu’il exprime sur ses paroissiens.

Pour lui, quelques-uns sont superstitieux, mais ne sont pas scandaleux. Cent trente font leur devoir pascal. Néanmoins, il reproche à certains d’être trop lents pour faire baptiser leurs enfants. Mais personne ne néglige de les envoyer au catéchisme.


[1] En droit canonique, biner = célébrer deux messes le même jour, généralement dans deux églises différentes.


La Romagne – L'Eglise, carte postale ancienne éditée par Briard, virage sépia.
La Romagne – L’Eglise, carte postale ancienne éditée par Briard, virage sépia.

Simon Noiville, né le 10 février 1816 à Longwé (Ardennes), reçoit une nomination à La Romagne à partir du 20 juin 1842. Il veille à améliorer son église : pour communiquer avec ses paroissiens à partir des années 1870, il a recours à un petit journal, Le Réveil de Signy-l’Abbaye, qui lui sert de bulletin paroissial.

Monseigneur Thomas II Gousset, 99e archevêque de Reims, de 1840 à 1866.
Monseigneur Thomas II Gousset, 99e archevêque de Reims, de 1840 à 1866.

Monseigneur Jean-François Landriot, 100e archevêque de Reims, de 1867 à 1874.
Monseigneur Jean-François Landriot, 100e archevêque de Reims, de 1867 à 1874.

Dès 1883, une plainte est formulée contre lui auprès du préfet[1], car il manque souvent à ses obligations. Le représentant du gouvernement fait remarquer dans sa réponse qu’il est paralysé et qu’il a soixante-huit ans. Il ajoute qu’on ne peut pas insister pour le faire remplacer, car le presbytère est sa propriété et non celle de la commune.

A partir du mois de mars 1884, c’est le vicaire administrateur Renaudin qui signe les actes pour La Romagne. D’autre part, certaines lacunes apparaissent à la lecture des documents religieux de l’église Saint-Jean (la transcription de la sépulture de Céline Millet ou le baptême d’un enfant de la famille Gosset ne sont ainsi pas pris en compte).


[1] Archives nationales, document numérique, F19 6655, vue 241/503, consultable en ligne [série F = versements des ministères et administrations qui en dépendent, sous-série F19 = cultes, articles F19 6544-6697 = fichiers des ecclésiastiques rémunérés par l’Etat sous la IIIe République, 1881-1905, pièces F19 6554-6655 = Reims (diocèse), documents F19 6655 = Reims (diocèse) : J à W].


Une croix surmontait autrefois ce monument funéraire. Tombe de l’abbé Simon Noiville au cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le vendredi 13 mai 2011. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Une croix surmontait autrefois ce monument funéraire. Tombe de l’abbé Simon Noiville au cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le vendredi 13 mai 2011. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Le 3 mars 1885, l’abbé Noiville qui, depuis trois ans environ, était frappé par une maladie paralysant son activité intellectuelle et physique, décède[1]. Il était curé de La Romagne et prêtre depuis quarante-trois ans.

Il est inhumé, le 5 du même mois, dans le cimetière du village, en présence de nombreux prêtres des alentours[2] (Le Fréty, Novion, Saint-Jean-aux-Bois, Estrebay, Rubigny, Montmeillant, etc.) mais aussi de ses paroissiens qui rendent un dernier hommage à celui qui avait été leur « guide sûr », leur « ami vrai » et qui avait partagé leurs joies et leurs tristesses pendant cette longue série d’années si mouvementées.


[1] Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMP-10685 < 1867-1943 >, Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Bulletin du diocèse de Reims : revue religieuse, historique et littéraire, 1e année, n° 1 (6 juil. 1867) 89e année, n° 12 (25 mars 1961), Reims : [s.n.], 1867-1961, dix-huitième année, n° 11 du samedi 14 mars 1885, page 123, vue 131/800, consultable en ligne sur Gallica, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 8-LC11-842 (7).

[2] Tous les villages cités sont dans l’actuel département des Ardennes.


Georges Victor Grégoire naît le 21 septembre 1857 à Floing (Ardennes). En 1881, il est vicaire à Nouzon (Ardennes), puis il est nommé à Daigny (Ardennes), le 31 octobre 1884. Il y reste peu de temps. Après deux avis dont on ne connait pas la teneur (10 et 28 août 1885), la paroisse lui est confiée, ainsi que celle de Draize (Ardennes). Il y reste jusqu’au 21 mars 1901.

Pour lui, l’état d’esprit des habitants est fort bon : toutes les femmes, les enfants et vingt à trente hommes assistent à la messe du dimanche. Il y a beaucoup de monde à la communion pascale et même aux célébrations en dehors de Pâques. Cet avis ne semble pas concorder avec d’autres échos.


Au cours de ces années, quelques incidents relatés dans Le Petit Ardennais révèlent quelques tensions entre le prêtre et ses paroissiens. Le premier a lieu lors de l’inhumation d’un jeune soldat qui accomplissait son service militaire[1]. Ses camarades de régiment avaient offert une couronne, mais celle-ci n’étant pas du goût du curé, elle aurait été jetée par ce dernier.

Peu de temps auparavant, il s’était déjà signalé en retirant à l’instituteur[2], qui était déjà assez vieux et qui ne pouvait plus chanter à l’église, le droit de sonner les cloches[3].


[1] Il s’agit de Jean-Baptiste Emile Mauroy, fils de Jean-Baptiste Mauroy et de Marie Léonie Lelong, décédé le 8 mars 1895 à Vouziers (Ardennes), où il était en garnison comme cavalier au 5e régiment de cuirassiers.

[2] Ce dernier serait Hippolyte Guérard et aurait été âgé de cinquante-six ans au moment des faits.

[3] Archives départementales des Ardennes, DEP/ARDENNAIS 35, « La Romagne. – Un peu plus de tolérance » [chronique locale et régionale], in Le Petit Ardennais : journal politique [« puis » journal républicain] quotidien. Charleville : [s.n.], 1880-1944, dix-huitième année, n° 5763, vendredi 5 février 1897, p. 2 [presse locale ancienne, vue 2/4, consultable en ligne].


Monseigneur Benoît Langénieux, 101e archevêque de Reims, de 1874 à 1905.
Monseigneur Benoît Langénieux, 101e archevêque de Reims, de 1874 à 1905.

Il ne s’arrête pas là, puisqu’il s’insurge ensuite contre un mariage qui, pour des raisons familiales, sera finalement célébré à Montmeillant (Ardennes), au lieu de l’être à Draize (Ardennes), qui était sous sa tutelle.

L’auteur de l’article du Petit Ardennais, afin d’insister sur la vénalité de l’ecclésiastique, le soupçonne de mener grand bruit car son casuel s’en trouverait diminué. Il se moque que le curé ait porté cette affaire jusque devant monseigneur Langénieux, son archevêque, ne manquant pas au passage d’insister sur le fait que le mariage religieux n’est qu’une « inutile superfétation[1] ».


[1] Archives départementales des Ardennes, DEP/ARDENNAIS 35, « Montmeillant. – A propos d’un mariage » [chronique locale et régionale], in Le Petit Ardennais : journal politique [« puis » journal républicain] quotidien. Charleville : [s.n.], 1880-1944, dix-huitième année, n° 5776, jeudi 18 février 1897, p. 2 [presse locale ancienne, vue 2/4, consultable en ligne].


Bien qu’il n’y ait pas eu de suite, le maire s’adresse au préfet le 22 mai 1895 pour demander le déplacement de ce prêtre « qui trouble le pays par sa propagande antirépublicaine [1]».

Cette demande n’aura pas de suite immédiate, mais cela n’empêche pas le préfet de dire en 1904 que cet ecclésiastique est hostile aux institutions. Après La Romagne, il rejoint Sévigny-Waleppe (Ardennes), où il décède le 28 mars 1904.


[1] Archives nationales, document numérique, F19 6654, vue 425/485, consultable en ligne [série F = versements des ministères et administrations qui en dépendent, sous-série F19 = cultes, articles F19 6544-6697 = fichiers des ecclésiastiques rémunérés par l’Etat sous la IIIe République, 1881-1905, pièces F19 6554-6655 = Reims (diocèse), documents F19 6654 = Reims (diocèse) : A à I].


Edmond François Bastin, « homme énergique qui a le sens des responsabilités et est animé d’une foi profonde[1] », naît en 1873 à Authe (Ardennes) dans une famille très religieuse qui compte plusieurs prêtres et religieuses.

Il a été formé au petit, puis au grand séminaire de Reims (Marne). Tout d’abord vicaire à Rocroi (Ardennes), il est nommé à La Romagne de janvier 1901 jusqu’en décembre 1912, pour être ensuite muté à la paroisse de Challerange (Ardennes).


[1] Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, microfilm, MFILM 8-LC11-842 (7), Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Église de Reims : vie diocésaine, 89e année, n° 13 (1er avr. 1961) -n° 35 (2 nov. 1968), Reims : Archevêché, 1961-1968, n° 27 du 4 juillet 1964.


Monseigneur Louis-Joseph Luçon, 102e archevêque de Reims, de 1906 à 1930.
Monseigneur Louis-Joseph Luçon, 102e archevêque de Reims, de 1906 à 1930.

Comme ses paroissiens, il part en 1914 pour l’armée, où il est infirmier. Lorsqu’il est démobilisé, il retrouve un village dévasté, dans lequel il reprend son ministère. Lui aussi n’échappe pas aux sarcasmes du correspondant du Petit Ardennais : des pèlerins ayant rapporté à leurs connaissances un flacon d’eau de Lourdes (Hautes-Pyrénées) dite « miraculeuse », ils furent épinglés à travers la création d’un vocabulaire digne de celui de Molière pour dénoncer leur crédulité.

Une analyse pseudo-chimique à caractère satirique de ce liquide en dévoile la « teneur » : six cent vingt-cinq grammes d’eau pure et 0,011 milligramme de sulfate de magnésie. Quant aux autres composants, ils se trouverait en quantité variable de l’acide bétifique, de la crédulose, de la niaisine, du carottate d’argent et de l’attrapure d’or, de l’hypocritine, du cervellate de plomb et du gobe-mouchine[1].


[1] Archives départementales des Ardennes, DEP/ARDENNAIS 58, « La Romagne. – L’eau de Lourdes » [chronique locale et régionale], in Le Petit Ardennais : journal politique [« puis » journal républicain] quotidien. Charleville : [s.n.], 1880-1944, vingt-neuvième année, n° 9856, mercredi 30 septembre 1908, p. 2 [presse locale ancienne, vue 2/4, consultable en ligne].


L’enquête préliminaire diligentée par l’archevêché auprès des curés des diverses paroisses quelques semaines avant la promulgation de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat est le moyen de connaître la mentalité des paroissiens lors de ce changement, bien que ceux-ci « ne semblent pas croire à la mise à exécution de la loi ».


Pour l’abbé Bastin[1], « Les hommes sont peu portés vers la religion, d’autant qu’il ne s’en trouve que sept qui veulent bien du prêtre au mariage et à la mort. », mais ces derniers « ne viennent pas à la messe chaque dimanche ». « Les femmes sont plus de bonne volonté et résolues. », selon lui.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 25 [série J = documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims, articles 7J 13-28 = contrôle épiscopal, pièces 7J 25 = enquêtes paroissiales, tableaux de l’état des paroisses des archiprêtrés de Notre-Dame de Reims, Charleville, Mézières, Rethel, Rocroi (paroisse de Blombay), Sedan, Vouziers (1905)].


La situation est donc assez confuse. Néanmoins, le curé pense que ses paroissiens réagiront et « pilleront leur porte-monnaie » pour assurer au moins la première année avec 200 à 300 francs de revenu[1]. Cette somme couvrira le lieu de culte, son logement et sa subsistance, quand les fidèles verront « la publication et la réalité de la loi ».

Dans cette même enquête, ce prêtre, qui célèbre les messes aussi à la paroisse de Draize (Ardennes), se montre beaucoup plus pessimiste pour sa situation dans ce village, reprochant à ses paroissiens leur égoïsme et les accusant de « ne vivre que pour eux et pour la terre ».


[1] Mais il émet des doutes pour les années suivantes.


Après la promulgation de la loi de séparation, c’est ce prêtre[1] qui va donc connaître le changement de statut à partir de 1906. C’est une nouvelle occasion pour l’un des journalistes du Petit Ardennais de tourner en dérision cet ecclésiastique, sous le titre ironique « La séparation continue », lors d’une chute à bicyclette, tandis qu’il descendait à « une vitesse vertigineuse » la côte qui va de Montmeillant (Ardennes) à La Romagne, le laissant ensanglanté sur un tas de pierres que la main de la Providence « avait mis là, fort à propos, pour le recevoir[2] ».


[1] Archives nationales, document numérique, F19 6654, vue 43/485, consultable en ligne [série F = versements des ministères et administrations qui en dépendent, sous-série F19 = cultes, articles F19 6544-6697 = fichiers des ecclésiastiques rémunérés par l’Etat sous la IIIe République, 1881-1905, pièces F19 6554-6655 = Reims (diocèse), documents F19 6654 = Reims (diocèse) : A à I].

[2] Archives départementales des Ardennes, DEP/ARDENNAIS 53, « Montmeillant – La Romagne. – La séparation continue » [chronique locale et régionale], in Le Petit Ardennais : journal politique [« puis » journal républicain] quotidien. Charleville : [s.n.], 1880-1944, vingt-septième année, n° 8976, dimanche 8 avril 1906, p. 2 [presse locale ancienne, vue 2/6, consultable en ligne].


Les images mortuaires, distribuées à la famille et aux proches, comportent un contour noir plus ou moins épais et, parfois, une photographie du défunt. C’est le cas pour l’abbé Henri-Emile Régnier, curé de La Romagne (Ardennes). Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Pierre Malherbe †.
Les images mortuaires, distribuées à la famille et aux proches, comportent un contour noir plus ou moins épais et, parfois, une photographie du défunt. C’est le cas pour l’abbé Henri-Emile Régnier, curé de La Romagne (Ardennes). Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Pierre Malherbe †.

Henri-Emile Régnier, né à Clavy-Warby (Ardennes) le 6 janvier 1863, entre au séminaire en 1880, et est ordonné prêtre en 1887. Il rejoint successivement les cures de Faverolles[1] (Marne) et de Beaumont-sur-Vesle (Marne), puis de Landrichamps (Ardennes), avant d’être nommé à la paroisse de La Romagne en 1912.

Tombe de l’abbé Henri-Emile Régnier au cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le vendredi 13 mai 2011. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Tombe de l’abbé Henri-Emile Régnier au cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le vendredi 13 mai 2011. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Il décède le 8 octobre 1923 à la maison de retraite au Dorat (Haute-Vienne). Il est inhumé dans le cimetière paroissial et, chaque année, une messe anniversaire était censée devoir être célébrée pour le repos de son âme.


[1] Aujourd’hui, Faverolles-et-Coëmy.


Jules Pleugers naît le 8 juillet 1895 à Huppays (Belgique). Sa famille s’installe à Chooz (Ardennes), où il passe son enfance. Il étudie au petit séminaire de Vouziers (Ardennes) puis entre au grand séminaire de Reims (Marne). La guerre de 1914 l’empêche de continuer ses études dans ce lieu. Mais il les poursuit à Namur[1], où il est ordonné le 15 août 1919. Il est d’abord nommé vicaire à Rocroi (Ardennes), puis à l’église de Saint-Nicolas de Rethel (Ardennes).


[1] Capitale de la région de la Wallonie, en Belgique.


Monseigneur Emmanuel Suhard, 103e archevêque de Reims, de 1930 à 1940.
Monseigneur Emmanuel Suhard, 103e archevêque de Reims, de 1930 à 1940.

La Romagne est sa première cure en 1923. Il a en charge, en plus du village, les paroisses de Draize (Ardennes) et de Montmeillant (Ardennes).  Il est naturalisé[1] Français le 4 avril 1927. C’est lui qui célèbre la messe à Chaumont-Porcien (Ardennes) pour la fête de Saint-Berthault[2] (le 16 juin 1932) devant une assemblée très nombreuse et en présence de nombreux prêtres venus de Fismes (Marne) et de quelques villages des Ardennes (Mainbressy, Fraillicourt, Chappes, Sery, etc.).


[1] Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMP-5314, Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 13e année, n° 1 (1er janv. 1881) 76e année, n° 204 (24/25 août 1944) ; 76e année, n° 74 (8 sept. 1944) n° 303 (31 décembre 2015), cinquante-neuvième année, n° 80 du lundi 4 et mardi 5 avril 1927, décret du mardi 5 avril 1927, page 3823, vue 31/64, consultable en ligne sur Gallica, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, département Centre technique du livre, 2009-100524.

[2] Bibliothèque nationale de France, document numérique, NUMP-10685 < 1867-1943 >, Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Bulletin du diocèse de Reims : revue religieuse, historique et littéraire, 1e année, n° 1 (6 juil. 1867) 89e année, n° 12 (25 mars 1961), Reims : [s.n.], 1867-1961, soixantième année, n° 28 du samedi 9 juillet 1932, page 282, vue 12/19, consultable en ligne sur Gallica, texte numérisé d’après l’original de la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 8-LC11-842 (7).


Monseigneur Louis-Augustin Marmottin, 104e archevêque de Reims, de 1940 à 1960.
Monseigneur Louis-Augustin Marmottin, 104e archevêque de Reims, de 1940 à 1960.

Il quitte sa paroisse en 1945, après avoir soutenu ses paroissiens durant la Seconde Guerre mondiale pour rejoindre Bourg-Fidèle (Ardennes) et Sévigny-la-Forêt (Ardennes). Il quitte son sacerdoce en 1969 après la célébration de ses noces d’or sacerdotales, car il est frappé d’une grave maladie. Il décède le 8 janvier 1975 à Charleville (Ardennes)[1].


[1] Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, microfilm, MFILM 8-LC11-842 (7), Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Église de Reims : vie diocésaine, 89e année, n° 13 (1er avr. 1961) -n° 35 (2 nov. 1968), Reims : Archevêché, 1961-1968, numéro du 24 janvier 1975.


Le curé de La Romagne (Ardennes) propose aux habitants du village un théâtre populaire familial. Collection privée, avec l'aimable autorisation de madame Reine Druart †.
Le curé de La Romagne (Ardennes) propose aux habitants du village un théâtre populaire familial. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Reine Druart †.

Antoine Godart, né à Linchamps (Ardennes) le 23 octobre 1919, ordonné prêtre le 29 juin 1943, est nommé à La Romagne en 1946. Il y reste jusqu’aux années soixante. Son action spirituelle et humaine est importante.  C’est sous son ministère qu’a lieu la cérémonie de réouverture de l’église.

Programme de deux pièces de théâtre jouées à La Romagne (Ardennes) grâce à l'action du curé Antoine Godart. Rosalie fait du marché noir est une comédie en un acte écrite par Jean des Marchenelles en 1945. Théodore cherche des allumettes est une saynète en un acte de Georges Courteline, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Grand-guignol le 10 octobre 1897. Collection privée, avec l'aimable autorisation de madame Reine Druart †.
Programme de deux pièces de théâtre jouées à La Romagne (Ardennes) grâce à l’action du curé Antoine Godart. Rosalie fait du marché noir est une comédie en un acte écrite par Jean des Marchenelles en 1945. Théodore cherche des allumettes est une saynète en un acte de Georges Courteline, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Grand-guignol le 10 octobre 1897. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Reine Druart †.

La vipère est une pièce en un acte de Jules Mauris, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Grand-guignol en novembre 1920. La Farce des bons saints de glace est une pièce en un acte écrite par Henri Brochet en 1942. Collection privée, avec l'aimable autorisation de madame Reine Druart †.
La vipère est une pièce en un acte de Jules Mauris, représentée pour la première fois à Paris au Théâtre du Grand-guignol en novembre 1920. La Farce des bons saints de glace est une pièce en un acte écrite par Henri Brochet en 1942. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Reine Druart †.

Dès 1948, Il fait la demande à la commune d’un terrain, sur lequel on pourrait construire une salle des fêtes et de réunions pour les jeunes gens de la localité. Dans sa séance du 17 février 1948, le conseil municipal accepte cette requête, à condition que l’autorité supérieure[1] donne elle aussi son accord. Le terrain communal proposé est situé près du gué Marquigny. Ce projet ne semble pas avoir abouti.


[1] A savoir le préfet.


Station mariale au carrefour des quatre routes des villages guidés spirituellement par l'abbé Antoine Godart. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 à La Romagne (Ardennes). Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Station mariale au carrefour des quatre routes des villages guidés spirituellement par l’abbé Antoine Godart. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 à La Romagne (Ardennes). Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

On lui doit la construction d’un oratoire dédié à Notre-Dame de Lourdes (Hautes-Pyrénées), érigé en 1949 aux confins des paroisses ardennaises dont il a la charge : La Romagne, Draize, Givron et Montmeillant.

Les initiales correspondent aux trois personnes qui ont participé à la construction de cet oratoire [Vasseur, D. – Vuilmet, Paulin – Albertini, Dominique]. Repérage topographique des lieux-dits de La Romagne (Ardennes) effectué avec monsieur Christian Beltrami le jeudi 24 mars 2022. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Les initiales correspondent aux trois personnes qui ont participé à la construction de cet oratoire [Vasseur, D. Vuilmet, Paulin Albertini, Dominique]. Repérage topographique des lieux-dits de La Romagne (Ardennes) effectué avec monsieur Christian Beltrami le jeudi 24 mars 2022. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Accueil de monseigneur François Marty au congrès eucharistique de la Romagne (Ardennes), lors de la Pentecôte, le dimanche 5 juin 1960. Au premier rang se distingue André Barré en tenue de pompier.
Accueil de monseigneur François Marty au congrès eucharistique de la Romagne (Ardennes), lors de la Pentecôte, le dimanche 5 juin 1960. Au premier rang se distingue André Barré en tenue de pompier.

Antoine Godart est aussi l’instigateur des journées du congrès eucharistique régional de la Pentecôte le dimanche 5 juin 1960.

Monseigneur Georges Béjot (1896-1987), évêque auxiliaire de Reims (1955-1971), en grand apparat, au congrès eucharistique de la Romagne (Ardennes), lors de la Pentecôte, le dimanche 5 juin 1960. Le concile Vatican II, ouvert le jeudi 11 octobre 1962 par le pape Jean XXIII et clos le mercredi 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI, simplifie singulièrement la paramentique (vêtements, coiffes, tentures, ornements utilisés dans les liturgies chrétiennes). Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Reine Druart †.
Monseigneur Georges Béjot (1896-1987), évêque auxiliaire de Reims (1955-1971), en grand apparat, au congrès eucharistique de la Romagne (Ardennes), lors de la Pentecôte, le dimanche 5 juin 1960. Le concile Vatican II, ouvert le jeudi 11 octobre 1962 par le pape Jean XXIII et clos le mercredi 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI, simplifie singulièrement la paramentique (vêtements, coiffes, tentures, ornements utilisés dans les liturgies chrétiennes). Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Reine Druart †.

La Jeanne d'Arc, conduite par l'abbé Antoine Godart, défile à La Romagne (Ardennes) lors de la fête nationale du lundi 14 juillet 1952. Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Pierre Malherbe †.
La Jeanne d’Arc, conduite par l’abbé Antoine Godart, défile à La Romagne (Ardennes) lors de la fête nationale du lundi 14 juillet 1952. Collection privée, avec l’aimable autorisation de monsieur Pierre Malherbe †.

Il s’implique beaucoup dans la vie du village, tout d’abord en organisant des rencontres de la JOC[1]. Il anime dans le cadre de l’action catholique la fanfare Jeanne d’Arc, regroupant des jeunes gens des différentes paroisses qu’il supervise. Cette clique[2] fort importante par son effectif masculin décline avec le départ de certains de ses membres, rappelés pour combattre en Algérie. Elle disparaît après le départ de la paroisse de l’abbé.


[1] La Jeunesse ouvrière chrétienne est une association catholique de jeunes ouvriers, située à gauche.

[2] Ensemble des musiciens, tambours et clairons.


Mon gosse (Totò e Marcellino) est un film italien en noir et blanc réalisé par Antonio Musu. Il est sorti en Italie le mardi 22 avril 1958 et en France le mercredi 27 juillet 1960. L’affiche de cinéma apposée sur un mur de La Romagne daterait de cette époque. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Reine Druart †.
Mon gosse (Totò e Marcellino) est un film italien en noir et blanc réalisé par Antonio Musu. Il est sorti en Italie le mardi 22 avril 1958 et en France le mercredi 27 juillet 1960. L’affiche de cinéma apposée sur un mur de La Romagne daterait de cette époque. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Reine Druart †.

Il propose aussi des séances de cinéma aux enfants après le catéchisme, ou aux adultes en fin de semaine. Il monte en 1947 les Bons Loisirs[1], une troupe de théâtre où se retrouve une grande partie des jeunes du village, et qui donne parfois une représentation.


[1] Archives départementales des Ardennes, 1430 W 25 [série W = archives publiques entrées par voie ordinaire (hors état civil, officiers publics et ministériels). Nota bene : les fonds contemporains reçoivent, au moment de leur versement, un numéro d’ordre suivi de la lettre W].


Lorsqu’il quitte La Romagne, il est nommé à Ville-Dommange (Marne). Il se retire de sa mission curiale le 1er septembre 1995. Il décède le 11 mars 2002 à Reims (Marne).


L'abbé Pierre Médéric Buché †, curé du village, en soutane, surplis et barrette. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.
L’abbé Pierre Médéric Buché †, curé du village, en soutane, surplis et barrette. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.

Pierre Médéric Buché, originaire de Reims (Marne), où il naît le 29 août 1922, est ordonné prêtre le 22 mars 1947. Il devient le nouveau curé de La Romagne tout en l’étant également à Maranwez (Ardennes) du 6 août 1960 jusqu’au 5 août 1967, date à laquelle il rejoint le district de Verzenay (Marne). Après sa retraite, il vit au presbytère de ce village et décède le 10 juin 2010 à Reims (Marne).

Cérémonie religieuse à La Romagne (Ardennes) célébrée par l'abbé Pierre Médéric Buché et des ecclésiastiques des environs. Photographie ancienne en noir et blanc.
Cérémonie religieuse à La Romagne (Ardennes) célébrée par l’abbé Pierre Médéric Buché et des ecclésiastiques des environs. Photographie ancienne en noir et blanc.

Manuscrit d'un poème chrétien rédigé pour La Romagne (Ardennes) par le curé de sa paroisse, Henri Gaston Leromain. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Brigitte Alliot.
Manuscrit d’un poème chrétien rédigé pour La Romagne (Ardennes) par le curé de sa paroisse, Henri Gaston Leromain. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Brigitte Alliot.

Henri Gaston Leromain[1], né le 28 octobre 1929, est originaire de Cheveuges (Ardennes). Il se forme au chant grégorien à l’Institut catholique. Il porte la responsabilité de la paroisse du 5 août 1967 jusqu’en 1973. Il est ensuite nommé sur le secteur pastoral de l’Argonne[2] puis en 1977 à Saint-Remi de Charleville (Ardennes). Il est prêtre auxiliaire au service du district de cette ville le 1er septembre 1996. Il décède le 29 mars 1998 à Reims (Marne).


[1] Archives diocésaines de Reims-Ardennes, fonds en cours de classement, Breve, seu Ordo divini officii recitandi, années 1837 à 1970.

[2] Région naturelle de la France, qui couvre la Marne, les Ardennes et la Meuse.


Paul Dubois-Matra, né le 28 juin 1933 à Reims (Marne), lui succède. Jusqu’à sa nomination à La Romagne, il s’occupe du secteur pastoral du Vallage[1], et appartient à l’équipe pastorale de Vouziers (Ardennes).

Lors de la séance du conseil municipal le 12 juin 1984, la commune se propose de participer à la cérémonie organisée à Chaumont-Porcien (Ardennes) le 1er juillet 1984 pour fêter son jubilé. Il reste jusqu’au 9 octobre 1988.

C’est à ce moment que la municipalité est informée par l’archevêché qu’il n’y aura plus de desservant à demeure à La Romagne.

Par la suite, il devient responsable du secteur Thiérache Nord à Signy-le-Petit (Ardennes). Il rejoint la cure d’Asfeld (Ardennes) le 1er septembre 1997, et décède dans ce bourg le 16 septembre 2000.


[1] Région de l’Est de la Champagne.


L'abbé Pierre Médéric Buché, entouré d'enfants de chœur du village et des paroisses environnantes. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.
L’abbé Pierre Médéric Buché, entouré d’enfants de chœur du village et des paroisses environnantes. Photographie ancienne en couleurs d’après une diapositive, collection privée de l’abbé Pierre Médéric Buché † [fonds déposé à la mairie de La Romagne (Ardennes)], avec l’aimable autorisation de monsieur René Malherbe, maire de la commune.

Le sacerdoce de ces prêtres, et la foi qui anime leurs familles, font probablement naître des aspirations religieuses parmi les Romanais. Plusieurs sont ainsi entrés dans les ordres.


Monseigneur François Marty et enfants de chœur devant l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes).
Monseigneur François Marty et enfants de chœur devant l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes).

Pierre Thomas Antoine de Boucher, né le 7 mars 1734 à La Romagne, fils de messire Paul de Boucher, seigneur d’Avançon (Ardennes) et de Marie-Thérèse Devie, devient curé de Poix (Marne), avant de permuter pour la cure d’Avançon (Ardennes).


Monseigneur François Marty et enfants de chœur devant la grille de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes).
Monseigneur François Marty et enfants de chœur devant la grille de l’église
Saint-Jean à La Romagne (Ardennes).

Jean-Louis Bienfait, fils de François Bienfait et de Marie Catherine Trippier, né le 29 novembre 1796 à La Romagne, devient prêtre à Sauville (Ardennes) et s’éteint dans cette commune le 28 septembre1859.


Messe et cérémonie publique sur la place de La Romagne (Ardennes).
Messe et cérémonie publique sur la place de La Romagne (Ardennes).

Victor Devie, fils d’Alexandre Auguste Devie et de Marie-Charlotte Fréal, né le 27 février 1805 à La Romagne, est également prêtre. Il pratique à Pomacle (Marne), Bazancourt (Marne), Blanchefosse[1] (à partir de 1865) et décède le 7 novembre 1886 à Reims (Marne).


[1] Blanchefosse a depuis fusionné avec la commune de Bay pour former la commune de Blanchefosse-et-Bay (Ardennes).


Jean-Baptiste Apollinaire Lantenoy[1], fils de Jean-Pierre Lantenoy et de Jeanne Marie Hamel, né le 8 janvier 1818 à La Romagne. Ordonné prêtre, il officie à Revin (Ardennes) comme vicaire, puis Vaux-lès-Mouzon (Ardennes), Joigny[2] à partir du 22 octobre 1849, Banogne[3] et Saint-Fergeux (Ardennes), où il est nommé le 12 octobre 1862, et où il décède le 21 novembre 1873.


[1] Lantenois.

[2] Probablement Joigny-sur-Meuse (Ardennes), jumelée avec Joigny (Yonne) depuis le vendredi 25 juin 2004.

[3] Correspond aujourd’hui à Banogne-Recouvrance (Ardennes).


Par ce testament, Marie-Eugénie Devie fait don de sa maison pour la création d'une école à La Romagne (Ardennes).
Par ce testament, Marie-Eugénie Devie fait don de sa maison pour la création d’une école à La Romagne (Ardennes).

Marie-Eugénie Devie, sœur de Marie-Esther Devie, née le 3 septembre 1833, décède le 10 septembre 1864, alors qu’est religieuse de la communauté de L’Enfant Jésus. Elle lègue ses biens pour la création de l’école des filles de La Romagne.


Sœur Hélène en cornette. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Denise Flament-Legros, transmise par madame Marie-Paule Vergneaux.
Sœur Hélène en cornette. Collection privée, avec l’aimable autorisation de madame Denise Flament-Legros, transmise par madame Marie-Paule Vergneaux.

Marie-Jeanne Eudoxie Devie, fille d’Alexandre Auguste Devie et de Jeanne Catherine Patoureaux, née le 14 décembre 1836 à La Romagne, entre en religion sous le nom de sœur Hélène. Elle est hospitalière à l’hôpital Lariboisière puis à Saint-Louis, avant de décéder à Paris en 1905.


Marie-Esther Devie, fille de Jean Baptiste Devie et de Marguerite-Virginie Devie, née le 5 mai 1838 à La Romagne, décède à Reims le 30 juillet 1861, alors qu’elle est novice au monastère de la congrégation des sœurs de la Divine Providence.


Monseigneur François Marty, 105e archevêque de Reims, de 1960 à 1968. La mutation culturelle et sociale qui touche la société cette année-là affecte aussi l'Église.
Monseigneur François Marty, 105e archevêque de Reims, de 1960 à 1968. La mutation culturelle et sociale qui touche la société cette année-là affecte aussi l’Église.

Malgré ces vocations romanaises, La Romagne n’a plus de curé attitré. La paroisse se voit partagée avec d’autres : elle est confiée à l’abbé Jean-Marie Brédy, curé de Rocquigny (Ardennes), qui assure aussi sa mission sacerdotale à Fraillicourt (Ardennes).

Il occupe cette charge jusqu’au 1er septembre 1998. Il est alors nommé aumônier du mouvement des retraités. Il décède le 1er décembre 2008 à Nouvion-sur-Meuse (Ardennes).

La fin du 20e siècle est marquée par une crise religieuse. Les curés ont désormais à s’occuper de plusieurs paroisses. Il ne peuvent le faire qu’en étant secondés par des clercs comme cela est courant pour les obsèques. Les ecclésiastiques doivent compter de plus en plus sur le laïcat…

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L’extérieur de l’église Saint-Jean à La Romagne


Mur ouest de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), correspondant à son portail d'entrée. Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Mur ouest de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), correspondant à son portail d’entrée. Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

L’église située au cœur du village est consacrée à saint Jean l’Evangéliste, alors que celle de Sery est dédiée à saint Jean le Baptiste. Sa fête est fixée par l’Eglise catholique au 27 décembre[1]. Il est un des douze apôtres du Christ et un des quatre annonciateurs de l’Évangile, avec Luc, Marc et Mathieu. Son symbole est l’aigle.


[1] Autour de cette période sont parfois célébrées la Saint-Jean d’hiver ou le solstice.


L'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) est actuellement bâtie en dur (moellons, calcaire, mortier, briques, ardoise, etc.). Contrefort nord-ouest. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
L’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) est actuellement bâtie en dur (moellons, calcaire, mortier, briques, ardoise, etc.). Contrefort nord-ouest. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

La construction de l’église est organisée dès 1227 par Simon Pied de Loup pour faciliter la vie des habitants de La Romagne, qui doivent alors aller jusqu’à Rocquigny pour assister aux offices. Elle est très certainement en bois, comme toutes celles qui sont construites à cette époque.


Au Moyen Âge, les églises paroissiales se trouvent sous l’autorité d’un évêque ou d’un abbé[1], en qualité de fondateurs. Les prémontrés de Chaumont-Porcien et les cisterciens de Signy-l’Abbaye règnent sur les villages circonvoisins.

La rivalité des uns et des autres se manifeste par le nombre de paroisses à gouverner. Cette attitude explique le nombre considérable de lieux de culte construits dans les villes et les bourgades aux XIIe et XIIIe siècles.


[1] Supérieur ecclésiastique exerçant sa juridiction sur une abbaye ou un monastère régulier.


Meurtrière (probablement une arquebusière) de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), bouchée avec du mortier et des briques. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Meurtrière (probablement une arquebusière) de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), bouchée avec du mortier et des briques. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

L’actuelle église de La Romagne date probablement de la première moitié du XVIe siècle. Elle est fortifiée : la région est en butte aux guerres civiles et religieuses, de manière presque ininterrompue pendant quatre-vingt-dix-ans. La situation est telle que le village est incendié à plusieurs reprises.


Plan de masse cadastral de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes).

Elle est construite, non en forme de croix latine, mais selon un rectangle. Ce plan basilical hérité des Romains a été repris dans la tradition champenoise. En effet, de nombreuses églises rurales sont bâties ainsi en Champagne, province qui recouvrait entre autres les départements actuels de la Marne et des Ardennes.


La visite paroissiale de 1774 permet de dire que le bâtiment se compose d’un sanctuaire de vingt-sept pieds de large sur quinze de long, et d’une nef de vingt-sept pieds sur trente-huit.


Maçonnerie en moellons de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Maçonnerie en moellons de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Les quatre murs (d’au moins soixante-dix centimètres d’épaisseur) reposent sur un soubassement de pierres régulièrement taillées. Ils sont construits en moellons du pays, très durs et irrégulièrement disposés. Au contraire, d’autres églises assez voisines, telles celles de Fraillicourt ou de Rocquigny sont en brique (ce matériau est moins cher car de fabrication locale).


Contrefort (pilier de maçonnerie servant à consolider un mur) nord-est de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 . Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Contrefort (pilier de maçonnerie servant à consolider un mur) nord-est de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 . Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Les murs sont soutenus par d’épais contreforts, montrant parfois des reprises à chaque angle, comme ceux du pignon est. Chaque paroi présente de petits décrochements, dont l’un correspond aux fenêtres hautes. Certaines parties doivent être enduites car, en 1745, il est conseillé, pour l’extérieur, de « refaire un crépy[1] qui paraît nécessaire pour conserver les matériaux[2] ».


[1] En orthographe moderne, lire crépi, à savoir une couche de mortier, de plâtre ou de ciment non lissée.

[2] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 268 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, cotes 2G 267-268, = doyenné de Rethel (1248-1790)].


Porte basse en  arc surbaissé de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 . Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Porte basse en arc surbaissé de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 . Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

A l’est, le pignon ou chevet se trouve percé dans le haut de quelques lucarnes d’observation (ou d’arquebusières). Les murs nord et sud laissent voir dans le bas des meurtrières. Il subsiste, sur le mur latéral gauche en partant du portail d’entrée, la trace d’une ancienne porte basse.

Elle pourrait avoir permis aux habitants de se réfugier dans cet édifice : le danger était fréquent en ces temps peu sûrs. Sa taille empêche les cavaliers ennemis de s’y introduire et de terroriser un peu plus la population.


L'église Saint-Jean à  La Romagne (Ardennes) est un ouvrage fortifié. La fente défensive permet de lancer des projectiles ou de tirer sur des assaillants. Cette meurtrière est aujourd'hui obturée à l'intérieur par du plexiglas. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
L’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) est un ouvrage fortifié. La fente défensive permet de lancer des projectiles ou de tirer sur des assaillants. Cette meurtrière est aujourd’hui obturée à l’intérieur par du plexiglas. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Terwel, envoyé par le roi pour enquêter sur l’état du royaume après la guerre de Trente Ans et la Fronde, signale qu’en 1657 l’église est dans une condition désastreuse. En 1665, l’église est toujours «  en très mauvais état tant pour les bâtiments que pour les ornements ». Elle ne retrouve un meilleur aspect que quelque trente ans après ce constat.


Des arquebusières (ouvertures d’une fortification destinées à des arquebuses) sont encore visibles sur le pignon est de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Elles peuvent servir également de lucarnes d'observation. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Des arquebusières (ouvertures d’une fortification destinées à des arquebuses) sont encore visibles sur le pignon est de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Elles peuvent servir également de lucarnes d’observation. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Le pignon ouest qui sert de façade devait probablement être, lui aussi, percé d’ouvertures de surveillance. Les nombreux travaux de réfection entrepris à diverses époques ont vraisemblablement abouti à leur disparition.


Baie en arc brisé et ouverture plus ancienne en plein-cintre (demi-cercle parfait) de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), actuellement obturée. Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Baie en arc brisé et ouverture plus ancienne en plein-cintre (demi-cercle parfait) de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), actuellement obturée. Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Pour les fenêtres les plus anciennes, il s’agit de simples ouvertures ménagées dans l’épaisseur de la maçonnerie. Jusqu’au XVIIIe siècle, elles sont sur chaque mur au nombre de trois et assez hautes, ce qui fait que l’église est non seulement peu lumineuse mais aussi humide. C’est pourquoi il est conseillé, lors de la visite de 1774, non seulement de les agrandir, mais aussi d’en percer une quatrième.


Durant la Révolution, il semblerait que les vitraux existants aient été brisés ou aient disparu : l’état des lieux fait pour la réouverture au culte souligne que « certaines fenêtres sont bouchées avec de la paille ». Les autorités ecclésiastiques du diocèse se plaignent de la situation piteuse dans lequel se trouvent les églises de l’arrondissement de Rethel.


En ce qui concerne La Romagne en 1807, l’édifice est considéré défavorablement « tant pour la couverture que pour les murs qui ont besoin d’être reconstruits car ils sont défectueux[1] ». Et pourtant, selon un arrêté du préfet du département des Ardennes le 3 août 1809, l’église est déclarée conforme  : les critères d’appréciation seraient-ils différents entre les autorités religieuses et civiles ?


[1] Archives départementales de la Moselle, centre de Saint-Julien-lès-Metz, 29J 363/365 [série J = archives privées, sous-série 29J = évêché de Metz (1093-1999), articles 29J 130-773 = diocèse depuis 1802, articles 29J 340-396 = contrôle épiscopal, an XIII-1925, articles 29J 355-385 = visites canoniques, enquêtes sur l’état des paroisses, 1803-1886, articles 29J 355-377 = ancien diocèse de Metz, 1803-1886]


Les réparations les plus urgentes ont été réalisées à partir de 1824 par la fabrique. Les autres se font aux dépens de la commune[1], si bien que, vers 1830, l’église retrouve une nouvelle fois un aspect extérieur correct. Cependant, le portail et les quatre piliers ont besoin de réfection, tout comme la toiture, qui est à remettre à neuf.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 64 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


Or, en 1852, le conseil municipal constate que le devis des réparations à faire à l’église (sans que leur nature ne soit précisée) s’élève à plus de 4500 francs. Il en ressort que la commune aura les plus grandes difficultés pour y faire face[1].


[1] Archives départementales des Ardennes, EDEPOT/ROMAGNE[LA]/D 1 [série EDEPOT = archives communales déposées, sous-série ROMAGNE[LA]/D 1 = registre du conseil municipal], délibération du 12 mai 1852.


Fenêtre en arc surbaissé de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Le moellon (pierre de construction dans les murs) est recouvert de mortier. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Fenêtre en arc surbaissé de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Le moellon (pierre de construction dans les murs) est recouvert de mortier. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Le conseil d’arrondissement de Rethel, après avoir reçu des subventions pour la réparation des églises, marque son intérêt pour la conservation du patrimoine. Il souhaite que les réparations ne soient pas l’occasion de mutilations, et que les architectes conservent le caractère reçu des siècles qui les a érigées.

En outre il faut « empêcher les dilapidations des boiseries, des sculptures, la disparition des dalles tumulaires[1] par un changement du parage [2]». Il semble inutile de préciser que ce vœu n’est pas toujours respecté.


[1] Les dalles funéraires, ou tumulaires, sont les plaques mises en place au-dessus des sépultures. Elles sont souvent décorées de motifs gravés en creux. Ce terme a été très utilisé au Moyen Âge pour désigner les pierres tombales.

[2] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 124 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


Baie en arc surbaissé (hauteur de flèche inférieure à celle du plein-cintre) de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Maçonnerie en moellons recouverts de mortier et entourés de briques. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 . Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Baie en arc surbaissé (hauteur de flèche inférieure à celle du plein-cintre) de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Maçonnerie en moellons recouverts de mortier et entourés de briques. Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017 . Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

L’abbé Grégoire, curé de La Romagne, décrivant l’édifice en 1890, tient le propos suivant : « L’église est sans intérêt particulier, elle a un porche en brique et fenêtre de même. ».


Baie géminée (groupée deux par deux sans être en contact) en arc brisé de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes).Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Baie géminée (groupée deux par deux sans être en contact) en arc brisé de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes).Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Une transformation tardive voit le jour avec le percement de baies (géminée sur le pignon est, simple au-dessus du portail ouest). Il n’est pas possible d’avancer une date précise pour ces travaux, en l’absence de documents primaires. Elle a eu lieu très certainement vers 1903 pour la première, si l’on se fie à la date du vitrail qui l’orne.


Portail en arc surbaissé de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), surmonté d'une fenêtre en arc brisé . Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Portail en arc surbaissé de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), surmonté d’une fenêtre en arc brisé . Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Le portail d’entrée est modifié à de nombreuses reprises. Jules Carlier le décrit en 1913 comme « très sobre et surmonté d’arcs formés par des tores[1] qui reposent sur des colonnettes disposées en ébrasement ».

Il conserve également des vestiges « de crochets et de clochetons » qui ont désormais disparu. En 1890, le curé Grégoire, dépeint un petit portail triangulaire. Avant cette date, l’abbé Noiville, dans son désir d’embellir son église, a veillé à la réfection de celui-ci et à son rehaussement. De nos jours, il est d’une grande simplicité, sobrement surmonté d’une croix au-dessus de la baie.


[1] Moulure saillante demi-cylindrique entourant la base d’une colonne ou d’un pilier. Boudin est son synonyme.


Archives nationales, document numérique, AE/II/2991, page non paginée, vue 1/1, consultable en ligne sur Archim, Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat, texte numérisé d’après l’original des Archives nationales, site de Paris, A1610.
Archives nationales, document numérique, AE/II/2991, page non paginée, vue 1/1, consultable en ligne sur Archim, Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat, texte numérisé d’après l’original des Archives nationales, site de ParisA1610.

A partir de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, le bâtiment est officiellement la propriété de la commune. En réalité, il l’est depuis la Révolution, mais celle-ci est en plus chargée de son entretien.

Désormais, le ministre du culte (ou curé) a l’autorité de police à l’intérieur de l’édifice religieux, tandis que le maire l’a dans tous les autres lieux de la commune. Tous deux sont détenteurs des clés du bâtiment.

Avant cette période, la clé de l’église était déposée entre les mains du curé et, en principe, le maire n’avait le droit qu’à une clé du clocher (pour ce qui regardait la vie journalière des habitants). Si l’accès à ce dernier n’était pas indépendant de l’entrée de l’église, une clé de celle-ci devait être en théorie remise au maire[1]. Il arrivait qu’elle ne le fût pas, d’où, parfois, quelques petits incidents…


[1] Loi du 5 avril 1884 relatif à l’organisation municipale, article 101.


En 1907, les curés des différentes paroisses des Ardennes doivent se rendre auprès des maires des villes ou villages où ils exercent leur ministère, afin de demander la location des églises pour dix-huit ans (la plupart d’entre elles étant devenues depuis la Révolution des biens communaux).

Cette demande est assortie d’une condition que les maires ne peuvent refuser : ils doivent accepter, sans opposition possible, les différents locataires qu’il plait à l’évêque d’y nommer. Ainsi, cette clause permet, malgré la loi, d’avoir une reconnaissance de la hiérarchie ecclésiastique.


Quelques arrêts du Conseil d’Etat (en particulier celui du 11 juin 1913) permettent aux communes d’engager les dépenses nécessaires pour l’entretien et la conservation des édifices du culte dont la propriété leur est attribuée. L’église de La Romagne relève donc désormais du conseil municipal.  Ce dernier est autorisé à restaurer les objets mobiliers en usage qui sont déclarés « propriété communale » et qui figurent dans un inventaire.


L’église ne subit pas de dégâts extérieurs en 1914-1918 : elle n’est pas incendiée. Ce n’est pas le cas durant la Seconde Guerre mondiale. Le 15 mai 1940, une bombe tombe sur une partie de la sacristie et du mur sud, provoquant la mort de deux habitants et d’importants dégâts : la toiture et la charpente sont éventrées.

Une partie du toit menace de s’effondrer. Pour pallier des risques plus importants, deux Romanais (madame Devie-Richard et monsieur Achille Cotte) font chacun don d’un arbre de taille imposante, afin de consolider la charpente.


C’est le charpentier du village[1] qui est chargé de tailler à l’herminette ces poutres avant de les mettre en place. Dès 1942, quelques travaux de couverture sont entrepris. Ils ne représentent qu’un petit pourcentage de ce qui doit être fait lors du retour de la paix pour que l’église retrouve son rôle.

Outre la charpente et la toiture, il faut refaire des parties de maçonnerie. Dans l’état où se trouve l’église, il n’est plus possible de célébrer le culte. Celui-ci le sera pour un certain temps dans un bâtiment situé dans la cour de la famille Druart.


[1] Vital Bonhomme.


Le mardi 14 septembre 1948, une cérémonie solennelle est célébrée pour la réouverture au culte de cet édifice.  Au cours de cette dernière, trois statues (celles de saint Jean l’Evangéliste, du Sacré- Cœur, de Marie Immaculée) et le chemin de croix sont bénits.

Une assemblée nombreuse venue des trois annexes (Draize, Givron et Montmeillant) se recueille durant la messe, au cours de laquelle on célèbre la confirmation de trente enfants. Cette cérémonie s’achève au monument aux morts par une prière et un chant[1].

[1] Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, 8-LC11-842 (7), Eglise catholique. Diocèse (Reims, Marne), Bulletin du diocèse de Reims : revue religieuse, historique et littéraire, 1e année, n° 1 (6 juil. 1867)-89e année, n° 12 (25 mars 1961), Reims : [s.n.], 1867-1961, numéro du 28 septembre 1948.



La sacristie, salle attenante à l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), est affectée au rangement des objets nécessaires au culte. Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
La sacristie, salle attenante à l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes), est affectée au rangement des objets nécessaires au culte. Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

La sacristie est un bâtiment qui dépend, tant pour sa construction que pour son entretien, de la fabrique. Jusqu’en 1710, on ne trouve aucune allusion à ce lieu. Trente-cinq ans plus tard, on apprend que celle qui existe est « trop étroite et malpropre ».

Un projet de reconstruction est établi, ainsi qu’un devis pour sa réalisation. Les deniers proviennent de la fabrique, qui vend des arbres lui appartenant, le long du cimetière. La visite de 1774 atteste qu’une sacristie se distingue de l’église.


Une nouvelle fois visitée en 1783, la sacristie apparaît comme suffisamment grande, mais elle n’est pas notée comme saine. Pour cela, il conviendrait qu’elle fût « planchée et boisée pour la rendre moins humide[1]. Par ce moyen, « les ornements qui sont décents ne se terniraient pas si vite[2] ». Elle renferme « le nécessaire pour le service divin et les linges sont bien tenus ».

Ces remarques montrent combien la situation s’est améliorée depuis que le curé Dehaulme a essayé de redonner , un siècle auparavant, un peu de lustre à son église.


[1] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 2G 268 [série G = clergé séculier, sous-série 2G = fonds de l’archevêché de Reims, articles 2G 267-268 = doyenné de Rethel (1248-1790)]

[2] Archives départementales de la Marne, centre de Reims, 7J 23 [série J = archives privées, documents entrés par voie extraordinaire, sous-série 7J = fonds de l’archevêché de Reims (1637-1963)].


En 1838, le mauvais état de la sacristie est une nouvelle fois signalé. En 1890, le curé Grégoire, qui répond au questionnaire concernant le pouillé[1] constitué par monseigneur Pierre-Louis Péchenard, porte le jugement suivant :

« La sacristie tombe en ruine, tout y est pauvre et en mauvais état, on parle d’une reconstruction prochaine et monsieur le curé s’occupe activement du mobilier ».

Réponse du curé Grégoire aux questions de monseigneur Pierre-Louis Péchenard.

[1] Relevé des biens et bénéfices d’une abbaye, d’un diocèse, d’une province.


La nouvelle est bâtie en brique. L’un des murs est percé d’une fenêtre assez large, qui laisse pénétrer la lumière. Elle est lourdement touchée lors du bombardement de mai 1940. Comme le reste de l’édifice, elle ne sera définitivement réparée qu’après la fin de la guerre.


A plusieurs reprises, il apparaît qu’il n’y a pas de clocher sur l’église. Comme l’indique l’enquête de 1774, « Il n’y a qu’une grosse cloche mauvaise ». En 1807, la cloche de l’église de La Romagne est estimée convenable[1], quoique d’une sonorité de piètre qualité. Le village, durant la Révolution, a dû échapper à la réquisition de celle-ci. Ou elle a pu être remplacée…


[1] Archives départementales de la Moselle, centre de Saint-Julien-lès-Metz, 29J 370 [série J = archives privées, sous-série 29J = évêché de Metz (1093-1999), articles 29J 130-773 = diocèse depuis 1802, articles 29J 340-396 = contrôle épiscopal, an XIII-1925, articles 29J 355-385 = visites canoniques, enquêtes sur l’état des paroisses, 1803-1886, articles 29J 355-377 = ancien diocèse de Metz, 1803-1886].


En 1832, l’église est dotée d’une nouvelle  cloche, dont le diamètre est de quatre-vingt-sept décimètres. Elle est fabriquée par Antoine et Loiseau, des fondeurs de Robécourt dans les Vosges. On en retrouve de nombreuses consœurs dans l’arrondissement de Rethel, et en particulier dans le canton de Château-Porcien.


Tombe de membres de la famille Merlin au cimetière de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Tombe de membres de la famille Merlin au cimetière de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Elle est bénite lors de son baptême par le curé de la paroisse, l’abbé Morin, et reçoit le nom de Marie – Françoise – Prudence, en l’honneur de sa marraine Marie Françoise Merlin. Cette dernière est la femme du maire de l’époque, François Merlin. Ce dernier est le parrain de la cloche de l’église[1]. Elle est décorée d’un Christ en croix et de la Vierge Marie, avec une course de fleurs et de feuillage.


[1] Pouillé (registre ecclésiastique) 1874/1894 du diocèse de Reims établi par monseigneur Pierre Louis Péchenard.


Le sous-sol des Ardennes alterne les bancs de grès et de schiste (dont fait partie l'ardoise). Par l'utilisation de ce matériau, l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) relève de l'architecture vernaculaire (propre à un pays, à un terroir, à une aire donnée). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Le sous-sol des Ardennes alterne les bancs de grès et de schiste (dont fait partie l’ardoise). Par l’utilisation de ce matériau, l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) relève de l’architecture vernaculaire (propre à un pays, à un terroir, à une aire donnée). Prise de vue effectuée le dimanche 18 juillet 2021. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

En 1848, l’église est dotée d’un clocher de forme carrée. Il est totalement recouvert d’ardoise avec deux faces présentant des abat-son, dont le rôle est à la fois de ventiler les charpentes mais aussi de rabattre le son vers le sol. Il est également surmonté d’un lanternon à dôme polygonal.


Quatre pièces de bois équarries de grandes dimensions soutiennent le clocher de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.
Quatre pièces de bois équarries de grandes dimensions soutiennent le clocher de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes). Prise de vue effectuée le dimanche 3 septembre 2017. Crédits photographiques : © 2020 laromagne.info par Marie-Noëlle ESTIEZ BONHOMME.

Le poids de ce clocher est important et nécessite l’installation de quatre poutres intérieures, à l’instar de Saint-Nicaise à Montmeillant. Cette construction est due à l’action conjointe de la commune et de l’abbé Noiville.


Pour pouvoir réaliser une partie de ces travaux, il réunit une somme de quasiment 5 000 francs, offerte par de généreux donateurs pour mener à bien ce projet. Mais sa gestion « fantaisiste » des comptes le met dans une situation délicate vis-à-vis de la municipalité.

Il se soustrait aux demandes réitérées de celle-ci de produire les comptes. Il n’hésite pas à ne pas se présenter aux rendez-vous qui lui sont donnés. Voire, quand il finit par s’y rendre, à se sauver dès que des demandes d’explication lui sont faites[1].


[1] Archives départementales des Ardennes, EDEPOT/ROMAGNE[LA]/D 1 [série EDEPOT = archives communales déposées, sous-série ROMAGNE[LA]/D 1 = registre du conseil municipal de La Romagne], délibération du 30 avril 1884.


Cependant, dès 1850, des réparations sont  menées pour ce clocher. Elles nécessitent l’intervention de deux artisans : Alloy Bosserelle et Alexandre Richard (maréchal-ferrant).


En 1905, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat fixe la possibilité d’utiliser les cloches. Elles font certes partie de l’édifice cultuel, mais peuvent être tintées pour des sonneries civiles en cas de péril commun (alerte, catastrophe naturelle, incendie, mobilisation générale, telle celle qui a eu lieu lors de la Première Guerre mondiale). Elles sonnent alors le tocsin…


Ces cloches annoncent aussi la messe, les vêpres, les mariages et les baptêmes avec des sonneries joyeuses. Elles marquent les enterrements par la tristesse du glas[1]. A l’occasion de la Semaine Sainte qui précède le dimanche de Pâques, elles restent silencieuses du jeudi au samedi, et sont remplacées parfois par des crécelles. Elles sonnent en revanche à toute volée le dimanche de Pâques, pour annoncer la Résurrection.


[1] Tintement d’une cloche d’église pour annoncer l’agonie, la mort ou les obsèques de quelqu’un.


A son tour, cette cloche est remplacée après la Première Guerre mondiale par une autre, dont le décor de feuillage n’est pas sans rappeler le précédent, et qui porte le nom de Marquigny. On trouve la nécessité d’une nouvelle cloche dans les délibérations du conseil municipal pour l’année 1920. Or, les enquêtes lancées par l’archevêché juste après la fin de la guerre ne font aucunement allusion au mauvais état de la cloche. Il semble exister encore sur ce point-là une divergence d’avis…


Lors de la séance du conseil municipal du 26 décembre 1950, la commune se dote d’un sonneur communal. En 1989, la cloche est électrifiée, de manière à sonner l’angélus[1]. Cette décision fait regretter à des générations d’enfants le moment où, échappant momentanément à la surveillance de leurs parents, ils se suspendaient à la corde dans l’espoir de s’envoler à quelques mètres du sol.


[1] Prière latine qui commence par le mot angelus et se récite matin, midi et soir.


Le coq sur le clocher de l'église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) signifie la lumière et la résurrection. Prise de vue effectuée le samedi 2 septembre 2017, photographie en couleurs, (collection privée, avec l’aimable autorisation de son auteure, madame Odette Corneille).
Le coq sur le clocher de l’église Saint-Jean à La Romagne (Ardennes) signifie la lumière et la résurrection. Prise de vue effectuée le samedi 2 septembre 2017, photographie en couleurs, (collection privée, avec l’aimable autorisation de son auteure, madame Odette Corneille).

Depuis sa création, ce clocher fait régulièrement l’objet de campagnes de restauration. L’une des dernières remonte aux années 1990, à la suite de la chute de la foudre. Il est surmonté d’un coq faisant office de girouette. Sa symbolique est multiple entre l’annonce du jour, le zèle pour le service de Dieu[1] ou l’emblème du Christ protecteur. Le nouveau coq installé au sommet du clocher en janvier 2007 veille désormais sur le village…


[1] Il est une allusion au reniement de saint Pierre et à la parole du Christ : « Avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois ».